Abdelaziz Bouteflika ne soumettra pas � r�f�rendum son projet de r�vision constitutionnelle. C�est du moins ce que l�on affirme de source proche de la pr�sidence. Kamel Amarni - Alger Le Soir) - �Rien n�est pr�vu dans ce sens, nous confie notre source. Le pr�sident se suffira, pour ce faire, de convoquer les deux chambres du Parlement par d�cret pr�sidentiel et ce, apr�s saisine du Conseil constitutionnel pour avis.� Une mani�re de faire inhabituelle chez l�actuel locataire du palais d�El- Mouradia qui, depuis son accession au pouvoir en avril 1999, raffole de �pl�biscites populaires�. Le 16 avril 1999 d�j�, soit le jour m�me de l��lection pr�sidentielle qu�il avait fini par affronter tout seul apr�s le retrait de ses six concurrents, �le candidat du consensus� qu�il �tait avait m�me failli provoquer une grave crise politique lorsqu�il mena�a de �rentrer chez lui� s�il n�obtenait pas �la majorit� �crasante du peuple alg�rien �, d�clara-t-il publiquement, pour les besoins de la consommation publique ; �un score meilleur que les 65% de Zeroual�, � l�adresse de ses sponsors politiques. Il aura fallu ce jour-l� un t�te-�-t�te entre lui et le repr�sentant du �pouvoir r�el� � la villa de Mme Boudiaf pour que l�ancien ministre des Affaires �trang�res de Boumedi�ne ne r��dite pas son �coup� de 1994 lorsqu�il renon�ait � la toute derni�re minute � succ�der au Haut Comit� d�Etat � la t�te du pays. Ayant obtenu ce qu�il voulait, Bouteflika recourt, cinq mois plus tard, en septembre 1999 � un r�f�rendum sur son projet de �concorde civile � bien qu�ayant eu pr�c�demment l�aval du Parlement. En 2005, remake ! Un autre projet portant �charte pour la r�conciliation nationale � qu�il fera �avaliser� par voix r�f�rendaire le 29 septembre sur sa lanc�e, il projetait de r�aliser son vieux �r�ve� : r�viser la Constitution pour d�abord se d�barrasser de l�article 74 qui limite les mandatures pr�sidentielles en Alg�rie � seulement deux, et ensuite renforcer davantage les pr�rogatives et le poids de la fonction pr�sidentielle. Frein� brutalement dans son �lan par sa subite maladie survenue en novembre 2005, Bouteflika revient � la charge d�s le 4 juillet 2006, annon�ant lors d�un discours prononc� au si�ge du minist�re de la D�fense �une r�vision de la Constitution avant la fin de l�ann�e (2006 ndlr)�. Engagement non tenu mais jamais abandonn� ! Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement depuis mai 2007 et num�ro 2 du FLN depuis 2004, est ainsi charg� du volet politique de la chose tandis que deux grands sp�cialistes en la mati�re et n�anmoins amis du pr�sident, Mohamed Bedjaoui et Missoum Sbih, avaient eux pour mission de redessiner la nouvelle architecture institutionnelle du pays. Leur projet de mouture de la Constitution amend�e est d�ailleurs sur le bureau de Bouteflika depuis des mois. Ce dernier avait m�me pr�vu de convoquer le Parlement avant le 2 ao�t 2007. Pour preuve, la session de printemps dudit Parlement avait m�me �t� prolong�e d�un mois suite � la promulgation d�une loi rien qu�� cet effet. Mais la r�vision n�aura finalement pas lieu pour autant ! Ce n�est donc qu�en ce d�but de l�ann�e 2008 que le sujet est relanc� par Bouteflika lui-m�me en s�offrant une �visite-campagne� dans la wilaya de Tamanrasset. Une visite durant laquelle et � partir de laquelle tout ce que le pouvoir compte comme partis, organisations de masse, associations, regroupements, etc. commence � �l�exhorter de proc�der � la r�vision constitutionnelle et � se pr�senter pour un troisi�me mandat�. Un forcing d�une telle ampleur que m�me les pr�sidents du S�nat et de l�Assembl�e populaire nationale se sont cru dans l�obligation de s�y mettre ! Tels des comit�s de soutien, les pr�sidents des deux chambres du Parlement bouclent donc la boucle laissant transpara�tre cette impression que l�on assiste cette fois-ci � une esp�ce de �r�f�rendum � l�envers� ! Abdelkader Bensalah n�at- il pas affirm� lundi dernier �qu�il ne s�agit plus (la r�vision de la Constitution ndlr) d�une demande �manant d�un parti politique ou d�un groupe mais bel et bien du v�u de l�ensemble du peuple alg�rien� ! Or, un article, le 176, de la Constitution en vigueur stipule ce qui suit : �Lorsque de l�avis motiv� du Conseil constitutionnel un projet de r�vision constitutionnelle ne porte aucunement atteinte aux principes g�n�raux r�gissant la soci�t� alg�rienne, aux droits et libert�s de l�homme et du citoyen, ni n�affecte d�aucune mani�re les �quilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions, le pr�sident de la R�publique peut directement promulguer la loi portant r�vision constitutionnelle sans la soumettre � r�f�rendum populaire si elle a obtenu les trois quarts (3/4) des voix des membres des deux chambres du Parlement�. Il est quasiment de notori�t� publique que Bouteflika compte bien chambouler l��quilibre institutionnel. �Une vingtaine d�articles seront concern�s par cette r�vision, nous confie encore notre source. Entre autres, ceux r�gissant les fonctions de chef du gouvernement, poste qui sera supprim� et remplac� par celui de Premier ministre, ainsi que la redistribution des pr�rogatives entre les diff�rentes institutions que cela induira�. Pour �viter le recours � r�f�rendum et s��pargner ainsi une campagne �lectorale exigeante en efforts physiques que Bouteflika ne peut plus se permettre comme avant, la cl� ne peut d�s lors r�sider que dans �l�avis� du Conseil constitutionnel que pr�side son autre ami, Boualem Bessa�eh.