Le tribunal criminel de Ruisseau a rouvert l�affaire de la mutinerie de Serkadji. Le proc�s en appel du dernier d�tenu, principal accus�, Hamid Mebarki, devait se tenir hier, mais a �t� report� � la demande de la d�fense, qui a exig� la pr�sence des t�moins et de l�ex-directeur de la prison. Rosa Mansouri- Alger- (Le Soir)- Douze ann�es sont pass�es depuis la mutinerie survenue � la prison de Serkadji et qui a vu la mort de 96 prisonniers et 4 gardiens de prison. L�affaire n�est pas enti�rement close et surtout les zones d�ombre, qui ont caract�ris� les deux premiers proc�s li�s � cette affaire, ne sont pas tout � fait �claircies. Que s�est-il pass� les 21 et 22 f�vrier 1995 dans cet �tablissement p�nitentiaire ? Le carnage aurait pu �tre �vit� ? Qui a donn� l�ordre de tirer sur les d�tenus, au moment o� des n�gociations �taient en cours entre la cellule de crise install�e � cet effet et les mutins ? Rencontr� hier dans les couloirs du tribunal, M. Bachir Mecheri, avocat du dernier accus� de cette affaire, condamn� en 2001 � perp�tuit�, pendant que 15 autres d�tenus ont �t� relax�s, �met des doutes quant � la tenue de ce proc�s, qui, dit-il, risque �de r�v�ler des v�rit�s cach�es de cette affaire�. Sans vouloir endosser la responsabilit� � une telle partie ou une autre, l�avocat porte son attention sur les d�tails des faits r�v�l�s par les t�moins de ce carnage, notamment sur l�interruption des n�gociations par la cellule de crise install�e par la direction de la prison et � laquelle si�geaient des personnalit�s du gouvernement et de la D�fense nationale. Ayant b�n�fici� de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale en mars 2006, Abdelhak Layada, fondateur du GIA �tait pr�sent hier au tribunal criminel. Son nom n�a pas �t� cit� parmi les t�moins, quoiqu�il �tait, avec le num�ro 3 de l�ex- Fis, Abdelkader Hachani, assassin� en 1999, l�un des deux m�diateurs entre les mutins et la cellule de crise. Apr�s plusieurs heures de n�gociations, rapportent encore des t�moins de cette affaire, les m�diateurs sont revenus avec une proposition de n�gociation exprim�e par les d�tenus r�volt�s. Celle-ci a �t� rejet�e et l�ordre de tirer sur eux a �t� donn�. �Si nous demandons aujourd�hui la pr�sence de l�ex-directeur de la prison, c�est aussi pour r�soudre cette �nigme �, a soulign� ma�tre Mecheri. Les mutins ont, en effet, demand� la pr�sence de trois avocats, Bachir Mecheri, Ali Yahia Abdenour et Mustapha Bouchachi afin de pr�server les droits des d�tenus dans le cadre de ces n�gociations. Une proposition aussi rejet�e par la cellule de crise. Collant des faits, parfois contradictoires et flous, contenus dans le rapport de la commission d�enqu�te sur les �v�nements de Serkadji, ma�tre Mecheri a laiss� entendre que �la trag�die aurait pu �tre �vit�e et la vie des d�tenus �pargn�e �. Mais la justice obligera-t-elle les membres de la cellule de crise � venir t�moigner devant la cour, et les t�moins maintiendront-ils leur version des faits, telle que rapport�e par les avocats et dans l�arr�t de renvoi de l�affaire ?