Les prostitu�es, les homosexuels et les drogu�s sont les groupes de personnes les plus expos�s aux infections sexuellement transmissibles (IST) et au VIH/sida. Ces groupes forment des cercles ferm�s restreints interdisant l�acc�s � toute personne �trang�re. Combien sont-ils, o� interviennent-ils, et comment les sensibiliser sur les dangers qui les guettent ? Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Il s�agit l� d�un autre tabou qui vient compliquer le d�pistage et la pr�vention contre les maladies transmissibles qui constituent le lit du VIH/sida. Compte tenu des coutumes, de la religion et des lois alg�riennes qui condamnent ces diff�rents actes pr�cit�s, l�acc�s � l�information sur l�environnement de ces groupes est impossible. Les prostitu�es gardent l�anonymat sur leurs clients, les homosexuels font de m�me et les drogu�s refusent de communiquer leur r�seau, par peur de repr�sailles de la justice. De ce fait, la probl�matique de la progression de la pr�valence des IST et du VIH/sida demeure enti�re et s�av�re encore plus compliqu�e. Le taux de pr�valence de ces maladies sexuellement transmissibles est de 6% � Tamanrasset et 8% � Tiaret. La pr�valence est de 5% chez les drogu�s. Cependant, il a �t� constat� que les femmes mari�es sont paradoxalement les plus expos�es aux diff�rentes infections. Cela d�note bien �videmment de l�infid�lit� de l�homme. Ces cas ne sont g�n�ralement pas recens�s ou recens�s en retard. Cette situation renvoie � une autre, � savoir le r�le de la pr�vention et de la sensibilisation. La lutte contre le VHS/sida est incontestablement une des priorit�s du gouvernement. Mais il se trouve que la volont� politique, � elle seule, ne suffit pas pour �radiquer une �pid�mie en croissance et dont les causes et les cons�quences sont incommensurables. Depuis hier, et durant trois jours, les experts dans les questions de lutte contre le VHS/sida, les responsables des diff�rents minist�res, des m�decins et des chercheurs universitaires sont r�unis � l�h�tel Mazafran de Z�ralda pour discuter avant de valider les trois principes qui devaient d�finir la strat�gie nationale de lutte contre les IST-VIH/sida 2007-2011. Ces principes tournent autour de la mise en place d�un cadre d�action contre le VIH/sida, une coordination nationale de lutte contre le sida et un syst�me commun de suivi et d��valuation. Durant toute la matin�e d�hier, les �changes sont all�s dans tous les sens pour qu�� la fin, les intervenants se rendent compte que les efforts fournis depuis 20 ans sur cette question restent faibles par rapport � l��volution de l��pid�mie et � la difficult� de la d�pister. Selon un expert, �galement pr�sident de l�association Aides Alg�rie, Adel Zeddam, �le d�pistage des infections sexuellement transmissibles (IST) et le VIH/sida est, malheureusement, une t�che tr�s difficile � accomplir sur le terrain�. Selon lui, les chiffres avanc�s par les institutions, � savoir 3 600 personnes atteintes de VIH/sida, dont 800 s�ropositifs est loin de refl�ter la r�alit�. L�expert estime que l�Alg�rie, jusque-l�, ne s�est pas r�ellement dot�e d�une v�ritable politique de d�pistage des IST. Prenant l�exemple des 54 centres de d�pistage, ceux-l� ne disposent pas, d�apr�s notre interlocuteur, des moyens financiers et humains et encore moins de textes r�glementaires r�gissant leur fonctionnement. C�est en r�ponse � ces manquements que les discussions, lors du s�minaire d�hier, ont port� sur la mise en place d�un Conseil national de lutte contre les IST et le VIH/sida, qui regroupera l�ensemble des acteurs (institutions, soci�t� civile, syndicats, organismes internationaux...).