�Vous voyez ce petit tissu qui pend au balcon du deuxi�me �tage : ce sont les habits br�l�s de ammi Mohamed que Dieu ait son �me. Il est mort dignement, sans aucun g�missement, l�index de la main droite lev� au ciel en signe de la chahada, et l�autre main, crisp�e sur les barreaux. Il est rest� dans cette position pendant plus d�une heure. Alors que l�on s�affairait moi et d�autres jeunes de la cit� pour sauver les femmes et les enfants, ammi Mohamed se consumait ; le feu gagnait son corps...� R�cit �mouvant de ces sc�nes insoutenables et horribles v�cues par les 24 familles de la cit� Tazaghart-Achour en cette nuit du 26 au 27 septembre qui restera � jamais grav�e dans leur m�moire collective. Il �tait 2h pass�e du matin quand la maison des Rahmani situ�e au 2e �tage, prit feu. Probablement � cause d�une fuite de gaz. Apr�s l�explosion, le feu prit rapidement et la fum�e gagna vite les chambres et les escaliers. Mouloud, �g� de 45 ans accourt parmi les premiers vers la maison des Rahmani. Suivi de pr�s par Karim, un autre jeune habitant la cit�. Tous deux ainsi que d�autres voisins tent�rent au risque de leur vie de secourir les femmes et les enfants qui �taient d�j� � demi-�vanouis, asphyxi�s par la fum�e. Le vieux Mohamed, �g� de 75 ans, est coinc� dans la chambre. Pendant que les voisins secouraient les membres de sa famille, lui gagna difficilement le balcon de la pi�ce. Mais, il sera vitre rattrap� par les flammes qui prirent dans les persiennes. Dans la maison qui �tait compl�tement en flamme, restait une femme enceinte dont la grossesse est presque � terme. Pour la sauver, il fallait passer par le balcon qui n�avait pas d�acc�s vers l�ext�rieur. Les voisins s�accroch�rent sur les barreaux du rez-de-chauss�e ainsi que du 1er �tage, et secoururent la pauvre femme tr�s lourde par le balcon � l�aide d�une corde. Devant le regard d�sesp�r� mais digne du vieux qui assistait � toutes ces sc�nes, le regard fixe et muet. Cela faisait plus de 40 minutes depuis que le feu s��tait d�clar�, et deux autres appartements situ�s au troisi�me �tage ont �t� compl�tement d�vast�s par les flammes. Les pompiers alert�s par les gens d�s les premiers instants de la catastrophe ne sont toujours pas l�. Les voisins ont m�me essay� d�alerter le wali pour qu�il intervienne en leur faveur en t�l�phonant aux pompiers mais il n�en fut rien. Toujours est-il, la catastrophe �tait bien r�elle et personnes parmi les responsables civils de la wilaya ou de la da�ra n��tait sur les lieux pendant les premiers instants de la catastrophe. Une catastrophe qui s�est sold�e par la mort de quatre personnes : le vieux et sa femme qui succombera � ses blessures � Dou�ra, un b�b� d�un an et le f�tus qui �tait presque � terme.