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De la Constitution de 1996 aux contre-v�rit�s de 2008
Par Abdelaziz Rahabi *
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 02 - 2008

Le d�bat politique ces derniers mois ne porte que sur les modes d�emploi des formules d�organisation de la pr�sidence � vie selon un sc�nario qui aurait gagn� � faire l��conomie d�autant de d�bauche d��nergie, consid�rant que nous sommes le point de confluence de deux mondes qui ont adopt� ce mode d�exercice du pouvoir il y a des lustres l�Afrique et le monde arabe. Que l�on regarde alors l�actualit� d�un �il d�tach�, averti ou int�ress� ne dispense pas de maintenir un niveau de responsabilit� et une honn�tet� intellectuelle sans lesquels tout d�bat devient un exercice st�rile.
Il en est ainsi des d�clarations officielles non d�menties sur de pr�tendues pressions �trang�res dans la limitation des mandats dans la Constitution de novembre 1996. Cette disposition � la premi�re dans l�histoire de l�Alg�rie ind�pendante � est le r�sultat d�une large consultation strictement nationale de toute la classe politique, soci�t� civile naissante, institutions de l�Etat et de la transition comme le Conseil national de transition (CNT) qui ont pu d�battre librement, au si�ge de la pr�sidence de la R�publique, avec le pr�sident Liamine Zeroual lui-m�me partisan d�clar� d�un mandat unique de 7 ans. Ces m�mes acteurs encore au pouvoir, � sa p�riph�rie ou en dehors peuvent encore t�moigner pour r�tablir la v�rit�. Par ailleurs, c�est une tradition tellement dominante dans le monde que beaucoup de constitutions n��prouvent m�me pas le besoin de la mentionner mais s�attachent � la respecter scrupuleusement. Dans l�esprit des promoteurs de ce projet, il fallait �galement tenir compte de notre propre r�alit� institutionnelle et observer les exp�riences de transition d�mocratique r�ussies comme celle d�une Malaisie musulmane prosp�re et tol�rante ou encore celles de pays ayant v�cu sous des r�gimes autoritaristes tels que la Turquie, l�Espagne, le Portugal et la Cor�e du Sud dans lesquels des arm�es hostiles aux r�formes sont devenues les garantes de la protection des instruments de la transition. On n�avait pas, il est clair, cherch� des r�f�rences dans les exp�riences des �tats arabes consid�rant que l�Alg�rie avait l�ambition de pr�tendre � mieux. S�il est vrai qu�il faut toujours respecter les autres, il est tout aussi vrai que chaque pays a son parcours historique et chacun des gouvernants est comptable devant son propre peuple. La Constitution de 1996 visait avant tout � mettre en place des mesures de confiance, le cadre et les institutions comme pr�alable � la v�ritable normalisation de la situation. C�est � ce titre que l�ann�e 1997 avait constitu� une �tape qualitative dans ce processus par la large adh�sion � une sorte de pacte de gouvernabilit� et l�int�gration dans la strat�gie de sortie de crise de toutes les forces politiques qui ont rejet� la violence, condition � laquelle n�ont pas souscrit les leaders de l�ex-Fis dans les pourparlers avec de tr�s hauts responsables de la hi�rarchie militaire d�abord et civile ensuite. Il n��tait pas n�gligeable de retrouver des partis de Sant�Egidio (FLN, FFS, Ennahda, PT, MDA ) dans l�Assembl�e �lue en 1997. Ceci a grandement confort� l�incontournable n�cessit� de faire le choix d�opposer � une situation dramatique une culture de l�unit� et de l�aust�rit�, du dialogue sans exclusive et de la magnanimit� � travers la loi sur la Rahma. Cette d�marche a �t� le tournant d�cisif et la cl� pour surmonter les effets conjugu�s de la violence terroriste, des pressions �trang�res � embargo sur l�armement, notamment � d�un baril � 16 dollars et du r��chelonnement du poids d�une dette ext�rieure trois fois sup�rieure aux 9 milliards de dollars de r�serves en devises en 1998. Pour l�exemple aujourd�hui, le budget du minist�re de la Solidarit� nationale (650 millions de dollars, soit 2,5% du budget pour 2008) � il n�est point utile de pr�ciser sa destination dans cette conjoncture � repr�sente � lui seul la somme des cr�dits allou�s au minist�re des Affaires �trang�res de 1993 � 1999. A la question de savoir si l�Alg�rie, � cette p�riode avait subi des pressions, la r�ponse est tout naturellement oui et m�me au-del� de ce que peuvent imaginer ceux qui veulent d�l�gitimer le pass� pour couvrir de l�gitimit� une r�gression dans la construction d�un Etat de droit. J�en citerai quelques-unes et � titre non exhaustif pour ne pas �tre injuste vis-�-vis de ceux qui ont contribu� dans la discr�tion ou l�anonymat � et ils sont les plus nombreux � � ce que l�Alg�rie r�siste � autant d�adversit�. Il s�agit de l�Union europ�enne par le biais de certaines d�clarations volontairement ambigu�s, souvent pour concilier les divergences d�appr�ciation de ses membres, de l�Organisation pour la s�curit� et la coop�ration en Europe (OSCE), par le truchement de son Parlement et �galement de l�Otan qui avait initi� en 1994 le dialogue politique avec le Maghreb � l�exception de l�Alg�rie. La seule tentative d�ing�rence visible � cette �poque l� �tait repr�sent�e par la plate-forme de Sant�Egidio du 13 janvier 1995, sc�nario de sortie de crise �labor� dans un rare et in�dit consensus entre l�Europe, les Etats-Unis et un courant au sein du Vatican, propos� officiellement � l�Alg�rie et �vivement � recommand� � son gouvernement la veille m�me de la r�union de Rome. L�Union europ�enne avait �galement diff�r� le calendrier d�ouverture des premi�res consultations sur l�Accord d�Association qui n�ont commenc� qu�en janvier 1997 � ann�e de la conclusion de ce m�me accord avec la Tunisie et le Maroc � pour �tre interrompues 5 mois plus tard � la demande de l�Alg�rie en raison de la faiblesse structurelle de notre �conomie et des craintes du patronat alg�rien sur l�impact social diff�r� � sans mise � niveau pr�alable des petites et moyennes entreprises � des d�mant�lements tarifaires acc�l�r�s. L�ONU avait enfin pris le relais en d�l�guant � Alger en juillet 1998 un Panel de personnalit�s internationales ind�pendantes pour �r�unir sur la situation en Alg�rie des informations permettant d�en donner une image plus claire�. Il est d�autres formes d�ing�rence qui ne disent pas leur nom comme le silence complice des Etats arabes � l�exception de l�Egypte, la Tunisie et la Jordanie ou l�active sympathie des plus influents membres de l�Organisation de la Conf�rence Islamique � qui soit dit au passage ont �t� convertis � la raison du plus fort � apr�s les attentats de New York, Madrid et Londres. En d�pit de ces pressions multiformes l�Alg�rie avait continu� � soutenir les Sahraouis sans c�der au chantage marocain de soutien au GIA et � d�fendre la cause palestinienne tout en mesurant la puissance du lobby proisra�lien aux Etats-Unis et en Europe. Aujourd�hui, nous ne faisons plus partie de ces pays qui ne monnayent pas leur r�gime contre des gestes en direction d�Isra�l pour avoir les faveurs de l�Occident et se pr�munissent de sa redoutable machine diplomatique. Toutes ces contraintes de politique ext�rieure n�avaient pas alt�r� l�autonomie de la d�cision de l�Alg�rie en 1996, pour preuve nous avions �galement rejet� � consid�rant que les difficult�s conjoncturelles n�autorisaient pas d�hypoth�que sur le patrimoine minier des g�n�rations futures � les offres d�association et de partage de production des compagnies p�troli�res anglo-saxonnes et europ�ennes. Plus tard, la loi sur les hydrocarbures � la plus lib�rale de l�histoire de l�OPEP � vot�e en 2005 et amend�e en 2006 fera perdre � l�Alg�rie sa cr�dibilit� diplomatique et � Sonatrach pas moins de 8 milliards de dollars. L�Alg�rie exporte moins qu�en 1999, ses associ�s ont doubl� leurs parts du fait de cette loi et les recettes n�ont augment� qu�en raison du rench�rissement exceptionnel du prix du p�trole. Les Alg�riens ont ainsi le loisir de mesurer � quel point le lobby p�trolier a pes� ainsi dans le deuxi�me mandat du pr�sident Bouteflika m�me s�il a manqu� de lui organiser une seule visite officielle aux Etats-Unis r�clam�e avec insistance depuis 7 ans. Plus r�cemment encore, les plus fervents soutiens institutionnels � la pr�sidence � vie ont choisi d�en faire l�annonce une heure apr�s la fin du d�jeuner officiel offert le 4 d�cembre dernier en l�honneur du pr�sident fran�ais Nicolas Sarkozy pour sugg�rer ou faire accroire aux Alg�riens que leur pr�sident avait re�u la b�n�diction du chef de l�Etat d�une grande puissance �trang�re et faire peur � on ne sait qui contre on ne sait quoi. Ils ne rendent ainsi service ni � la France qui, � raison, craint le manque de visibilit� chez nous mais s�efforce de ne pas �tre impliqu�e dans nos d�bats internes ni aux Alg�riens visc�ralement attach�s � leur doctrine de la souverainet�. Ils comprennent difficilement que la g�n�ration qui a lib�r� le pays en faisant don de sa vie en soit r�duite � recourir � des arbitrages de l�ancienne puissance coloniale. Il est vrai enfin qu�il est plus facile de changer de structures politiques que de culture politique car l�Alg�rie souffre toujours d�un surdimensionnement de la l�gitimit� historique au d�triment de celle de l�exemplarit� et de la connaissance.
A. R.
* Ancien ministre, universitaire


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