Durant le mois de Ramadan, c�est la r�gle, il faut attendre la fin de la matin�e pour voir la ville se r�veiller et s�animer surtout au niveau des march�s fixes dans les quartiers d�Oran, celui des Aur�s (ex-La Bastille) au centre-ville et Mdina J�dida, le poumon commercial d�Oran. A partir de 11h, les boutiques, les commerces en tous genres mais, surtout, ceux d�alimentation g�n�rale, ouvrent peu � peu. Mais l� o� l�agitation se fait le plus remarquer, c�est autour des march�s couverts avec la multitude de marchands ambulants, de jeunes ch�meurs qui investissent le march� parall�le, des gamins exclus de l��cole depuis l��ge de 10 ans et qui travaillent pour apporter le plus � des parents d�sh�rit�s� Ces marchands ambulants et autres revendeurs se sont d�multipli�s depuis le d�but du mois de Ramadan, et tout est bon � vendre pendant cette p�riode, n�importe quoi, n�importe comment, peu importe, c�est juste une occasion en or de gagner de quoi vivre. Si la fr�n�sie de la consommation a certes nettement baiss�e chez les Oranais, qui ont vu leur pouvoir d�achat d�gringoler, il n�en demeure pas moins que les revendeurs occasionnels restent les plus pr�sents � un point tel que les trottoirs sont totalement envahis et squatt�s. Ainsi, que ce soit dans les quartiers les HLM, l�USTO, Maraval, ha�Es Sabbah... ces vendeurs sont omnipr�sents, �talant � m�me le sol leurs marchandises, parfois de la vaisselle, des ustensiles en plastique, des produits laitiers, des conserves, du pain, des galettes fait maison, des herbes n�cessaires � la m�nag�re pour confectionner la h�rira traditionnelle, des v�tements, des affaires scolaires� En fait, tout un attirait de produits les plus divers qui s�exposent sur les trottoirs, sur des cartons, des caisses� Leur nombre est si important dans cette sph�re parall�le qu�ils n�h�sitent pas � �d�border� sur la chauss�e causant des probl�mes � la circulation et m�me des bouchons comme � la place Gambetta o� les bus et les v�hicules n�arrivent plus � passer tant l�espace est envahi. Il ne faut surtout pas leur faire remarquer qu�ils occupent l� un espace public et qu�ils causent des d�sagr�ments, c�est souvent une r�plique cinglante que l�on vous renvoie ou tout simplement un d�dain m�prisant. Ailleurs, ces marchands occasionnels n�h�sitent pas � s�installer devant les boutiques des commerces patent�s comme � la rue des Aur�s. Cela provoque souvent des conflits, mais aussi des bagarres entre revendeurs, chacun d�fendant avec agressivit� son carr� de trottoir. Les commer�ants r�guli�rement r�clament des autorit�s des interventions car s�estimant p�nalis�s par �cette concurrence d�loyale�. Quant aux jeunes vendeurs, ils se d�fendent en expliquant qu�ils n�ont que �a pour vivre et que �a vaut mieux que de voler ! Deux mondes qui, l�un comme l�autre, tentent de vivre d�cemment et de se faire une petite place dans la soci�t�.