Les syndicats autonomes sont unanimes � l�affirmer : les pouvoirs publics n�ont pas respect� leurs promesses. L�augmentation des salaires, revendiqu�e depuis 2003, n�est pour l�heure qu�un �leurre�. L��rosion et le laminage du pouvoir d�achat des Alg�riens en g�n�ral et des fonctionnaires en particulier est la principale cause du d�brayage du 15 janvier prochain ainsi que des autres actions de protestation qui pourraient suivre. De plus, les fonctionnaires rejettent la grille des salaires propos�e � la Fonction publique, laquelle ne r�pond pas � leurs attentes. �Les augmentations propos�es sont insignifiantes en comparaison avec l�inflation galopante sur le march� alg�rien�, a soulign� le porte-parole de la Coordination nationale des 12 syndicats autonomes de la Fonction publique. �Le r�gime indemnitaire est ignor� par la grille des salaires et du projet des statuts particuliers�, a ajout� Meriane Meziane. En se basant sur les calculs �labor�s par ces syndicats, l�augmentation r�elle serait de 3 000 DA si les indemnit�s sont dilu�es dans le salaire de base. Il a rappel� que m�me les autres primes sont calcul�es aussi dans les retraites. �Nous avons besoin de vivre maintenant�, a-t-il martel�. Les syndicats militent aussi pour leur association dans les prises de d�cision se rapportant � leur v�cu professionnel. Meriem Ouyahia M. KEDDAD, PR�SIDENT DU SYNDICAT NATIONAL AUTONOME DES PSYCHOLOGUES (SNAPSY) "Nous avons �t� longtemps marginalis�s" �Notre participation � la gr�ve du 15 janvier r�pond � deux revendications essentielles et urgentes. Il s�agit de d�noncer d�abord la marginalisation dont notre syndicat fait l�objet de la part des pouvoirs publics et ensuite d�afficher notre refus de la nouvelle grille des salaires qui s�inscrit dans le m�me ordre. Nous nous demandons � quoi servent les agr�ments que les pouvoirs publics accordent aux syndicats autonomes, si ceux-l� ne sont ni consult�s, ni associ�s � la prise de d�cision. Nous sommes trait�s comme des �trangers, alors que nous sommes des fonctionnaires et notre lutte syndicale est l�gitime et conforme aux lois de la R�publique. Nous faisons face � un comportement schizophr�ne des pouvoirs publics. Depuis 2004, nous n�arr�tons pas de faire parvenir nos revendications au minist�re de la Sant� et aucune revendication n�a �t�, � ce jour, prise en consid�ration. D�ailleurs au-del� de la date du 15, nous avons d�j� programm� un sit-in devant le minist�re, le 27 janvier prochain.� DR. MERABET, SECR�TAIRE G�N�RAL DU SYNDICAT NATIONAL DES PRATICIENS DE LA SANT� PUBLIQUE (SNPSP) "Tous les partenaires sociaux doivent �tre associ�s au dialogue" �On est profond�ment d��us de la situation dans laquelle les pouvoirs publics nous ont entra�n� par rapport � notre l�gitimit� sur le terrain. En choisissant l�Ugta comme seul interlocuteur social, le pouvoir continue de nier la repr�sentativit� des syndicats autonomes. Nous sommes pourtant une force de proposition et des repr�sentants l�gaux des fonctionnaires. Nous d�non�ons le d�ni d�existence que nous infligent les pouvoirs publics. La marginalisation et l�exclusion des syndicats autonomes de la concertation sociale se sont ainsi traduites par la nouvelle grille des salaires qui est en de�� des attentes des fonctionnaires et qui ne r�pond pas � leurs aspirations. A travers cette journ�e de protestation, nous allons confirmer que les fonctionnaires ne sont pas repr�sent�s par l�Ugta et que toute r�flexion et concertation doivent associer tous les partenaires sociaux. C�est une occasion aussi de d�noncer la grille des salaires dans son fond et sa forme. Celle-ci a �t� impos�e. Elle est m�me d�pass�e par les �v�nements en vue des facteurs �conomiques affich�s au rouge depuis quelques mois.� RAHMANI PORTE-PAROLE DU CONSEIL DES ENSEIGNANTS DU SUP�RIEUR (CNES) : "Le front social est en �bullition" �La coordination des syndicats est notre famille naturelle et nous adh�rons totalement � l�initiative d�observer un mouvement de gr�ve. C�est une initiative responsable et nos objectifs sont clairs. Nous assistons aujourd�hui � une marginalisation des syndicats alors qu�ils repr�sentent les fonctionnaires. Il est aussi � noter que ce mouvement de gr�ve nous m�nera dans une telle dynamique que nous serons incapables de contenir le front social qui est en �bullition.� PR. ZIDOUNI, PORTE-PAROLE DU SYNDICAT NATIONAL DES PRATICIENS SP�CIALISTES DE LA SANT� PUBLIQUE (SNPSSP) "C'est la d�ception des fonctionnaires" �Lorsque nous avons �t� sollicit�s pour �mettre des propositions afin de redonner � la communaut� universitaire, aux praticiens et sp�cialistes de la sant� publique, leur dignit� dans l�exercice de leur profession, nous avons cru � la bonne volont� des pouvoirs publics de rem�dier � une situation pr�caire qui dure depuis des ann�es, il n�en est rien de cela. C�est la d�ception de tous les fonctionnaires. Nos dol�ances n�ont pas �t� prises en charge et nous n�allons pas accepter ce march� de dupe qui nous a �t� impos� dans le cadre de la nouvelle grille des salaires. Autre chose, nous n�acceptons pas qu�un syndicat comme l�Ugta parle au nom de tous les fonctionnaires. L�Ugta ne repr�sente que ses adh�rents et nous refusons que ce syndicat n�gocie quoi que ce soit au nom des autres syndicats autonomes qui ont toute leur l�gitimit� pour se prononcer sur les questions qui les concernent. Nous estimons que la concentration du dialogue sur les indemnit�s est une �ni�me fuite en avant par rapport au r�le des syndicats autonomes dans le dialogue social.� IDER, PR�SIDENT DE L'UNION NATIONALE DES PERSONNELS DE L'�DUCATION ET DE LA FORMATION (UNPEF) : "La gr�ve, comme seule alternative" �Nous sommes parmi les instigateurs de l�union des syndicats et notre but est en premier lieu de donner une assise � notre action syndicale et ce surtout dans la Fonction publique. Nous voulons initier un dialogue �hors UGTA� en vue de trouver les m�canismes d��laboration des nouveaux statuts selon les attentes des travailleurs puisque cela n�a pas �t� le cas. Les syndicats autonomes ont �t� marginalis�s alors que les fonctionnaires se plaignent des salaires d�risoires. Les syndicats n�ont donc pas eu d�autre alternative que de se regrouper pour d�fendre les droits des fonctionnaires qui ont �t� bafou�s. Les pouvoirs publics s�ent�tent � ignorer les travailleurs et la seule alternative reste donc la gr�ve. Nous avons sollicit� les partis politiques, le chef du gouvernement � sans r�sultat.� M. KADDOUR, PR�SIDENT DU SYNDICAT NATIONAL DES V�T�RINAIRES : "Nous attendons du concret" �Nous n�avons pas pu r�unir notre conseil national pour donner le mot d�ordre pour la gr�ve du 15 janvier, mais nous sommes partie prenante de toutes les actions de la coordination intersyndicale. Nous participerons � tous les mouvements futurs allant dans la logique de d�nonciation des pratiques marginales du pouvoir. Nous avons d�pos� un projet comportant nos propositions pour le statut particulier et le r�gime indemnitaire. Dans le cas o� celles-ci ne seront pas prises en compte, notre syndicat entamera alors un mouvement de gr�ve, qui va durer jusqu�� l�aboutissement de nos revendications.� M. BELAOURI (SNAPAP) "L'administration sera paralys�e" �La journ�e de protestation du 15 janvier sera celle de toute la fonction publique, sur le territoire national. Ce qui caract�rise notre syndicat des autres, c�est le fait qu�il repr�sente divers secteurs d�activit�s. Notre action se porte sur trois principales revendications. Nous nous soulevons contre la d�gradation du pouvoir d�achat et les insignifiantes augmentations de salaires dans la nouvelle grille. Ce que nous d�non�ons fortement, c�est cette persistance du pouvoir � n�gocier avec un seul syndicat qui est l�Ugta et ignorer le r�le des syndicats autonomes. Par cette mobilisation g�n�rale de nos forces, notre reconnaissance doit �tre �vidente. C�est toute l�administration qui sera paralys�e le 15 janvier. Les secteurs concern�s sont : l�administration relevant du minist�re de l�Int�rieur et des collectivit�s locales, les finances, les douanes, la formation professionnelle, les affaires religieuses, la protection civile, les travaux publics et la jeunesse et les sports. Tous seront au rendez-vous de la gr�ve et manifesteront leur refus d�un dialogue qui va dans un seul sens et qui surtout n�associe aucun syndicat autonome.�
MEZIANE MERIANE, PR�SIDENT DU SYNDICAT NATIONAL DES PROFESSEURS DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE ET TECHNIQUE (SNAPEST) : "Nous d�non�ons la marginalisation des syndicats" �Nous sommes partie prenante du regroupement des syndicats et nous avions d�cid� il y a d�j� de cela un bon bout de temps, lors de la tenue de notre conseil national, d�aller vers la gr�ve. Nous avons toutefois pr�f�r� agir en rangs serr�s avec les autres syndicats. Initialement, nous avions opt� pour la date du 15 pour aller avec le CLA � la gr�ve. Notre syndicat a entam� ses actions pour faire aboutir nos revendications et d�montrer que les v�ritables repr�sentants des travailleurs sont les syndicats autonomes. D�un autre c�t�, nous sommes menac�s par l��rosion du pouvoir d�achat et le quotidien du fonctionnaire devient ainsi insupportable. Et il est donc certain que la nouvelle grille des salaires ne r�pond pas aux attentes des fonctionnaires. Quand nous nous sommes mis autour d�une table pour �valuer la situation, nous nous sommes rendus compte que les augmentations sont un v�ritable leurre. Nous d�non�ons aussi la marginalisation des syndicats et le m�pris affich� � leur �gard par les autorit�s. Nous allons donc vers le gr�ve qui reste la seule alternative et nous n�en resterons pas l� dans le cas o� nos revendications seront encore ignor�es.� Propos recueillis par Rosa Mansouri et F. Zohra. B.