Alors qu�on attendait la commune de Boudouaou, dans le centre de la wilaya de Boumerd�s, comme futur p�le de d�veloppement industriel pouvant doper par l�effet de contagion les autres localit�s afin de les inciter � sortir le leur l�thargie, c�est la commune de Ouled- Moussa qui �merge ces derni�res ann�es d�une mani�re fulgurante. Cette localit� vit le d�but d�une profonde mutation aux niveaux social, �conomique et d�mographique. Son conservatisme rigide des ann�es 1970 a �t� vite mis � mal par le brassage socioculturel introduit par des populations venues de la capitale et de la Haute-Kabylie. �En 1991 lorsque nous avions inaugur� le lyc�e, les parents n��taient pas enclins � inscrire leurs filles ; ils �taient tr�s m�fiants. Actuellement c�est la course vers les lyc�es et l�universit�. Mieux encore, des femmes ouvrent des commerces en ville. Autre indice d�une �volution positive : en 2002, 90% de mes �lecteurs �taient des femmes�, assure le P/APC M. Moussaoui Ahmed, �lu ind�pendant. De larges br�ches sont d�sormais ouvertes dans cette municipalit� pour un progr�s socio�conomique. Pour preuve, en d�pit des a priori, l�islamisme r�gressif n�a pas pu prendre pied dans cette ville. Bien au contraire, la r�sistance citoyenne a �t� constante, discr�te et efficace. Des implantations industrielles qui rapporteront gros �Dans moins de 5 ans, notre commune verra ses entr�es financi�res atteindre les 300 milliards de centimes. Et c�est l� le chiffre le plus pessimiste�, avance M. Moussaoui, qui nous a re�us en compagnie de quelques confr�res dans son bureau. Le commun des administr�s de cette municipalit� reconna�tra � la vue de l�argumentation d�velopp�e par notre interlocuteur que cette assertion n�est pas sans fondement. La chose reste largement dans le domaine de la r�alit�. En effet, aux 13 PME/PMI et le complexe de production agroalimentaire, en activit�, viendront s�ajouter, avant le d�lai pr�conis� par M. Moussaoui, trois grands projets en cours de r�alisation ou qui seront r�alis�s dans la zone d�activit� et de d�veloppement ZAD de 45 hectares de la commune. Il est question d�une m�ga-centrale d�apprivoisement de 30 hectares � un remake du Rungis fran�ais � qui sera implant� en dehors de la ZAD, o� seront brass�es quotidiennement des centaines de millions pour ne pas dire des milliards de dinars, d�une aci�rie (en construction) dont la capacit� de production annuelle se chiffre � plusieurs dizaines de milliers et une raffinerie de sucre de 1 000 tonnes/jour. Ces trois projets seulement offriront environ 4 000 emplois directs. La demande de terrains industriels �tant, selon le P/APC, forte, une requ�te concernant l�attribution de 30 autres hectares a �t� par cons�quent introduite aupr�s de la wilaya pour l�extension de la ZAD. Effectivement la place strat�gique qu�elle occupe au niveau du centre du pays et le climat de s�curit� observ� depuis longtemps font de Ouled Moussa une place reconnue pour l�investissement. Car elle est situ�e au beau milieu d�un tissu de grandes voies de communication actuelles et futures (RN5, rocade Boudouaou-Zeralda, autoroute Est/Ouest, rocade Bordj- Mena�el/Tipaza, rail, port et a�roport). En r�alisant par ailleurs un �vitement qui d�sengorge, par le nord de la ville, la localit�, l�APC a par l� m�me valoris� des centaines d�hectares qui seront, selon son premier responsable, affect�s aux concessionnaires de pi�ces d�tach�es et de v�hicules qui souhaiteraient s�implanter. Le repr�sentant de Fiat-Iv�co en Alg�rie a d�ores et d�j� pris fermement option tandis que ceux d�autres marques comptent suivre l�exemple. Cette demande massive des industriels locaux et �trangers a fait monter les prix des terrains de mani�re vertigineuse. A l�heure actuelle, l�hectare se n�gocie au prix � deux chiffres et en milliards. S�agissant les implantations des unit�s dans les fili�res industrielles, des facilit�s ont et� consenties dans cette commune dont les responsables ont pris t�t conscience des probl�mes bureaucratiques qui �loignent dans notre pays les v�ritables investisseurs. Les r�sultats �conomiques et financiers seront, � moyen terme, hautement profitables � la population locale et � la wilaya, puisqu�ils feront de cette municipalit� la plus ais�e du centre du pays avant de rejoindre s�rement le gotha de la liste des communes les plus riches du pays L�environnement, une priorit� �Il est inadmissible que l�APC ne puisse pas prendre en charge les d�chets solides ou liquides induits par les activit�s humaines de la commune�, estime M. Moussaoui qui pense en outre que sa commune aura les moyens de sa politique notamment dans la prise en charge des secteurs qui peuvent apporter un plus s�agissant de l�am�lioration du cadre de vie des populations. Pour ce qui est de l�environnement, le P/APC int�gre aussi bien la gestion de l�eau potable, la multiplication des espaces verts, ainsi que la restructuration de certains quartiers de la ville o�, rappelle-t-il, 80% de la population y est �tablie, afin d��liminer les logements pr�caires et les poches de pauvret�. Comme seconde priorit� notre interlocuteur la r�serve � la modernisation de la gestion des services communaux. Il pr�conise � cet effet une dotation en �quipements mais aussi et surtout le recrutement d�un personnel qualifi� : �En 2002, au vu de nos rentr�es financi�res, juste moyennes, personne ne s�est aventur� � faire des propositions aux co�ts �lev�s. A l�avenir, je pense que notre commune peut avoir tout de m�me des objectifs plus ambitieux�. Au plan des r�alisations, l�examen du bilan pourrait �tre estim� sans aucun doute comme bon par les citoyens de l�agglom�ration qui suivent de pr�s l��volution de leur commune. On enregistre � titre d�exemple les travaux en cours, pour l�alimentation en gaz de ville de pr�s de 6 000 foyers. �C�est environ 90% de la population qui est concern�e par cette op�ration, seules les zones �parses et �loign�es ne sont pas touch�es par ce programme et ce, pour des raisons de co�ts tr�s �lev�s.� La seconde grande op�ration qui co�te � l�Etat 13 milliards de centimes se rapporte � la r�habilitation du quartier du 20- Ao�t o� sont �rig�es plus de 300 habitations individuelles. Dans le domaine de l�habitat et du logement, le P/APC, soucieux d�int�resser la classe moyenne, privil�gie la promotion immobili�re donnant acc�s � la propri�t�, �n�anmoins nous ne n�gligeons pas les cas sociaux ; nous esp�rons en effet que la wilaya nous r�troc�dera tr�s prochainement pas moins de 700 logements des 1 500 b�tis dans le cadre du programme du s�isme. Cette affectation nous permettra d��radiquer les habitations pr�caires qui datent du temps du colonialisme et probablement les 153 familles h�berg�es dans le site des chalets. Cette derni�re op�ration nous permettra de r�cup�rer pas moins de 10 hectares qui seront mieux utilis�s�. En effet lorsque la wilaya peinait, � l��poque, � trouver des terrains pour lancer le programme des 8 452 logements au profit des sinistr�s, le premier magistrat de Ouled Moussa avait mis � sa disposition une assiette pour un projet de 1 500 logements. Pr�sentement, il r�clame une partie des habitations qui ne sera probablement pas affect�e aux familles sinistr�es. Toujours dans le domaine des r�alisations, notre interlocuteur nous a remis une liste tr�s d�taill�e des op�rations concr�tis�es dans le cadre du PCD entre 2002 et juillet 2007. On n�y recense 139 op�rations touchant tous les secteurs ayant un lien direct avec le quotidien des citoyens, notamment l�ouverture et la r�fection des routes, l�am�nagement urbain, l�assainissement, l��clairage public� qui ont co�t� 131 milliards et 5 millions de dinars � l�Etat et � la commune. Profondes �volutions en perspective En 1992, la population de Ouled Moussa, dont la superficie est de 29 km2, a �t� �valu�e � un peu plus de 16 000 �mes. Selon M. Moussaoui, elle en compte actuellement plus de 44 000. Une augmentation de plus de 270% en moins de 20 ans. Par ailleurs, plus de 80% des citoyens sont des citadins. C�est la plus importante �volution au niveau de la wilaya de Boumerd�s. L�apport de nouvelles populations venant d�Alger et de la Haute- Kabylie et m�me des familles originaires de la petite, de Guenzet et de A�t Ourtilane entre autres ont construit leurs logements � la fin des ann�es 1990 et s�y sont �tablies aux c�t�s des Moussaoui, Halimi, Bouzegzi et d�autres familles majoritaires � l�poque. Cette migration a �t� quelque peu suscit�e et aid�e � faire �voluer la commune. �Depuis les ann�es 1990, nous avons facilit� l�accession � la propri�t� et la construction individuelle, cela a fait boule de neige et des familles en ont ramen� d�autres�, affirme l�actuel P/APC. Ce qui ne manquera certainement pas d�acc�l�rer � moyen terme ce bouleversement. Au plan politique, ni le FLN ni le RND, en d�pit de l�habituel soutien de l�administration, n�ont la mainmise sur la ville. Les islamistes version MSP et assimil�s sont marginalis�s ; quant au FFS et au RCD, ils b�n�ficient de solides sympathies qu�ils n�ont malheureusement pu capitaliser ni au niveau institutionnel ni au niveau organique.