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Chronique
EN QUELQUES MOTS : DE-CI, DE-L� �Paroles... paroles� Par Le�la Aslaoui [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 11 - 2007

�Paroles, paroles� (avec l�accent italien : �parol�, parol�) r�pondait la chanteuse Dalida (d�c�d�e) aux amoureux, beaux parleurs, s�ducteurs, bonimenteurs, pour dire : �mensonges, mensonges�. En apportant les modifications n�cessaires, un parolier talentueux serait capable d�adapter cette c�l�bre chanson aux mensonges politiques et � la parlote des politiques. Que deviendrait alors la vie politique qui est la n�tre ? Mais peut-on seulement parler de vie politique ? Sous d�autres cieux, celle-ci met en sc�ne un pays dynamique, qui bouge, o� l��v�nement ne signifie aucunement une succession de salons, de colloques, de s�minaires dans des h�tels alg�rois au co�t faramineux.
Ou encore, l�action politique ne consiste pas en un flash d�information, annon�ant, apr�s une �clipse inexpliqu�e, le d�placement � l��tranger du premier magistrat du pays, puis son retour. Sans que l�on sache le pourquoi du voyage pr�sidentiel et le comment de son retour. Que dire des images t�l�vis�es montrant Abdelaziz Bouteflika accueillant un nouvel ambassadeur accr�dit� dans notre pays, ou un envoy� sp�cial de tel chef d�Etat ou de tel autre ! Comme si l�on tentait de convaincre le �peuple m�diocre� (A. Bouteflika) que son pr�sident croulait sous le poids du travail ! Pour M. et Mme tout-le-Monde, les jours se suivent et se ressemblent. Pour mieux se rendre compte de cette morosit� politique, rien de mieux que l�exemple de la campagne �lectorale pour les municipales dont la p�leur n�a d��gale que l�indiff�rence citoyenne. Ou encore, cette phrase diffus�e sur les ondes radiophoniques presque quotidiennement : �Sous le haut patronage du pr�sident de la R�publique, Abdelaziz Bouteflika, l�association X... le minist�re Y... le conseil national Z... organise une rencontre... cela concerne �l�ann�e de la culture arabe�, laquelle aux derni�res nouvelles aurait suscit� un profond m�contentement de Abdelaziz Bouteflika contre sa ministre de la Culture et provoqu� la rupture � au point de ne plus se parler � entre cette derni�re et sa chef de cabinet ( El Mouhakak, 24/30 novembre, n�89). Mais cela va aussi d�une rencontre signifiante, au plus petit regroupement dans un village recul�. Aux organisateurs le g�nie de faire croire que �c�est important puisque parrain� par leur pr�sident�. A celui-ci de faire croire qu�il est omnipr�sent et actif ! La v�rit� est que l�Etat ne semble plus avoir, depuis longtemps, de pilote � bord de l�avion encore moins un �quipage. Et pour dissimuler l�immobilisme devenu intol�rable et insupportable, les gouvernants et autres responsables politiques croient utile d�user et d�abuser de la parole. A d�faut de r�formes, � d�faut de concr�tisation des promesses �lectoralistes, nous avons droit au verbiage, aux boniments, aux mensonges. Le premier exemple que je citerai est celui de la gigantesque cacophonie qui ne semble aucunement g�ner les gouvernants autour du cas du terroriste islamiste Hassan Hattab. Et c�est ainsi qu�apr�s les propos contradictoires des ministres de l�Int�rieur et de la Justice, le pr�sident de la Commission consultative nationale de protection des droits de l�homme a jou�, quant � lui, � celui qui savait. Invit� de la Cha�ne I (radio) le 19 novembre (on peut retrouver ses propos dans El Watan, Le Soir d�Alg�rie, El Khabardu 20 novembre), il d�clarait �qu�il fallait laisser le temps aux services de s�curit� de l�interroger (Hattab) avant d��tre remis � la justice�. Interrog� sur le d�lai de la garde � vue, Farouk Ksentini, juriste, avocat depuis de longues ann�es et pr�sident donc de ladite commission, eut cette r�ponse : �La garde � vue peut �tre prolong�e par le procureur g�n�ral.� Le hic, le grand hic, est qu�interrog�, celui-ci avait d�clar� r�cemment n�avoir pas �t� saisi de l�affaire ! �Pour la justice, Hattab est en fuite�, avait-il ajout�. Tayeb Bela�z avait cru trouver une �chappatoire honorable en d�clarant que �pr�sent ou absent, Hattab sera jug� le 4 novembre�, et le 4 novembre point de Hattab et point de proc�s... Le pr�sident de la Commission des droits de l�homme a pr�cis� qu�il ne connaissait pas le dossier. Il aurait d� s�en tenir l� et dire en ch�ur avec Noureddine-Yazid Zerhouni : �Hattab s�est rendu.� Grand Dieu ne pourraient-ils pas s�asseoir ces messieurs autour d�une table et d�cider d�un mensonge commun qui aurait eu tout le moins les apparences d�une parole coh�rente, � d�faut d��tre la v�rit�. Ce n�est pas l�unique fois o� la justice est mise de c�t� et plut�t que d�insister sur les seules revendications socioprofessionnelles l�gitimes au demeurant ( Le Soir d�Alg�rie, 10 novembre 2007), les magistrats devraient se soucier d�abord de leur ind�pendance de juger sans faire l�objet de pressions de l�ex�cutif. Qu�ils ne comptent surtout pas sur Abdelaziz Bouteflika pour leur �octroyer� la libert� de juger conform�ment � la loi. Si tel �tait le cas, il aurait lanc� le grand chantier de la r�forme de la justice. Un salaire ne fait pas un juge ind�pendant. Un salaire ne fabrique pas miraculeusement un magistrat incorruptible et comp�tent. Est-ce affaire de caract�re ? Sans doute aucun. Faut-il pour cela accepter d�en payer le prix et oublier le �pain des enfants ?� Je ne r�ve pas au point de croire qu�un jour un pr�sident de la R�publique alg�rienne serait appel� � rendre des comptes � la justice. Mais je demeure convaincue que l�ind�pendance s�arrache et le meilleur d�fenseur est le juge lui-m�me. Personne d�autre, en effet, ne peut �le faire � sa place� comme cela a �t� dit des magistrats (voir article sus-mentionn� �Le ras-le-bol des magistrats�). Concernant le cas Hattab, l�on peut juste dire que d�cid�ment le ridicule ne tue pas. Depuis deux mois on nous balade avec : Hattab s�est rendu, Hattab est en fuite, Hattab sera jug� et la cerise sur la g�teau a �t� : �Hattab est en garde � vue�. Depuis le mois d�octobre ? Ce serait alors un h�bergement de longue dur�e et non plus un passage oblig� par les services de s�curit� ! Mais, enfin, de qui se moquent-ils ces adeptes du mensonge outrancier ? Certainement pas de nous mais plut�t d�eux-m�mes. La seule v�rit� est que ce terroriste islamiste sanguinaire sera � s�il ne l�a pas d�j� �t� � amnisti�. Et dans ce cas en quoi cela nous concerne-t-il ? En rien, mais vraiment rien de rien puisque l�heureux impuni ira grossir les rangs de ses acolytes pardonn�s. Qui trouvera-t-on alors apr�s lui pour distraire la galerie ? Croient-ils vraiment que nous avalions leurs couleuvres et que nous sommes frapp�s, ainsi, du sceau de d�bilit� ? Que dire du cafouillage sciemment entretenu dans l�affaire Khalifa ? La question de l�extradition ne voudrait- elle pas d�tourner notre attention de la v�ritable affaire Khalifa report�e pour la seconde fois par la juridiction fran�aise comp�tente en la mati�re ? Si seulement ils se taisaient ! Si seulement ils comprenaient que nous n�avons cure de leurs magouilles et de leur mode de gouvernance ! Ils ont leur Alg�rie, nous avons la n�tre et je ne crois plus du tout que les deux puissent se rencontrer et se comprendre. Le 29 novembre, remake du 17 mai 2007, confirmera cette v�rit�. Le second exemple que je citerai est celui de la r�conciliation nationale. Par un glissement s�mantique voulu et entretenu, celle-ci est devenue synonyme de s�curit� et de stabilit�. C�est ainsi que le pr�sident de la commission consultative... des droits de l�homme l�a qualifi�e (�mission radiophonique) �de succ�s national� ! Il n�est pas le seul. N�est-ce pas Abdelaziz Bouteflika qui avait sugg�r� � un journaliste espagnol d� El Pais de se promener � n�importe quelle heure du jour ou de la nuit dans n�importe quelle wilaya ? Noureddine- Yazid Zerhouni, Abdelaziz Belkhadem n�ont-ils pas parl� des derniers soubresauts du terrorisme tandis que la capitale �tait frapp�e en plein c�ur le palais du Gouvernement ? Pourtant, la s�curit� dont ils parlent est contredite tant par la violence des attentats, tout � fait r�cents, l�un d�entre eux, ayant tent� de cibler Abdelaziz Bouteflika (Batna) que par l�existence de faux barrages ou celle de bombes et d�explosifs d�couverts � M�sila ( Libert�, 21 novembre) et destin�s � faire de la journ�e du 29 novembre un autre jour de deuil, de sang et de larmes. Sans oublier la tentative d�attaque arm�e avort�e contre l�a�roport de Djanet, ou un meeting annul� pour alerte � la bombe dans le cadre de la campagne �lectorale, et les excellents coups port�s au GSPC par l�Arm�e nationale populaire par l��limination de plusieurs de ses responsables et l�arrestation d�autres. Tout ceci a amen� le d�partement d�Etat am�ricain � classer r�cemment Alger sur la liste rouge qualifi�e �de capitale dangereuse� au m�me titre que Kaboul (voir Internet). Et puisque le pays est � ce point s�curis� selon ses gouvernants et leurs relais, pour quelles raisons ont-ils renforc� leur protection ? Pour quelles raisons les quartiers alg�rois, o� certains d�entre eux r�sident, sont-ils ferm�s aux automobilistes comme aux pi�tons ? La r�conciliation n��tant pas la s�curit�, et la s�curit� �tant l�ins�curit�, il serait grand temps de redonner au mot r�conciliation son v�ritable sens, celui-l� m�me donn� par le dictionnaire, � savoir �remettre en harmonie, en accord des ennemis� Petit Robert� 2007 et �Littr� 2007. L�amnistie et l�impunit� des �mirs sont-elles la r�conciliation ? Le m�pris clairement affich� par l�islamiste Abdelaziz Bouteflika, � l��gard des victimes assassin�es et de leurs familles, est-il la r�conciliation ? En quoi alors celle-ci serait-elle un succ�s national ? Hormis quelques proches de victimes de terrorisme qui se sont ralli�s � cette ignominie et qui ne repr�sentent qu�eux-m�mes, a-t-on vu une �pouse, un p�re, une m�re, une fille, un fils, un fr�re, une s�ur, de victimes assassin�es par les �mirs sanguinaires d�clarer publiquement qu�ils pardonnaient ? Evidemment non. Et Abdelaziz Bouteflika le sait fort bien puisqu�il n�a rien trouv� de mieux que d�ajouter � son m�pris pour les familles des victimes l�insulte en qualifiant les irr�ductibles � toute id�e de r�conciliation d�anti-nationaux (rencontres gouvernement-walis). Le recours � l�offense est la meilleur preuve de son �chec (Bouteflika). Les seuls � ne pas user de mensonges ce sont les �l�ments des forces de s�curit�. Il est vrai que combattre le terrorisme islamiste au p�ril de sa vie est un m�tier tout � fait diff�rent de celui plus confortable de tenir le crachoir � la t�l�vision ou � la radio pour dire n�importe quoi, notamment des mensonges. Le troisi�me mensonge que je citerai est celui de Noureddine-Yazid Zerhouni qui explique (via un de ses directeurs centraux) que seules 250 000 r�ponses sur 3 millions de
lettres envoy�es aux abstentionnistes du 17 mai 2007 lui sont parvenues. Et le responsable du minist�re de l�Int�rieur d�ajouter : �Il ne s�agissait pas d�interroger les citoyens sur leur choix mais de faire un sondage.� �Paroles... paroles� Faux et archi-faux. Ayant �t� (comme dit dans une des pr�c�dentes chroniques) moi-m�me destinataire de �ma sommation� � laquelle �videmment je n�ai pas r�pondu, je peux affirmer et attester que l�intention �tait essentiellement de savoir les raisons pour lesquelles il y avait eu abstention. L�imprim� �tait ainsi libell� : �Le droit de vote est un acte civique... Etant conditionn� � l�inscription sur une liste �lectorale... faute de r�ponse de votre part... la loi pr�voit votre radiation desdites listes.� Noureddine-Yazid Zerhouni a fait marche arri�re en insistant sur ces �bonnes intentions� parce que les citoyens destinataires des lettres n�ont pas r�pondu. Zerhouni n�a pas chang�, l�Alg�rie, quant � elle, a chang� et elle n�a plu peur y compris de mourir parce que lorsqu�on n�a rien � gagner, l�on n�a rien � perdre. C�est celle-l� la v�rit�, celle de tous ces jeunes, d�sesp�r�s qui disent pr�f�rer la noyade dans les eaux glac�es de la M�diterran�e plut�t que de vivre dans leur pays. Voter ou ne pas voter demeure une libert� et non un acte forc�. Alors inutile de camoufler un exc�s de pouvoir sous �l�intention louable�. L�autre d�cision de Noureddine-Yazid Zerhouni a �t� d�interdire aux filles portant le nikab, le djilbab de voter afin, dit-il, �d��viter la fraude �lectorale�. On ne saurait me suspecter de sympathie pour les �mounakibate� ou �jilbabiyate �, mais enfin comment croire aux �bonnes intentions� consistant � identifier l��lectrice en exigeant d�elle de d�couvrir son visage ? Comment y croire lorsqu�on sait que, dans un pass� tr�s r�cent, des scores de 94% et de 85% ont �t� annonc�s par le m�me Zerhouni ? Alors apr�s la fraude, le voici qui organiserait l�abstention. Dans quel but ? Les �nikabs� et les �jilbabs � ont bien vot� de par le pass� sans que cela g�ne le d�partement de Zerhouni. Alors pourquoi cette d�cision qui n�est certainement pas une intention d�nu�e d�arri�re-pens�es politiques? �Paroles... paroles�. Le dernier exemple est l��norme mensonge de Abdelaziz Belkhadem lorsqu�il a d�clar� � propos de l��ventuelle venue du chanteur Enrico Macias en Alg�rie : �Les invit�s du pr�sident fran�ais sont les bienvenus� ! Mais voyons ! Fini le front du refus ? Il est vrai que le m�me Belkhadem ne cesse de s��poumoner pour demander une r�vision constitutionnelle et un troisi�me mandat pour son chef. Sauf qu�il oublie � plut�t feint d�oublier � qu�en 1999 puis en 2004, Abdelaziz Bouteflika a accept� d��tre pr�sident de la R�publique. Il ne l�a pas d�cid�... En tout �tat de cause, Abdelaziz Belkhadem pourra toujours se dire que croiser pour quelques instants le chemin de l�artiste Enrico Macias le changera de la compagnie de ses amis, les �mirs islamistes �dont l�un d�entre eux, aux c�t�s duquel Belkhadem s��tait affich� publiquement, s��tait dit fier de son pass� de sanguinaire�. Il me revient en m�moire que M. Sid Ahmed Ghozali, en sa qualit� de chef du gouvernement, avait eu � c�ur en 1991/1992 de faire adopter une loi portant �sanctions judiciaires contre les responsables politiques auteurs de mensonges publics�. J�avais pour ma part, comme membre de son gouvernement, adh�r� pleinement � et j�y adh�re aujourd�hui encore � au projet de loi. Cependant, je comprends qu�il n�ait pas vu le jour car si le mensonge n�existait pas, la politique politicienne se porterait-elle aussi bien ? Et ce n�est pas demain que cesseront dans ce domaine les boniments. On peut juste fredonner �paroles... paroles�, pour les combattre.
L. A.
N. B. Dans une interview accord�e au journal fran�ais Le Financier, le directeur du Centre culturel alg�rien, M. Mohamed Moulesshoul, a qualifi� mes propos (chronique 17 octobre 2007) le concernant de �m�chants� �fielleux� et �insultants�. �Je suis stup�fait par la m�chancet� de son texte insultant moi qui ai coup� court avec mes �diteurs espagnols qui ont refus� de traduire ses �uvres (les miennes) que moi-m�me je leur avais propos�es�, (Mohamed Moulesshoul). Ainsi en sus d��tre insultante, m�chante, je suis �galement une parfaite ingrate � l��gard de mon bienfaiteur : Mohamed Moulesshoul, alias Yasmina Khadra. La r�alit� est tout � fait autre. Lors d�un �change t�l�phonique amical � l��poque en 2001, il me proposa de faire traduire Les ann�es rouges(2000) (et non mes �uvres) par son �ditrice espagnole. Je lui r�pondis �pourquoi pas ?� et lui demandai de prendre attache pr�alablement avec les Editions Casbah (mon �diteur en ce temps-l�) je n�eus plus aucune nouvelle jusqu�au moment o� il vint (Moulesshoul) � Alger d�dicacer son ouvrage L�imposture des mots, en 2002 et qu�il m�expliqua que le seul discours qui plaisait en Europe �tait celui du �qui-tue-qui ?� et qu�il avait d�cid� pour ce motif-l� et non pour Les ann�es rouges de rompre avec sa maison d��dition espagnole. Un argument qui me para�t jusqu�� ce jour fond� puisque Moulesshoul, alias Yasmina Khadra, n�a jamais cach� ses antipathies � l��gard des islamistes et du camp �qui-tue-qui ?� C�est celle-l� la v�rit�, Les ann�es rouges, a �t� un ouvrage largement lu par mes compatriotes. Cela me satisfait et me suffit. Qu�il n�ait pas �t� traduit m�indiff�re totalement. Mais j��tais � mille lieues de penser que M. Moulesshoul se servirait de ce petit fait anecdotique pour tenter de convaincre l�opinion que j�avais �t� �oublieuse� de ses bienfaits imaginaires. Concernant le propos lui-m�me, M. Moulesshoul Mohamed devrait savoir, lui qui manie avec aisance la langue de Voltaire, que l�insulte est une offense faite � autrui en paroles ou en actes. Il se trouve que je n�insulte pas et n�ai pas besoin de l�injure pour m�exprimer pour trois raisons :
1) Mon �ducation me l�interdit, car dans ma famille, ma m�re a toujours veill� � ce que vulgarit� et injures soient bannies de notre comportement (nous ses enfants) comme de notre langage.
2) Ma profession d�ancien magistrat m�a fort heureusement appris � faire la distinction entre des propos non complaisants et des propos insultants. C�est ma force et ma chance : cette profession m�a �galement enseign� que mod�ration ne signifie pas sensiblerie et caresses dans le sens du poil. Un homme, une femme publics se doivent d�assumer leur statut et d�accepter les critiques qui ne sont pas des injures. Et pour qui a du caract�re, la carapace s��paissit au fil des ans jusqu�� devenir totalement imperm�able et indiff�rente.
3) Enfin, j�ai le bonheur de collaborer au Soir d�Alg�rie (sans �tre journaliste comme dit par Le Financier), les directeurs de r�daction et de publication de ce quotidien ne cherchent aucunement � vendre celui-ci �gr�ce� � l�insulte. C�est plut�t en raison de leur ligne �ditoriale inchang�e que Le Soir d�Alg�rie trouve de plus en plus de lecteurs. Et c�est pour cela que je trouve plaisir � �crire dans ce journal.
L�insulte vient plut�t de M. Moulesshoul, lequel a d�clar� au Financier �Qui est-elle (moi) pour me juger ?� Qui suis-je ? Je l�ignorais jusqu�au jour o� Mohamed Moulesshoul, alias Yasmina Khadra, m�a �crit en guise de d�dicace pour son ouvrage L�imposture de mots : �A Mme Le�la Aslaoui, grande dame de l�Alg�rie, et muse de ma vaillance avec ma plus profonde gratitude� (07/04/02). Idem avec Les hirondelles de Kaboul : �Le�la Aslaoui une grande dame� (25/09/02). Qui suis-je ? Je l�ignore mais Mohamed Moulesshoul, alias Yasmina Khadra, a d�clar� �que je ne m�ritais pas de le regarder� Le Financier. Je ne vous regarderai plus jamais Monsieur Moulesshoul, pr�f�rant vous laisser seul, face � votre miroir de star. Pr�f�rant avec un S. Je note seulement que celui qui avait �crit dans El Pais, c�est-�-dire vous : �Nos gouvernants doivent comprendre que leur place est au mus�e de la b�tise humaine ou bien � la fourri�re� (1er juin 2007) a d� faire rire aux �clats lesdits gouvernants, en acceptant le poste qui est le v�tre aujourd�hui. Est-ce un crime de l�se-majest� de vous rappeler vos �crits virulents ou d�sirez- vous ne plus vous en souvenir ?


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