Chlef 10 octobre 1980, Alger 29 octobre 1989, Bab-El-Oued 11 novembre 2001, Boumerd�s 21 mai 2003 et tout r�cemment M�sila 21 septembre 2007, l�Alg�rie a souvent �t� victime de catastrophes naturelles meurtri�res qui ont tristement marqu� la m�moire collective des Alg�riens. Mais a-t-on tir� les le�ons de ces douloureux �v�nements devant le risque permanent ? Si l�arsenal juridique mis en place par les pouvoirs publics pour la pr�vention des risques majeurs a �t� � maintes reprises mis au jour au lendemain de chaque catastrophe naturelle, se pose cependant la question de son application. Le citoyen et l�entrepreneur qui ne respectent pas les normes de construction quand il s�agit de b�tir une habitation ou un ouvrage d�art et un Etat totalement absent ont conduit au d�sastre urbanistique que connaissent nos villes et villages et provoqu� des d�g�ts importants sur les infrastructures du pays en cas d�inondations. Cet �tat de fait explique le scepticisme des professionnels et experts du domaine de la construction et de l�urbanisme quant � une r�elle prise en charge par les pouvoirs publics du volet relatif � la pr�vention des risques majeurs. Invit� hier au forum du quotidien El Moudjahid, Abdelkrim Chelghoum, professeur en g�nie parasismique dynamique � l�Universit� de Bab-Ezzouar, avoue ne pas �avoir la pr�tention de dire qu�un s�isme de 7 sur l��chelle ouverte de Richter fera quelques morts, quelques bless�s ou quelques d�g�ts�. Cela est d�autant plus vrai, que la question du vieux b�ti se pose avec acuit� puisqu�il repr�sente 80% du tissu urbain des grandes villes d�Alg�rie (Alger, Oran, Annaba et Constantine). Les professionnels ont soulign� l�importance de lancer des �tudes de vuln�rabilit� de chaque type de b�ti et mettre en place des commissions d�experts pour d�finir les actions � entreprendre. Une initiative on�reuse et de tr�s longue haleine qui devrait �tre abord�e �en haut lieu�, notera un repr�sentant du minist�re de l�Habitat. Autrement dit, ces �tudes restent tributaires d�une d�cision politique. M�me le nouveau b�ti semble ne pas ob�ir � toutes les normes de construction. A en croire le Pr Chelghoum, le code de construction alg�rien est loin de satisfaire aux exigences d�une construction fiable (habitation, ouvrages d�art) pouvant �pargner des vies humaines en cas de sinistre. Pour �tayer ses propos, notre interlocuteur avance l�exemple du code de construction en Europe, l�Eurocode en l�occurrence. Celui-ci contient 1000 pages et prend en compte les moindres aspects de l�acte de b�tir alors que celui �labor� par les services du minist�re de l�Habitat est fait de 60 �petites pages�. Selon lui, �le code de construction alg�rien a �t� confectionn� sans que tous les experts, chacun dans sa sp�cialit�, soient associ�s�. 27 ans apr�s Chlef, quatre ans apr�s Boumerd�s, force est de constater qu�en Alg�rie on continue de construire sans respect de certaines r�gles de construction. Cela est valable aussi bien pour les habitations que pour les ouvrages d�art. Ces derniers ont souvent �t� d�truits lors de crues d�oued. �Et l�on ne peut imputer cela � la seule force de la nature�, insiste le Pr Chelghoum.