Les p�rip�ties qui ont �maill� l�histoire de la R�volution alg�rienne ''doivent �tre plac�es dans leur contexte pour �tre comprises et appr�ci�es � leur juste valeur'', a affirm� M. Abdelhamid Mehri, lors des d�bats de la premi�re journ�e du 2e colloque international sur la R�volution alg�rienne, ouvert mardi � l�universit� de Skikda. Selon M. Mehri, ''ceux qui ont d�clench� la R�volution sont arriv�s � la conclusion que la meilleure fa�on de pr�server cette derni�re des d�viations et des infiltrations de l�administration coloniale, visant � cr�er une troisi�me force, �tait de garder sa direction entre les mains du cercle restreint de ceux qui en furent les artisans''. ''Cette vision a continu� � pr�valoir jusqu�� l�ind�pendance'', pr�cisera M. Mehri, ajoutant que deux conceptions se sont affront�es tout au long de la R�volution. L�historien alg�rien, Mohamed Harbi, a �galement attir� l�attention des participants � cette rencontre sur le fait que ''l�histoire r�elle n�est pas celle des t�moins'' et que ''la v�rit� de l�Histoire se situe sur un autre terrain, � savoir comment construire les faits et avec quelles m�thodes''. Par ailleurs, et de l�avis d�un grand nombre de participants, ce colloque a marqu� un saut qualitatif important dans ce genre de rencontre en abordant des aspects de l�histoire de la R�volution demeur�s peu connus, voire consid�r�s ''tabous'' jusque-l�. Apr�s un d�bat tr�s riche sur certains aspects politiques et historiques de la R�volution arm�e, M. Abdelhamid Mehri a fait remarquer � propos des ''h�sitations'' qui ont caract�ris� l�adh�sion de certaines formations politiques � l�option de l�action arm�e, qu'elles �taient compr�hensibles lorsqu�elles sont vues avec le recul et replac�es dans leur contexte historique. ''L�option arm�e a �t� d�cid�e par un groupe tr�s restreint et dans le plus grand secret, il est donc normal que ceux qui n�en savaient rien h�sitent avant de prendre position'', notera-t-il. D�autres aspects peu connus de l�histoire de la lutte de lib�ration nationale seront abord�s par plusieurs universitaires alg�riens qui tentent de comprendre certains aspects peu connus de la R�volution arm�e. Dans la communication qu�il consacr�e aux �v�nements du 20 ao�t 1955, l�historien Daho Djerbal soulignera, pour sa part, qu�il est aujourd�hui temps de rendre les archives de l�ALN accessibles aux chercheurs, sous la protection de la loi. Il rel�vera, dans ce sens, que l�indisponibilit� de ces archives ne lui a pas permis de v�rifier le nombre exact de victimes des massacres commis par l'arm�e coloniale qui ont suivi l�offensive g�n�ralis�e du Nord constantinois. Cette rencontre aura �galement �t� marqu�e par une forte participation de chercheurs et d�historiens �trangers. En plus de Benjamin Stora et Jean Luc Einaudi, d�j� connus pour leurs publications sur l�Alg�rie, le public a d�couvert d�autres chercheurs et historiens de l�Hexagone qui comme Jean-Pierre Peyroulou, Claire Maus-Copeaux et Sylvie Th�rault r�alisent des recherches tr�s int�ressantes sur la R�volution alg�rienne. Sylvie Th�rault, bien qu�appartenant � la g�n�ration de l'apr�s-guerre d�Alg�rie, a r�alis� une recherche probablement in�dite dans les annales de l�histoire de la R�volution en mettant en lumi�re ''la r�volte des intern�s de Bossuet et sa r�pression'', c'est-�-dire le tristement c�l�bre camp d�internement de ''Dahya'', dans le sud oranais. Claire Maus-Copeaux s�est �galement illustr�e par la lecture qu�elle a faite des massacres du 20 ao�t 55 dans laquelle elle s�est attach�e � pourfendre la version tronqu�e que donnent ''les anciens colons'' d'Alg�rie de ces �v�nements. Cette historienne a aussi appel� � une discussion sur l�histoire commune alg�ro-fran�aise qui ''ne peut, dira-t-elle, qu�aider � une �criture plus �clair�e et plus f�conde'' de cette histoire. Mercredi, l'historien Benjamin Stora devrait revenir, lors de sa conf�rence intitul�e ''bilan historiographique du 20 ao�t 1955'', sur ces �v�nements du Nord constantinois, estimant que la r�pression organis�e par l�administration fran�aise avec la police et, surtout, avec les militaires mais �galement avec le concours ''spontan�'' de milices civiles, sera � la fois impitoyable et totalement disproportionn�e.