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Un jour dans la vie de la vox populi Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 12 - 2007

Ce jour-l�, la vox populi s�aper�oit qu�elle est perdante sur toute la ligne. �a lui est venu comme une r�v�lation, une sorte d�illumination. Un �clair dans l�air lui a insuffl� cette �vidence. L�attentat du 11 d�cembre a bris� les vitres de sa loggia, soit ! Pire, il a r�veill� cette vieille psychose de la mort paquet-surprise qui lui a enlev�, il y a dix ans, son unique fils. Il marche dans la rue. Une voiture explose, il dispara�t. S�il avait su que �a allait exploser dans cette rue-l�, il ne s�y serait pas aventur� pour s�r.
Mais il ne savait pas. De m�me que les �tudiants ne savaient pas que prendre le bus du Cous pouvait co�ter la vie. La vox populi revit, en entendant l�explosion, le m�me cauchemar qu�il y a dix ans. D�abord, le fait de savoir que l�ins�curit� est � la porte de chez soi. Ensuite, ce bruit et ce spectacle cauchemardesque de corps d�chiquet�s, de sang, de douleur, d�impression tenace qu�on ne peut pas s�en sortir. Enfin, l�immense douleur d�apprendre que l��tre le plus cher, celui pour lequel une vie de non-sens a pris un peu de sens, n�est plus qu�une statistique de l�apocalypse. Comme il lui est malheureusement facile de comprendre la douleur de toutes ces familles qui n�ont pas vu rentrer les leurs ! Comme elle se reconna�t dans les larmes de cette m�re, la douleur de ce p�re, la col�re de cette s�ur ! Comme elle sait tout �a ! Mais tout autant que cette r�surgence de la panique, ce qui taraude la vox populi, en ce surlendemain d�attentat, c�est la p�nurie d�anxiolytiques dans les pharmacies d�Alger. Depuis dix ans, elle ne carbure qu�� �a. Elle ne peut supporter le parcours du combattant du quotidien de sa vie alg�roise que dop�e aux cachets, g�lules, gouttes magiques. Voil� que plus aucune pharmacie n�en dispose. Les stocks sont rompus. Rien chez le pharmacien habituel, celui qui est � l�angle de la rue. Rien non plus chez celui d�en-bas, juste au sortir de l�escalier. Pas trace d�un tranquillisant chez le pharmacien de la cit� mitoyenne. Rien. Tout a �t� rafl�. La p�nurie s�est install�e en quelques heures. En soufflant des vies d�innocents, des immeubles et des v�hicules, � l�aide de leurs explosifs, les kamikazes semblent avoir aspir� aussi tout ce qui peut procurer un peu de tranquillit� artificielle. La vox populi est d�sempar�e. Le plus grand des pistons ne lui sert � rien. D�j�, et comme � chaque fois, lobotomis�e � force de lire la presse qui transforme en analyse de fond les communiqu�s s�curitaires, la vox populi arr�te les coupables : ce sont �eux� (houma) qui ont fait le coup. Elle r�p�te : je te dis que houma ! Houma, c�est eux, c�est tout ! Elle insiste cependant : houma ! De partout, dans la ville, s��l�ve une seule et unique clameur dans laquelle tout se noie : houma ! Elle forme comme un nuage qui plombe la raison. Houma ? Il y a tellement de houma, mon vieux ! La vox populi est doublement �pat�e. D�abord par la c�l�rit� avec laquelle on identifie les coupables. 24h chrono ? Oui, � peine ! Ensuite, par cette d�couverte effarante : � toutes les sp�cificit�s qui nous distinguent dans le concert des nations, nous pouvons d�sormais aligner aussi celle-ci : l�invention des kamikazes du troisi�me �ge. Papy fait du terrorisme ou comment fonctionne le syst�me de la �g�ronterreur� ! Ils ont pris un coup de vieux, houma ! A c�t� de Larbi Charef, alias Abd Arrahmane Abu Abd Ennasser El Assemmi (30 ans), le kamikaze du Conseil constitutionnel, il y a Rabah Bechla, qui s�est fait exploser contre le Haut Commissariat des Nations unies aux r�fugi�s (HCR) � Hydra, �g�, lui, de 64 ans. Les sources s�curitaires reprises par la presse donnent de lui un curriculum vitae d�une pr�cision �tonnante. La vox populi lit studieusement : �Rabah Bechla, alias Ibrahim Abu Athmane, originaire de R�gha�a, avait rejoint le maquis en 1996. Il activait au sein de la phalange Al-Ansar dans la r�gion de Boumerd�s. Tout en �tant au maquis, il ne poursuivait aucune activit� militaire depuis 5 ans au sein du GSPC. Le groupe terroriste ne comptait plus sur ses services en raison de son �ge tr�s avanc�.� On peut �videmment gloser sur cette invention. Elle pose n�anmoins un probl�me de fond que les �sp�cialistes de l�islamisme�, c�est-�-dire ceux � qui parviennent plus vite que les autres les communiqu�s officiels, s�empresseront de r�soudre. Si l�on admet que les kamikazes en Palestine comme en Irak ou au Maroc, sont en g�n�ral de jeunes gens, voire de tr�s jeunes gens, issus de milieux sociaux d�favoris�s, tr�s d�favoris�s, dont la r�volte est phagocyt�e et manipul�e par des �laveurs de cerveaux � int�gristes et parfois par des officines diverses et vari�es, il y a de quoi perdre son latin devant le cas de ce sexag�naire explosif. Mais enfin, quand il faut un coupable, il en faut un, voil� tout ! Et quand il faut un �message �, eh bien, il est l�. D��abord, le ministre de l�Int�rieur qui pr�vient qu�il avait pr�venu, sans qu�on sache qui, que Al Qa�da au Maghreb allait commettre des attentats. �a ne nous dit pas pourquoi. Le pourquoi, c�est l�in�narrable Aboudjerra Soltani qui nous le sugg�re. Outre qu�il nous apprend qu�il y a une main �trang�re derri�re tout cela, il analyse les attentats du 11 d�cembre comme une tentative de remettre en cause �la r�conciliation nationale qui a permis au pays de renouer avec la paix�. Il est l�un des rares � voir la �paix� mais, comme les go�ts, toutes les visions sont dans la nature. La pudeur n��tant pas la valeur la mieux partag�e, on a vu, en effet, des victimes de l��chine souple clamer, alors que des familles sont encore dans le deuil, que la seule solution au terrorisme et � tous les autres probl�mes du pays, c�est un troisi�me mandat pour Bouteflika. A l�issue d�une telle journ�e, la vox populi est trop lasse pour s�indigner encore de la d�sinvolture avec laquelle un journaliste (alg�rien, visiblement) de l�agence Capa, r�alisant un reportage diffus� par Envoy� Sp�cial (sur France 2, jeudi dernier) sur Merouane, le kamikaze de la cit� La Montagne, d�voile le visage de l�entourage du terroriste, ce qui peut avoir des cons�quences consid�rables. Le scoop � ce prix ? Oui, mais qui paye !

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