L�activit� chirurgicale dans la majorit� des �tablissements sanitaires du pays est presque � l�arr�t puisque limit�e aux seuls cas urgents. Et pour cause, des restrictions dans l�approvisionnement du protoxyde d�azote, substance anesth�siante indispensable pour tout acte chirurgical apr�s l�arr�t de la production du nitrate d�ammonium, mati�re premi�re entrant dans la composition dudit gaz. Ces mesures, faut-il le signaler, ont �t� prises suite aux conclusions des services de s�curit�, concernant l�utilisation massive par les groupes terroristes du nitrate d�ammonium dans la fabrication des engins explosifs. �La situation est, pour le moins, catastrophique ! Nous avons �puis� le stock de s�curit� du gaz anesth�siant, le protoxyde d�azote (N2O) en l�occurrence, et l�activit� op�ratoire risque de s�arr�ter dans les 20 jours � venir�, a d�plor� le directeur de l�unit� de Constantine de Linde Gas Alg�rie (ex-Entreprise nationale des gaz industriels). La p�nurie de ce gaz est due � l�arr�t de la production des nitrates d�ammonium, utilis�s comme mati�re premi�re dans sa production, laquelle a �t� soumise, contre toute raison, � autorisation des services de s�curit� sous pr�texte de son caract�re explosif et ce, depuis octobre 2007. En tout cas, le pire est � craindre dans les h�pitaux puisque l�approvisionnement en protoxyde d�azote, r�duit depuis deux mois � son plus bas niveau, pourrait s�arr�ter du jour au lendemain. Seuls les CHU implant�s � l�Est en plus de l�h�pital militaire de Constantine ont pu s�approvisionner en quantit� r�duite de ce gaz mardi dernier. Le CHU de Constantine, � titre d�exemple, n�a eu qu�une seule bouteille pour une commande de 17. En fait, la crise remonte au mois d�octobre quand le seul producteur de ce gaz en Alg�rie a �t� surpris par l�adoption d�une nouvelle proc�dure pour l��tablissement de l�autorisation de production et d�exploitation des nitrates d�ammonium. Une commission mixte compos�e, en plus de ceux du minist�re de l�Energie et des Mines, des repr�sentants des minist�res de l�Int�rieur et de la D�fense, a �t� install�e pour statuer concernant cette autorisation. Cette proc�dure a provoqu� une crise sans pr�c�dent dans l�approvisionnement des structures sanitaires. Les diff�rentes unit�s de production sont confront�es � une rupture de stock de la mati�re premi�re en cons�quence du �refus cat�gorique � des services de s�curit� de donner leur accord par rapport � la production. La commande pass�e au mois d�octobre aupr�s de Fertial, filiale d�Asmidal qui produit cette mati�re, honor�e, faut-il le dire, a �t� bloqu�e au niveau de la plate-forme p�trochimique d�Arzew. Toutes les tentatives des responsables de Linde Gas Alg�rie de d�bloquer cette marchandise ont �t� vaines, selon M. Fertoul. �En sentant le danger, nous avons vite alert� les structures sanitaires d�pendantes de nos approvisionnements (les wilayas de l�Est). Une correspondance qui date du 24 novembre 2007 leur a expliqu� la n�cessit� de revoir � la baisse leurs plannings des interventions chirurgicales et de ne traiter que les urgences, jusqu�� nouvel ordre�, a-t-il dit. De son c�t�, le directeur des structures sanitaires au niveau du minist�re de la Sant� a �mis une note � l�intention des responsables des �quipements dans les structures sanitaires pour prendre leurs dispositions par rapport aux stocks de s�curit� en protoxyde d�azote. Ceux qui ont pris leurs dispositions � temps, indique une source hospitali�re, ont pu garder la cadence de leur activit� au moment o� certains CHU ont enregistr� un arr�t de l�activit� op�ratoire pendant plusieurs jours, au mois de d�cembre dernier. �Ils ont d� acheter � hauteur de 600 DA/kg le protoxyde d�azote import� alors qu�il valait 250 DA avant la crise�, pr�cise la m�me source. Le recours � l�importation, ajoute M. Fertoul, n�a pas r�gl� le probl�me quoiqu�il ait absorb� un petit peu la tension. Nos voisins tunisiens et libyens n�ont pas �t� d�un grand secours, eu �gard � l�indisponibilit� du protoxyde d�azote chez eux �galement, lesquels d�ailleurs l�importaient d�Alg�rie. D�ailleurs, la premi�re citerne, raconte M. Fertoul, en provenance de la Tunisie o� est implant� un producteur fran�ais, a �t� bloqu� pendant 18 jours entre les douanes tunisiennes et alg�riennes � cause pr�cis�ment d�une histoire d�autorisation. �Nous avons enregistr� une perte de l�ordre de 2000 litres sur les 8000 que contenait la citerne durant ce blocage, avant d�avoir l�autorisation. Cependant, ce quota nous a permis de d�panner les structures sanitaires d�Alger de 40 bouteilles (la bouteilles p�se 34 Kg) lors des attentats qui ont secou� la capitale le 11 d�cembre dernier. Heureusement que nous avons re�u la citerne 3 jours avant, sinon les cons�quences pour les victimes de ces attentats auraient pu �tre plus graves�, dira-t-il. Aussi anecdotique que cela puisse para�tre, un professeur activant dans une clinique priv�e � Constantine a �t� surpris, ces derniers jours par le r�veil d�un malade en pleine intervention chirurgicale parce que l�anesth�siste ne lui a pas administr� la dose n�cessaire, histoire d��conomiser un peu de protoxyde d�azote. Bref, tous les consommateurs de ce gaz ont d� g�rer durant plus de deux mois une situation de crise qui risque de durer. Si l�Entreprise nationale des gaz industriels (ENGI), transf�r�e depuis le 1er juillet 2007 au groupe allemand Linde et aussi la filiale Fertial ont subi un pr�judice financier important ces deux derniers mois, l�arr�t de la production a quant � lui mis en p�ril la vie de plusieurs de malades pour cause de r�duction cons�quente du nombre d�interventions chirurgicales, dans la majorit� des infrastructures sanitaires du pays.