Chaque ann�e, des centaines d�enfants sont r�unis autour d�une grande fiesta dans le cadre d�une large op�ration de circoncision collective. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Une fois l�acte accompli, la f�te termin�e, les enfants, tous des d�munis, rentrent chez eux et tout le monde est content de la belle action de solidarit� et de charit�. Mais cela suffit-il pour dire que l�op�ration est � applaudir ? Non. Quand on sait que parmi ces enfants circoncis, une dizaine, ou des dizaines d�entre eux reviennent aux urgences hospitali�res quelques jours apr�s l�acte de circoncision pour des complications, g�n�ralement des h�morragies ou des difficult�s de cicatrisation. Apr�s l�anarchie qui a caract�ris� les derni�res ann�es l�acte chirurgical, notamment durant le mois sacr� du Ramadan, le minist�re de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re (SPRH) a publi�, en juin 2006, une instruction interdisant la pratique de la circoncision par des m�decins g�n�ralistes. �Toute circoncision doit �tre prise en charge dans un �tablissement hospitalier priv� ou public, o� doivent �tre r�unies toutes les conditions de s�curit� pour la r�ussite de cet acte chirurgical qui doit �tre pratiqu� par un chirurgien�, note-t-on dans cette instruction. Celle-ci n�est toutefois pas compl�te. Elle n�exige pas du chirurgien � demander un bilan de sant� de l�enfant qui subira l�acte de circoncision. Par cette omission, le minist�re a ouvert la porte aux abus et d�passements. D�abord, en donnant l�argument aux chirurgiens de se justifier dans le cas de complications et ensuite de leur permettre de faire l�impasse sur ce bilan si important pour la sant� de l�enfant. L�ann�e derni�re, plusieurs enfants ont �t� hospitalis�s suite � des complications. Il faut signaler �galement que plusieurs cas de circoncision �chappent au contr�le des autorit�s du fait qu�ils sont effectu�s dans des �coles et des mosqu�es. Un ph�nom�ne qui, certes, en baisse, mais qui continue � faire des malheurs au sein des familles les plus d�munies. C�est dans ces m�mes milieux que sont enregistr�s les nombreux cas d�h�mophilie. Difficile � diagnostiquer, celle-ci se manifeste g�n�ralement chez les enfants circoncis. C�est pourquoi, l�Association nationale des h�mophiles est revenue encore une fois � la charge cette ann�e, pour sensibiliser les parents et le personnel hospitalier, afin qu�ils prennent toutes les pr�cautions n�cessaires, le bilan de sant� en priorit�, pour d�tecter les cas d�h�mophilie avant l�acte de circoncision pour une prise en charge sp�cifique. Les Scouts musulmans qui pr�parent � partir d�aujourd�hui une large op�ration de circoncisions (200 enfants pour commencer), dans diff�rents �tablissements hospitaliers d�Alger, ont assur� que ces enfants ont tous �t� soumis � un contr�le m�dical et des bilans ont �t� �tablis pour tout un chacun. Les Scouts musulmans, par cette action, esp�rent encadrer les circoncisions collectives, dans le respect des conditions de la s�curit� des enfants et surtout de lutter contre la pratique anarchique de cet acte chirurgical.