Annonc� parmi les favoris de la Coupe d�Afrique des nations qui se tient jusqu�au 10 f�vrier au Ghana, le Nigeria n�a pris qu�un point lors de ses deux premiers matchs. Au-del� de l�aspect comptable critique, alors que la C�te d�Ivoire et le Mali sont mieux positionn�s pour se qualifier pour le prochain tour, le jeu d�velopp� par les Super Eagles, monotone et pr�visible, d��oit. Le premier tour de la CAN 2008 pourrait bien �tre celui des illusions perdues pour bon nombre de favoris. Apr�s la lourde chute du Cameroun devant l�Egypte mercredi (4-2), le Nigeria a confirm� hier soir avoir beaucoup de mal � avancer. Priv� de son capitaine et leader charismatique, Nwankwo Kanu, bless�, les Super Eagles n�ont jamais sembl� savoir dans quelle direction voler. Pas plus d�ailleurs que lors de leur d�faite lundi dernier contre la C�te d�Ivoire (1-0). Au milieu de terrain, le jeune John Mikel a beau caresser le ballon autant qu�il veut, d�montrer � l�Afrique du football qu�il poss�de un touch� de balle hors-normes, il n�est jamais v�ritablement en mesure d�acc�l�rer le jeu de son �quipe. Il serait cependant bien ind�licat de lui faire porter seul la responsabilit� des maux de sa formation, tant le jeu de l��quipe enti�re appara�t st�r�otyp�. Avec son 4-4-2 align�, bien trop rigide, Berti Vogts ne parvient pas � donner suffisamment de vitesse aux attaques pour prendre � revers les d�fenses adverses. Le constat dress� apr�s le match contre les El�phants peut � nouveau �tre �tabli apr�s celui d�hier contre le Mali. Malgr� un grand nombre d�armes offensives, le Nigeria manque de cr�ativit�. Pourtant, le technicien allemand avait d�cid� de remplacer, par rapport au premier match, certaines de ses pointes offensives, pour cr�er un choc aussi bien tactique, que psychologique. La titularisation de Peter Odemwingie n�a rien apport�. Introuvable dans le jeu, il est sorti sans gloire � la 57� pour �tre remplac� par Ikechukwu Uche. Et que dire d�Obafemi Martins, remplac� � la mi-temps par John Utaka. Le joueur de Newcastle a montr� une copie bien p�le, n�inqui�tant jamais la d�fense malienne. D�s qu�il s�agit de faire la diff�rence dans les 40 derniers m�tres adverses, les attaquants nig�rians manquent cruellement de coh�sion au moment de faire le bon choix. Souvent, ils se sont ent�t�s � foncer t�te baiss�e vers le but, oubliant un partenaire bien d�marqu�. Les illustrations sont nombreuses. Alors qu�il reste un quart d�heure � jouer, John Utaka perce c�t� droit, avant de tergiverser, pendant que Yakubu Ayegbeni attendait le ballon seul au point de penalty. Des h�sitations dommageables, car derri�re le Nigeria offre beaucoup plus de garantie. Le seul but conc�d� par les Super Eagles depuis le d�but de la comp�tition est d� aux exploits individuels d�un seul homme, Salomon Kalou. Vendredi soir, et pendant 90 minutes, le bloc nig�rian a fait preuve de solidit� pour contenir les assauts de joueurs offensifs de classe mondiale, comme Mohamed Sissoko, Fr�d�ric Kanout� ou encore Seydou Keita. A deux reprises seulement, la d�fense men�e par Daniel Shittu a laiss� un peu trop d�espace � son adversaire du jour. Seydou Keita en avait d�ailleurs profit� pour d�cocher deux frappes tr�s dangereuses (47� et 82�). Avec un tout petit point apr�s deux journ�es, le Nigeria doit imp�rativement s�imposer contre le B�nin mardi prochain. Ils devront aussi prier pour que le Mali perde face � la C�te d�Ivoire. Vogts sur la sellette L'avenir de l'entra�neur Berti Vogts devait �tre discut� hier par les dirigeants de la F�d�ration nig�riane de football (NFA), au lendemain du match nul contre le Mali, les Super Eagles risquant d�sormais l'�limination d�s le premier tour de la Coupe d'Afrique des nations. �Tout le monde est d��u de cette performance. Maintenant, seul un miracle peut nous permettre de nous qualifier pour les quarts de finale puisque nous n'avons pas pu battre le Mali�, a d�clar� un responsable de la f�d�ration. �Nous allons aussi �tudier l'ensemble de la performance de l'�quipe, ce qui comprend celle de l'entra�neur�, a-t-il ajout�. Un autre dirigeant nig�rian a indiqu� que l'entra�neur allemand, qui a pris la t�te de la s�lection nig�riane en mars 2007, aurait perdu les faveurs de deux de ses principaux soutiens au sein du comit� directeur de la NFA m�me si son contrat court jusqu'en 2010. �L'�quipe n'a aucune excuse. Nous avons jou� deux matches sans marquer le moindre but alors qu'elle avait eu tout ce qu'elle voulait pour se pr�parer�, a-t-il ajout�. Il faut remonter � 1982 pour voir les Super Eagles �limin�s d�s le premier tour de la CAN (d�faites contre l'Alg�rie et la Zambie). Des supporteurs en col�re ont attaqu� le bus des joueurs nig�rians aux abords du stade de Sekondi, tard vendredi. S�N�GAL - ANGOLA ET TUNISIE - AFRIQUE DU SUD AU MENU D'AUJOURD'HUI (GROUPE D ) C'est l'heure du rachat La Tunisie et l'Afrique du Sud, auteurs de d�buts d�cevants dans la CAN- 2008, doivent absolument se reprendre d�s ce soir � Tamale pour rester dans la course � la qualification pour les quarts de finale, dans un groupe D tr�s serr� domin� dans cette seconde lev�e par le choc Angola- S�n�gal. Une d�faite ne serait pas n�cessairement synonyme d'�limination tant les forces semblent homog�nes, dans une poule qui a accouch� de deux matches nuls lors de sa premi�re journ�e. Mais le temps presse pour les deux nations. La Tunisie, venue au Ghana avec certaines ambitions, est certainement l'�quipe qui a le plus � perdre dans cette confrontation. Les troupes de Roger Lemerre savent bien que sans un exploit de Traoui, un missile de 35 m�tres en toute fin de rencontre (83�), elles seraient reparties bredouilles contre un S�n�gal aux individualit�s bien plus impressionnantes (2-2). �Il y a une obligation de r�sultat�, reconna�t le technicien fran�ais, qui pointe cependant quelques motifs de satisfaction et d'espoir, notamment le �mental du groupe.� �C'�tait important de revenir apr�s avoir �t� men�s au score (contre le S�n�gal), explique-t-il. J'aurais �t� plus inquiet si, collectivement, on n'avait pas r�ussi � r�sister aux talents s�n�galais.� Contre des Sud- Africains au profil technique similaire � celui des Lions de la Teranga et �bien structur�s � de son propre aveu, Lemerre attend ce trait de g�nie qui pourrait d�bloquer une rencontre... comme la frappe soudaine de Traoui mercredi. Les regards se braquent alors forc�ment sur Chikaoui, le plus fin technicien des Aigles de Carthage, mais gu�re � son avantage contre le S�n�gal. �Il ne compte pas plus que les autres mais s'il peut faire une �tincelle, on sera preneurs�, avoue Lemerre. AFRIQUE DU SUD L'ambition de Parreira �Il est plus gratifiant de mener l�Afrique du Sud vers la Coupe du monde 2010 que de s��tre occup� de la s�lection br�silienne en 2006�, a d�clar� l�actuel entra�neur des Bafana Bafana, Carlos Alberto Parreira. Le technicien br�silien, vainqueur de la Coupe du monde 1994 � la t�te de la Sele��o, regrette de ne pas avoir �t� tr�s soutenu par ses joueurs cadres lors de la Coupe du monde organis�e en Allemagne en 2006. Mais il compte bien se rattraper en faisant grandir la s�lection sud-africaine en vue de la Coupe du monde 2010, organis�e pour la premi�re fois en Afrique. Satisfait de son travail au sein de sa nouvelle s�lection, il d�plore cependant les retards pris par le football sud-africain au niveau physique. �L�Afrique du Sud doit gagner ses matchs sur son organisation tactique et ses qualit�s techniques�, assure-t-il. A lui de mettre une touche de samba dans le jeu des Bafana Bafana, qui ont arrach� le match nul face � l�Angola pour leur premier match de la CAN 2008 (1-1) et croient toujours � la qualification pour les quarts de finale de la comp�tition avant leur rencontre de dimanche face � la Tunisie. Une qualification qui serait la bienvenue pour relancer le football sud-africain � deux ans de sa Coupe du monde. GUIN�E Deux matches de suspension pour Feindouno La commission de discipline de la Conf�d�ration africaine de football (CAF) a inflig�, vendredi, deux matches de suspension � l'attaquant de la Guin�e Pascal Feindouno, exclu jeudi contre le Maroc lors d'un match du premier tour de la CAN-2008 (groupe A). La Guin�e, deuxi�me de sa poule derri�re le Ghana, sera priv�e de son capitaine pour sa derni�re rencontre du 1er tour contre la Namibie, d�cisive pour la qualification pour les quarts de finale, lundi � Sekondi, et ne pourra le r�cup�rer qu'en cas d'accession en demi-finales. Feindouno avait �t� exclu peu apr�s l'heure de jeu (65�) contre le Maroc (victoire 3-2) pour un coup de pied volontaire adress� au d�fenseur des Lions de l'Atlas, Erbate.
C�TE D'IVOIRE Fin de tournoi pour Kolo Tour� ? D�j� touch� aux adducteurs au d�but de la comp�tition, Kolo Tour� avait pris le risque de disputer la rencontre entre la C�te d�Ivoire et le B�nin (4-1), malgr� sa douleur. Le d�fenseur central des El�phants a pay� cher cette imprudence puisqu�il est sorti d�s la 50� de la rencontre. La suite de son tournoi semble donc �tre compromise, m�me si G�rard Gili attend les tests m�dicaux pour se prononcer sur la dur�e de l�absence de son d�fenseur. Les El�phants esp�rent qu�il ne s�agit pas d�une d�chirure qui �loignerait le pilier de leur d�fense pendant quatre � six semaines. Pour le dernier match de poule de la C�te d�Ivoire, face au Mali, Steve Gohouri prendra la place de Kolo Tour� aux c�t�s d�Abdoulaye M�it�. D�j� qualifi�s pour les quarts de finale de la CAN 2008, les El�phants n�auront pas de pression lors de cette derni�re rencontre pour laquelle G�rard Gili pourra faire tourner son effectif. MALI Sissoko proche de la Juve L�attaquant malien de Liverpool, Mohamed Sissoko, a confirm� dans les couloirs du stade de Sekondi au Ghana qu�il allait s�engager avec la Juventus de Turin ces prochains jours. Il devrait s�envoler aujourd�hui en direction de Turin afin de passer la visite m�dicale. Le Mali doit jouer la C�te d�Ivoire mardi prochain et fera bien de prendre un point pour assurer sa qualification. FODHIL MEGHARIA (EX-D�FENSEUR CENTRAL DE L'EN) " Personne n'arr�tera la C�te-d'Ivoire " Fodhil Megharia, l�ex-d�fenseur central de l�ASO Chlef et de l�EN, demeure l�un des meilleurs �stoppeurs � que le football alg�rien ait produits. Arri�re �l�gant et tr�s technique mais au marquage impitoyable, il avait r�ussi � �museler� de grands attaquants comme le Camerounais Milla ou l�Espagnol Butragueno. Ayant particip� � cinq reprises � une phase finale de la CAN et vainqueur du troph�e en 1990, il est un t�l�spectateur tr�s attentif de l�actuelle �dition et se dit tr�s impressionn� par le niveau et les progr�s du foot africain. Le Soir d�Alg�rie : Il para�t que vous ne ratez aucun match de cette Coupe d�Afrique des nations au Ghana. Fodhil Megharia : C�est vrai et je ne le regrette pas parce que je me r�gale tant le spectacle est de qualit�. Tout le monde s�accorde � dire que le niveau est tr�s �lev� cette fois-ci. Tout � fait. Le niveau est tr�s �lev� parce qu�il y a des joueurs de grande qualit� qui �voluent tous dans de grands clubs europ�ens. Je pense que d�ici quatre ans, le niveau de la CAN sera aussi bon que celui du Championnat d�Europe des nations. En quelle ann�e avez-vous disput� votre derni�re Coupe d�Afrique des nations ? Ma derni�re c��tait en 1992 mais j�ai eu l�occasion de participer � cinq phases finales de la CAN et j�ai eu l�honneur et le privil�ge de remporter le troph�e en 1990 � Alger. Quelle est la diff�rence entre le football africain des ann�es 1990 et celui d�aujourd�hui ? Elle se situe au niveau de la qualit� du jeu. Les Africains ont �norm�ment progress� tant sur le plan tactique que technique. Avant, les Africains �taient souvent maladroits devant les buts par exc�s de pr�cipitation. Ils �taient plus favorables au jeu a�rien, souvent st�rile. Aujourd�hui, ils ont appris � poser le ballon et � �tre plus patients. Ils construisent et ne s�affolent pas. Comment expliquez-vous cette progression spectaculaire du football africain ? D�abord par le travail en profondeur. Aujourd�hui, dans presque tous les pays africains, il y a des centres de formation. Le Mali est l�un des pays les plus pauvres de la plan�te, mais il poss�de tout de m�me des lieux o� on forme les jeunes. Ensuite, les Africains ont compris que pour progresser, il faut des sacrifices et ils se donnent � fond pour leur �quipe nationale respective. Cette r�ussite est due aussi � l�apport d�entra�neurs de renom comme Parreira, le coach br�silien vainqueur de la Coupe du monde en 1994� Ce sont les joueurs qui font une grande �quipe et non pas l�inverse. Avant tout, le football africain doit sa progression � la qualit� des joueurs. Bien s�r, il y a �videmment la touche de ces grands entra�neurs sur le plan de la rigueur tactique et de la discipline dans le jeu et leur apport n�est pas � n�gliger. Quel est votre favori pour le sacre final ? Moi, je vois la C�te d�Ivoire qui est une supers�lection que personne n�arr�tera. Et les Ghan�ens qui jouent � domicile ? C�est une grande s�lection avec un Michael Essien extraordinaire mais je ne vois pas les Ghan�ens barrer la route � la C�t� d�Ivoire. Le Ghana pourrait atteindre les demi-finales et ce serait d�j� pas mal. Et que pensez-vous de nos voisins, le Maroc et la Tunisie o� vous aviez �volu� ? Je ne pense pas que la Tunisie puisse aller tr�s loin. Elle a une attaque peu percutante et r�duite � un seul �l�ment de grande valeur, le Br�silien naturalis� Santos. En plus, les Tunisiens semblent � court physiquement dans un tournoi qui demande une condition physique irr�prochable. Je crois que le Maroc a plus de chances m�me s�il s�est inclin� devant la Guin�e qui m�a �tonn� et qui a montr� un visage plus s�duisant que face au Ghana. L�Alg�rie vous semble-t-elle pouvoir rivaliser avec les grandes �quipes ? Soyons r�alistes, l�Alg�rie n�est pas pr�te pour se qualifier � une phase finale de la CAN. Avez-vous vu la carrure des joueurs africains ? Ce sont des athl�tes de plus d�un m�tre quatre-vingt-dix qui poss�dent une vitesse �tonnante et des qualit�s techniques sup�rieures. Les joueurs alg�riens actuels ne font pas le poids. Et pourtant Sa�dane pense que nous avons des chances de nous qualifier � la CAN 2010. Il ne peut pas dire le contraire et c�est son avis. Moi, je ne vois l�Alg�rie ni en 2010, ni en 2012. Notre s�lection est compos�e d'�l�ments moyens et il n�y a que deux joueurs professionnels qui ont un haut niveau. Pour r�ussir, Sa�dane doit travailler avec des joueurs du cru. En s�inspirant de l�exemple de quel pays, selon vous ? L�Egypte est un bel exemple. Les �Pharaons� ont d�marr� en trombe en �crasant le Cameroun, ce qui n�est pas un mince exploit. La s�lection �gyptienne est constitu�e surtout de joueurs locaux qui �voluent dans un championnat qui est fort avec deux grands clubs comme le Ahly et le Zamelek.