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ICI MIEUX QUE LA-BAS
UN TYPE BIEN Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 01 - 2008

Avant que je tente ma chance de rallier les rives enchanteresses du Nord, je t�envoie ce petit mot que je te prie de rendre public. Arrange-toi pour que Ma ne le lise pas. �a ne devrait pas �tre compliqu�, vu qu�elle ne sait pas lire. Mais il y a ce num�ro de voisin du dessus, qui fait sport dans la police para�t-il, qui va se faire le plaisir sadique de s�empresser de le lui lire en inventant des choses pour la faire �touffer de rage. C�est pourquoi je te serais reconnaissant de ne pas marquer mon nom ni aucune caract�ristique susceptible de me rendre reconnaissable.
En v�rit�, ce rem�de est pire que le mal car, en voulant �pargner ma pauvre m�re asthmatique, ce sont celles de tous mes petits camarades qui seront cibl�es. Et ceux qui me ressemblent et dont les m�res sont pareilles � la mienne se comptent par milliers. Mais, comme je l�ai appris de la sagesse ancestrale transmise par mon d�funt p�re qui a pas mal fait pleurer la mienne, il vaut mieux que leurs m�res pleurent plut�t que la mienne. C�est comme �a, que veux-tu ! Donc, ne dis pas mon nom. Depuis tout petit, je r�vais des lumi�res de Marseille. Marsilia, tu te rends compte ? Une ville de chez nous qui se trouve en France, �a n�a pas jou� m�me au cin�ma. T�as tout de la France mais t�es presque chez toi, dit le p�re de Hmitouche, mon copain de la Sylla, qui a travaill� comme chef de tous les dockers l�-bas. C�est s�r qu�ils nous l�ont piqu�e, cette ville, ils l�ont empaquet�e, mis dans une valise et ils l�ont emport�e � l�ind�pendance. Descendus du bateau, ils l�ont d�pli�e et pos�e au bord de la mer, de l�autre c�t�. C�est s�r, je te dis! C�est officiel. Hmitouche pr�tend que son p�re �tait en fait le docteur des dockers mais tout le monde le charrie en lui ass�nant qu�il devait �tre le docker des docteurs car s�il avait �t� docteur, il aurait continu� � l��tre ici. Depuis qu�il est rentr� de Marsilia, il a disparu pendant cinq ans puis il est revenu en kamis et a ouvert un grand magasin de portables � El Harrach, � deux pas de Quatre- Hectares. Ma me d�fend de fr�quenter Hmitouche parce que ce n�est pas normal que son p�re soit un docteur disparu et r�apparu en vendeur de portables, mais aussi parce qu�il a trop d�argent pour un gamin qui passe son temps � glander � Leveilleyville. Je n�ose pas avouer � Ma que son fric, � Hmitouche, j�ai le m�me; on le tire de la tire. Ma, comme toutes les m�res, pense que je suis un ange et que c�est toujours les autres ces d�mons qui entra�nent son cher fils dans la perdition. Je r�ve de Marsilia � cause que c�est la ville de Zidane. Quand j�ai appris qu�il �tait de chez nous, je te dis pas. Je me suis dit : il est d�ici d�accord, mais s�il n��tait pas all� � Marsilia serait-il devenu champion du monde toutes cat�gories dans le football ? Moi, je r�ponds que non et je d�fie n�importe le qui de me prouver que c�est contraire. S�il �tait rest� ici, il aurait m�me pas une place au poulailler pour voir les huiti�mes de finale de la Coupe du monde du Br�sil en sirotant un jus d�orange de pomme, oui ! Mais son p�re l�a emmen�, lui ! C�est pas comme ce Rougi de Hmitouche qui est rest� � la Sylla � regarder dans une glace les boutons lui pousser sous les oreilles et sur le nez. J�ai revu tous les matchs de Zidane. C�est le mari de la cousine � la voisine de ma tante, qui joue n�2 � l��quipe de rempla�ants de Oued Ouchayah, qui a achet� le DVD � Tidjelabine. En passant par ma tante, il a atterri chez moi. Ma a demand� � sa s�ur de nous pr�ter le lecteur de DVD marque Firstiline mdarah. Il a de la classe, Zizou et il a surtout de la redjla. Ce que j�ai aim� le plus dans son jeu, c�est le coup de t�te qu�il a fichu � cet Italien lbouhiyouf qui a dit des choses pas bien sur sa s�ur. L�autre, il a d�rap�, expr�s ou pas, qu�importe ! Zizou, il lui a mis un but sur la gueule : �a, c�est du foot ! Le matin, par beau temps, je me dressais sur la plage des Sablettes et je voyais flotter au bord de mes cils Marseille. Je me disais que l�-bas, les jeunes au moins ils ont des stades avec des �quipes qui gagnent, des dancings avec des lumi�res qui clignotent comme celles qui sont dans ta t�te quand tu kiffes le pot d��chappement de la Honda du kiosquier et m�me du travail. Ils ont des filles et un avenir et m�me plusieurs avenirs s�ils sont un peu malins. Ici, on se console car, � vingt ans comme moi, on a d�j� plusieurs pass�s. C�est toujours �a, non ! Je me disais qu�� Marsilia, c�est s�r qu�il n�y a pas, � chaque coin de rue, un policier qui te demande tes papiers en insultant ta m�re sans que tu peux lui mettre une t�te � la Zidane et � chaque coin de nuit un barbu te fait ce march� : soit tu descends le flic de tout � l�heure soit tu iras en enfer et, dans ce cas, on te paye le billet tout de suite. Je me disais aussi que les jeunes l�-bas, ce n�est pas comme nous ici. Ils ne glandent pas toute la journ�e en sniffant toutes sortes de conneries pour avoir l�impression de planer plus haut que le sol jonch� de d�tritus et, le soir venu, ils se plantent devant une t�l� schizophr�nisante o� un vieux qui a vieilli devant les m�mes cam�ras vient leur dire avec aplomb qu�ils ont une chance inou�e d��tre gouvern�s par ceux qui les gouvernent. C�est un privil�ge de les avoir comme chefs et si on a faim, � la seule �vocation de ce privil�ge, on est rassasi�. Les vieux qui sont les chefs, ils jurent qu�ils ont �t� jeunes eux aussi il y a longtemps et ils s�amusent � dire � la t�l� que nous sommes un pays jeune mais ils ne veulent pas laisser la place aux jeunes. Ils ont �t� jeunes mais ils ont vieilli dans le m�me bureau, en pronon�ant les m�mes �loges des autres chefs, y a que les noms qui ont chang� dans les diff�rentes �poques. De toute fa�on, moi, j�en ai ras le digoutage de ces bouseux qui profitent de la vache. Ils vont lui arracher le pis � force de tirer dessus. Je vois leurs enfants m�me pas de mon �ge dans des voitures comme � la t�l� qui disent au flic qui les arr�te pour �acc�s� de vitesse : �Mon p�re, il te donnera la racl�e, tu ouaouar�. J�en ai marre de cette cit� qui se d�glingue, des enfants qui tra�nent d�une poubelle � l�autre en mesurant pour passer le temps la longueur de leur morve, de cette mis�re qui suinte des murs de la maison et du quartier et du pays et de ces discours pleins de za�ma politique alors que je te dis qu�eux, l�-haut, ils pensent qu�� eux et � leurs enfants. Et nous, nous sommes qui ? Y a pas d�avenir, je te dis. Si tu veux finir comme ton p�re, tu restes un nul ! Si tu veux finir comme le p�re de Hmitouche, faut que tu disparaisses cinq ans et que tu reviennes avec l�attestation d�ancien moudjahid r�concili� pour avoir un magasin. J�en ai marre aussi des bombes qui �clatent tout le temps, des terroristes malins, mais alors, qu�est-ce qu�ils sont malins, ceux-l�. J�en ai marre de la violence, de la d�linquance ; ils disent, c�est le moment ou jamais de se faire du fric, alors chacun y va de son id�e pour ne pas rater l��tape. Et avec �a, ils viennent nous dire � la t�l� que le plus important, c�est que le pr�sident reste pr�sident parce qu�il n�a pas eu le temps encore de construire la mosqu�e. Je vais essayer de me tirer. Je n�ai pas le courage de ceux qui se battent, comme ceux-l� qui font gr�ve dans la Fonction publique. Moi, je ne peux m�me pas faire gr�ve, vu que je n�ai pas de travail. Je vais tenter ma chance et si je finis au fond de la mer, mang� par les crevettes qui seront plus tard dans ton assiette, ou dans un tribunal o� un juge me renverra chez moi, pense � dire � tous que j��tais quand m�me un type bien.

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