Le remplacement de Boudjemaâ Haïchour était prévisible au vu du bouleversement qui a secoué le secteur dont seule la Poste a été épargnée jusqu'à présent. Le nouveau gouvernement, présidé par Ahmed Ouyahia, en remplacement de Abdelaziz Belkhadem, compte en son sein un nouveau membre qui accède au poste de ministre pour la première fois. Hamid Bessalah, nouveau ministre du secteur de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication qui succède à Boudjemaâ Haïchour, à la tête du secteur depuis 2005, n'est pas tout à fait étranger au secteur. En plus du fait de son ancien poste en guise de directeur du Centre de recherche des technologies avancées, rattaché à la recherche scientifique dépendant de l'enseignement supérieur, il était également membre du conseil d'administration d'AT Mobilis et membre du conseil d'administration d'Algérie Télécom. C'est donc un technocrate qui s'ajoute à la liste des nouveaux venus, tout comme à l'image de Benhamadi, désigné depuis peu à la tête d'Algérie Télécom et qui semble satisfaire le groupe tout autant que les cadres du secteur. M. Boudjemaâ Haïchour, animé de la volonté de bien faire, a mené la barque de la réforme sectorielle engagée, déjà, depuis juillet 2000 dans “la stratégie d'édification de la société de l'information”. La reconsidération du cadre juridique, le développement des infrastructures réseaux téléphoniques, l'augmentation du nombre d'internautes, les investissements croissants, la génération des offres d'emploi et la baisse des coûts d'accès aux TIC. La réduction de l'accès à Internet a été la dernière annonce de Boudjemaâ Haïchour qui marquera son passage à la tête d'un secteur où l'évolution se fait à une vitesse fulgurante. “Il était grand temps que le secteur soit repris par un technocrate, loin de la sphère politique, du moins autant que possible”, soutiennent unanimes plusieurs cadres du secteur, expliquant la particularité de ce département ministériel. Mais le changement de Boudjemaâ Haïchour était prévisible au vu du bouleversement qui a secoué le secteur touchant plusieurs entités, à commencer par le départ d'un cadre emblématique, en la personne de El-Hachemi Belhamdi, ancien DG de Mobilis et passer ensuite à Djaweb pour arriver au sommet de la pyramide du groupe avec le départ de Kheïreddine, remplacé par Djaziri qui, lui-même, ne tardera pas à se faire dégommer pour être vite remplacé par Benhamadi. Ghania Houadria, DG de la Poste, sera la seule à être épargnée par cette vaste opération de changement malgré les dissensions connues entre elle et le ministre. Le départ de Haïchour vient ainsi boucler la boucle et augurer, selon des observateurs avertis, la véritable mise en branle de l'ouverture du capital d'Algérie Télécom tant attendue et à maintes reprises reportée aux calendes grecques, sans que cela soit expliqué de manière cohérente. Nabila Saïdoun