Les praticiens sp�cialis�s convi�s � la journ�e d��tude sur la p�dopsychiatrie organis�e jeudi dernier, � l�initiative du Conseil scientifique et de la direction de l��tablissement hospitalier sp�cialis� en psychiatrie de Oued-A�ssi (Tizi-Ouzou), au sein m�me de cet institution, ont d�battu de l�actualit� de la sant� mentale infanto-juv�nile. Une actualit� que nous vivons car, refl�tant, dans bien des cas, les stigmates des �v�nements sociohistoriques tourment�s que traverse notre pays depuis deux d�cennies. Venus de Constantine, d�Alger et de Tizi-Ouzou, les praticiens sp�cialis�s ont dress� un constat mitig� sur la r�alit� de la prise en charge institutionnelle de la sant� mentale infanto-juv�nile dans notre pays. Une r�alit� qui fait appara�tre un d�s�quilibre entre une demande th�rapeutique en hausse, en raison de la pr�valence de nombreux cas de troubles et de souffrances psychiques, et la r�ponse institution elle � cette demande. Une r�ponse caract�ris�e par de nombreuses contraintes et la persistance de pr�jug�s, selon le constat �tabli par le professeur M. Tidjiza, de l�EHS Drid Hocine d�Alger qui a d�velopp� dans son expos� l�aventure de la p�dopsychiatrie en Alg�rie depuis les premi�res ann�es de l�ind�pendance. Une discipline �mergente et dont l�histoire entam�e au lendemain de l�ind�pendance gr�ce, notamment, aux efforts des psychiatres de renom comme les Prs Ben Miloud et Boucebci. Une trajectoire qualifi�e par le conf�rencier �de chroniques de rendez-vous manqu�s�. (Voir entretien). Plus explicite et un tantinet provocateur, le Pr Ridouh, de l�EHS psychiatrique de Blida, estime que �la p�dopsychiatrie est une discipline quasiment morte en Alg�rie�. Une formule sentencieuse assez r�v�latrice de l��tat d�esprit de ces praticiens qui se disent pr�occup�s par le statut quasimarginal de cette sp�cialit� m�dicale. Ils plaident pour un regain d�int�r�t � cette derni�re et sa promotion sur les plans institutionnel et acad�mique. Pour cause, estime-t-on, il y va de la sant� mentale des petits Alg�riens et des hommes de demain qu�ils portent en eux. Plusieurs expos�s, au-del� de l�int�r�t clinique et formateur pour les participants, abordent des probl�mes de sant� mentale qui peuvent r�pondre aux pr�occupations de nombreuses familles. Le Dr Ziri de Tizi- Ouzou (EHS de Oued A�ssi) qui s�est int�ress� � l�aspect clinique des phobies de l�enfant expliquera : �La phobie est un trouble fr�quent chez l�enfant de 2 � 6 ans. Elle peut passer inaper�ue, une fois fix�e, elle entra�ne des troubles d�adaptation sociale (�)� Ces troubles, selon le praticien, peuvent dans des cas (non-prise en charge suffisante) conduire � l��chec scolaire. Le m�me th�me de la probl�matique scolaire a �t� abord� par le Dr Terranti, p�dopsychiatre de Constantine pour qui les difficult�s scolaires sont un motif de consultation fr�quente. Selon le praticien constantinois, l��chec ou la r�ussite scolaire d�pendent essentiellement de la mani�re dont sera jou�e une pi�ce � trois o� les protagonistes sont l�enfant, la famille et l��cole. Intervenant dans le d�bat, le Dr Boudar�ne, psychiatre et d�put�, pointera du doigt �les d�rives de l��cole alg�rienne�. L�ignorance de la dimension psychop�dagogique et l�indigence de la formation didactique et intellectuelle sont les principaux griefs soulev�s par ce psychiatre. Le Pr Laraba (EHS de BEO) plaidera, quant � lui, pour un programme sp�cifique de prise en charge des difficult�s scolaires. Dans sa communication intitul�e �le praticien face � l�humanisation des soins, le Pr Laraba �voquera les probl�mes �thiques inh�rents � la pratique m�dicale et qui se posent durant la relation th�rapeutique, insistant sur l�importance de l�humanisation de cette relation et des conditions dans lesquelles elle se d�roule.