De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Le porte-parole du commissaire europ�en � l��nergie a annonc�, hier, que l�ex�cutif de l�UE se �r�unira� le 11 mars prochain pour plancher sur la crise entre la Russie et l�Ukraine suite � la d�cision de Gazprom de r�duire de 25% ses livraisons gazi�res � Kiev. Cette d�cision du g�ant gazier russe aura, c�est bien �vident, des r�percussions � n�fastes � directes sur les 27 pays membres de l�Union europ�enne. Premi�re r�percussion attendue : le gaz russe vers l�Europe et transitant par l�Ukraine risque de devenir s�rieusement rare et peut-�tre m�me plus cher. Dans cette nouvelle guerre du gaz entre la Russie et l�Ukraine, Bruxelles, semble, cette fois-ci, circonspecte, prudente, neutre. L�Union europ�enne ne veut pas prendre parti pour l�Ukraine comme elle l�avait, outrageusement, fait lors des crises pr�c�dentes entre Moscou et Kiev. Sont-ce les arguments russes qui ont pes� ou y a-t-il quelque autre entourloupe derri�re cette apparente sagesse europ�enne ? Nous le saurons dans les prochains jours. Gazprom dont l�ex-patron est devenu, entre-temps, pr�sident de la Russie avance comme seul et unique grief rapproch� � l�Ukraine le refus de cette derni�re de payer ses arri�r�s de dette. Alors que, pour ce qui les concerne, les principaux dirigeants urkrainiens �vitent, soigneusement et habilement, de parler �commercial� pr�f�rant politiser l�affaire � outrance. D�o�, sans doute, la prudence de l�Union europ�enne qui ne veut pas s�engager dans un bras de fer avec Moscou. La Commission europ�enne s�est dite pr�te � �tous les efforts possibles pour arriver � une solution rapide et durable � leur diff�rend (entre la Russie et l�Ukraine, ndlr).� Bruxelles veille, surtout, et le commissaire � l��nergie Andris Piebalges, a tenu � le relever, � ce que �les livraisons de gaz � l�Union europ�enne ne soient pas affect�es�. Cet avertissement semble destin� � l�Ukraine qui, par le pass� r�cent, a prouv� qu�elle �tait experte en �d�tournements gaziers russes� destin� � l�Europe. D�s hier matin, Gazprom, leader mondial de la production et de la commercialisation du gaz, accusait l�Ukraine de vouloir pr�lever 60 millions de m�tres cubes sur les 356,6 m, qui transitent par son territoire. Il s�agit d�un volume que Gazprom va livrer � la fronti�re ukrainienne mais qui, pr�cisera, s�r de lui, un repr�sentant du g�ant gazier, �ne parviendra pas aux consommateurs europ�ens�.En entamant son r�gne en adressant des messages de fermet� � l�Ukraine et � l�Europe, M. Medvedev, pr�sident de la Russie, nouvellement �lu et ex-patron de Gazprom, ne laisse planer aucun doute sur le contenu de son mandat. La Russie n�h�sitera pas � d�clarer la guerre du gaz. L��tat-major europ�en de Bruxelles l�a compris. D�o� sa prudence.