Les entreprises publiques � caract�re commercial, relevant du minist�re de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication, Alg�rie T�l�com, Mobilis, Djaweb, Alg�rie Poste, vivent ces derni�res semaines un v�ritable s�isme provoqu� par les changements effectu�s � la t�te de ces structures. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Boudjema� Ha�chour affirme �vouloir apporter un nouveau souffle au secteur, une nouvelle dynamique et strat�gie�. Une ambition qui para�trait l�gitime si elle intervenait � un moment d�inertie et d�immobilisme de ces diff�rentes structures. De l�int�rieur des entreprises, ces changements sont jug�s inopportuns et n�encouragent pas la stabilit� et la p�rennit� des actions men�es dans le cadre des r�formes et du d�veloppement des services offerts par chacune de ces entreprises. A quoi donc r�pond la logique du ministre et quelle est la feuille de route dict�e pour les nouveaux responsables ? Tout porte � croire que le ministre voudrait, co�te que co�te, acc�l�rer la cadence dans la gestion des projets en cours et garantir des r�sultats meilleurs que les bilans 2007, qui ne sont pas satisfaisants. L�ex-pr�sidentdirecteur g�n�ral d�Alg�rie T�l�com, Slimane Khe�reddine, s�est exprim� hier, sur les colonnes d�un quotidien, pour la premi�re fois depuis son limogeage la semaine derni�re, en d�clarant que le chiffre d�affaires du groupe pour l�exercice 2007 est de 70 milliards de dinars. Une situation financi�re jug�e par cet ex-responsable de performante. Mais elle ne peut pas �tre consid�r�e ainsi, puisque le chiffre d�affaires pour 2006 �tait de 134 milliards de dinars, soit le double de ce qui a �t� r�alis� en 2007. Une telle situation ne peut qu��tre d�plorable pour un groupe qui a inscrit, dans son agenda des investissements tr�s lourds et qui mobilisent toutes les ressources financi�res du groupe. AT devait concentrer toute sa strat�gie sur la modernisation de son r�seau et la g�n�ralisation des technologies de l�information et de la communication. Cependant, des retards consid�rables ont �t� enregistr�s en la mati�re. Autre reproche fait � Alg�rie T�l�com c�est d�avoir laiss� tra�ner l�ouverture du capital de l�entreprise. M. Boudjema� Ha�chour prend en main ce dossier et a annonc� que cette �tape dans l�histoire de l�op�rateur historique sera bient�t franchie. Il reste � savoir si le ministre lui-m�me r�ussira ce sursaut, sachant que le blocage de l�ouverture du capital d�Alg�rie T�l�com serait li� � des consid�rations de s�curit� de la confidentialit� du r�seau et que la d�cision de c�der les parts de l�op�rateur devrait �tre approuv�e � un niveau plus �lev� de d�cision. Mouloud Djaziri, le nouveau P-dg d�Alg�rie T�l�com aura sur l��paule ce dossier contraignant et qui, sans doute, ne lui facilitera pas la t�che, sauf si ses nouvelles missions seront limit�es aux simples fonctions d�appliquer la strat�gie de modernisation du r�seau et du suivi de l�ex�cution des projets en cours. D�ailleurs, lors de la c�r�monie de son installation � son poste, il avait d�clar� qu�il �agira dans la continuit� de ce qui a �t� d�j� entam�. Son ministre n��tait pas toutefois sur la m�me longueur d�onde, car pour lui, le changement r�pondait au besoin �de moderniser les r�gles de management de l�entreprise � et surtout d�am�liorer les services. Concernant par ailleurs le remplacement d� El Hachemi Belhamdi, P-dg de la filiale Mobilis, par Lounis Belharrat, il serait li� au dernier conseil d�administration de la filiale durant lequel le commissaire aux compte de Mobilis a �mis une s�rie de r�serves sur le bilan 2006 de l�op�rateur. Au lieu de lever les r�serves en question, M. Belhamdi a d�pos� sa d�mission qui a �t� accept�e par le ministre. La question qui se pose aujourd�hui, est de savoir sur quoi portent exactement ces r�serves et pourquoi le ministre n�a pas demand� des explications � ce responsable au lieu d�accepter simplement sa d�mission ? S�agit-il l� d�une esquive pour fermer les yeux sur toutes les d�penses suppl�mentaires engag�es par l�op�rateur, notamment les campagnes publicitaires infructueuses. Le chiffre d�affaires de Mobilis a baiss� aussi de 134 milliards de dinars en 2006 � 52 milliards de dinars. Mobilis est ainsi mis sous perfusion par Alg�rie T�l�com qui a investi 90% des 22 milliards de dinars r�cup�r�s du deuxi�me emprunt obligataire, pour le financement des investissements de Mobilis. Une situation qui t�moigne � plus d�un titre de la mauvaise gestion d�op�rateur public de la t�l�phonie mobile et qui ne pouvait perdurer. M�me �tat des lieux, l�op�rateur Djaweb dont la politique de lancement des derni�res technologies de la communication, � savoir le VOIP, la t�l�vision sur internet et vid�o sur demande, pi�tine toujours. La derni�re personne � faire les frais de sa propre politique sera Mlle Houadria, directrice d�Alg�rie Poste. Son limogeage est imminent et son ent�tement � faire l�impasse sur toutes les d�cisions du ministre, pr�f�rant agir en solo, n�est pas du go�t de Boudjema� Ha�chour. La derni�re pol�mique d�clench�e par l�entreprise avec la banque d�Alg�rie n��tait que la face visible de l�iceberg qui cachait une gestion contest�e d�Alg�rie Poste.