Abdelhamid Mehri, ancien membre du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), a appelé samedi à ne pas ternir le parcours des dirigeants de la révolution en n'insistant que sur leurs erreurs, affirmant qu'ils était tous "loyaux" et "nationalistes". Lors d'une conférence organisée par l'association Machaal Echahid en collaboration avec le quotidien El-Moudjahid, à l'occasion du 16e anniversaire de la disparition du colonel Mohammedi Said, connu sous le nom de Si Nacer, M. Mehri a souligné que beaucoup de ceux qui abordent le parcours des dirigeants de la révolution n'insistent que sur les aspects négatifs, appelant à "placer ces erreurs dans leur contexte historique et les traiter de manière objective". Il a également appelé les historiens à mettre en exergue le parcours de la génération de la révolution et son important legs pour en tirer profit et construire l'avenir. "La gloire de la révolution procède de la gloire de ses dirigeants. Si ces derniers n'étaient pas loyaux, comment alors ont-ils pu vaincre l'empire colonial français et affronté cette grande puissance?", s'est-il interrogé. Il est du devoir de tout Algérien de préserver la mémoire des martyrs de la révolution algérienne "intacte" et "loin de toute partialité", a-t-il ajouté. Concernant le colonel Mohammedi Said qui était membre du GPRA puis ministre des Moudjahidine après l'indépendance, M. Mehri a précisé qu'il a toujours été un nationaliste œuvrant pour la libération du pays. Sa coopération en tant qu'officier avec l'armée allemande pendant la seconde guerre mondiale avait pour objectif la libération du pays car le colonialisme français ne laissait d'autre voie pour la libération du pays que celle de la coopération avec n'importe quelle autre puissance, a-t-il précisé. Il a dans ce contexte, rappelé que de nombreux militants algériens et arabes partageaient la vision du colonel Mohammedi, à savoir que la coopération avec l'Allemagne menait vers la libération du pays sans pour autant adhérer nazisme. Cette vision était même considérée à l'époque comme une caractéristique du nationalisme, a-t-il précisé. Il y avait aussi, a ajouté M. Mehri, des dirigeants arabes et algériens à l'instar de Habib Bourguiba et Messali Hadj qui voyaient en la coopération avec les Alliés un moyen de libération des pays. Concernant ce qui est reproché au colonel Mohammedi en tant que chef de la wilaya III au sujet de la tuerie de masse survenue dans la nuit du 28 au 29 mai 1957 dans le village de Melouza dans la région de Bouira, M. Mehri a affirmé que "même s'il y a eu des erreurs, c'est à cause des manœuvres françaises visant à diviser les Algériens et à les pousser à s'entretuer (...) et la responsabilité de ces erreurs incombe aux services de renseignement français". Dans leurs interventions, les compagnons d'arme du colonel Mohammedi ont salué le nationalisme et l'intégrité de Si Nacer.