Les efforts de la commune d'Ouled Heddadj, dans la daïra de Boudouaou (Boumerdès) de venir à bout des multiples difficultés qu'elle traîne depuis sa création en 1984, s'avèrent quasi infructueux en l'absence d'« une politique nationale de développement local bien réfléchie ». C'est que les petites subventions qu'allouent les pouvoirs publics aux collectivités locales se révèlent trop insuffisantes pour faire face à la demande d'amélioration des conditions de vie des citoyens dont l'ascension se fait au prorata de la courbe démographique. Les exigences d'une vie saine des 22 000 âmes vivant à Ouled Heddadj, il y a dix ans, ne sont plus celles des quelque 30 000 habitants actuels, tandis que les richesses n'ont pas augmenté, si elles n'ont pas diminué. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Ouled Heddadj, qui est située sur l'autoroute (RN5) n'est pas facilement accessible. Le P/APC par intérim, Chenachi Omar, aux commandes de la collectivité depuis 2 ans depuis la maladie du P/apc dira, de sa commune à ce sujet qu'« elle est enclavée ». « Nous avons saisi les services concernés pour une meilleure signalisation de l'accès à notre commune sur l'autoroute. Les gens qui nous viennent pour la première fois ne trouvent pas leur chemin facilement et il nous faut une bretelle afin d'éviter tout le détour sur la route d'Ouled Moussa pour ceux qui viennent du côté est », a-t-il dit. L'autre problème dans cette commune réside dans le chômage qui lamine ses habitants. Sa vocation agricole et la proximité de la zone industrielle de Reghaïa-Rouiba n'ont pas été d'un apport considérable dans la lutte contre ce problème. La commune voudrait « troquer » sa vocation première, agricole, contre un aspect industrielle « pour mieux appréhender cet handicap ». « Une activité industrielle commence à se développer timidement avec le lancement d'une zone d'activités du côté de l'autoroute. Deux investissements sont déjà en exploitation et trois ou quatre autres vont suivre dans les jours à venir », explique M. Chenachi. Cependant la solution au problème du chômage « réside dans la création d'une zone industrielle à part entière qui pourrait être un prolongement de celle de Rouiba », pense-t-on à l'APC. « Notre proposition a, dans un premier temps, suscité le vif intérêt des autorités de la wilaya qui ont tout de suite désigné une commission de suivi du dossier. C'était en 2004. Mais maintenant, la procédure semble traîner un peu. Il paraît que cela est dû aux dernières orientations du gouvernement portant préservation des terres agricoles », ajoute notre interlocuteur soulignant que « contenir une masse de chômeurs qui représente plus de 70% de la population relève de l'impossible ». Offrir une soixantaine de postes d'emploi dans le cadre de l'IAIG et de l'ESIL et une centaine de locaux aux jeunes chômeurs ne représente en soi qu'une petite touche dans un vaste chantier, où tout reste à faire. Coincée entre les communes de Reghaïa, Rouiba, Ouled Moussa, Khemis El Khechna et Boudouaou, Ouled Heddadj est à sa propre recherche. Elle voudrait avoir sa propre identité, ses propres moyens, pouvoir fixer ses habitants qui, pour gagner leur journée, doivent se déplacer ailleurs. « Nous pensons réaliser une gare routière dans la ville avec des lignes de transport directes sur le chef-lieu de wilaya et d'autres destinations. Actuellement, nos habitants sont contraints de se rendre d'abord à Reghaïa ou Ouled Moussa pour prendre une autre destination. Nous mettrons prochainement en place tout un réseau à même de réduire les tracas des voyageurs », déclare le maire. Ce qui est, pour les autres communes, une sorte de problème insoluble, le logement notamment, ne se pose pas pour Ouled Heddadj à en croire le premier responsable de l'APC. « Avec les différents programmes qui nous sont accordés et les 740 chalets qui nous reviendront dès le relogement des sinistrés en plus des lotissement sociaux, il nous est aisé de satisfaire la quasi totalité de la demande de nos concitoyens en termes de logements », rassure le P/APC intérimaire. Cependant, l'une des autres difficultés majeures que vit la commune touche au volet des routes, de l'assainissement, des infrastructures de jeunesse et de l'aménagement urbain. Pour cela, les 2,8 milliards de centimes accordés à l'APC pour les plans communaux de développement de cette année s'avèrent « trop insuffisants ». Aussi, les villages de Haouch El Makhfi, Ali Boucif, et d'autres, en plus des quartiers de la ville, ne verront pas leurs problèmes disparaître de sitôt.