�Les dirigeants d�ELF-Erap d�veloppaient une suspicion obsessionnelle. Les n�gociateurs fran�ais les avaient alert�s de leurs soup�ons que leurs vis-�-vis alg�riens �taient au fait d�informations qui ne pouvaient provenir que de documents strictement internes � la partie fran�aise.� Entretien r�alis� par Mohamed Chafik Mesbah Mohamed Chafik Mesbah : Revenons aux n�gociations de Paris que vous avez �voqu�es, plut�t subrepticement. D�crivez-nous la mission et les n�gociateurs� Sid-Ahmed Ghozali : C�est la premi�re fois que vous me posez une question directe sur les n�gociations, je ne les ai �voqu�es moi-m�me que par incidence, mais non � la d�rob�e. Ces n�gociations donc, qui se sont tenues de septembre 1970 � janvier 1971, ont constitu� en quelque sorte le troisi�me et dernier round des ren�gociations des dispositions p�troli�res des Accords d�Evian. Le premier round, j�en ai d�j� parl�, fut lanc� suite au m�morandum alg�rien remis � Pierre Guillaumat lors de la mission de ce dernier � Alger en novembre 1963. Les deux chefs de d�l�gation �taient Bela�d Abdesselam, en son ancienne qualit� de conseiller sp�cial du pr�sident Ahmed Ben Bella, et Andr� Wormser, directeur g�n�ral au Quai d�Orsay fran�ais. Les Accords d�Alger en ont r�sult� en juillet 1965 avec, successivement, la cr�ation d�une association coop�rative, jointventure Sonatrach-Erap au sein duquel le portefeuille de permis de recherche �tait partag� � 50/50, y compris le r�le d�op�rateur pour le compte de l�association ; l��l�vation de la part de l�Alg�rie dans l�ex- Repal de 40% � 50%, avec pr�sidence alg�rienne ; la fin de la mission de �l�Organisme saharien�, notamment dans ses comp�tences para-administratives en mati�re d�hydrocarbures et sa transformation en organisme de coop�ration industrielle (OCI), charg� d�administrer les cr�dits d��tat fran�ais destin�s � des projets de petites et moyennes industries. Ces accords d�Alger pr�voyaient au bout de cinq ann�es, donc en 1970, une r�vision du prix de r�f�rence, base de calcul de l�imp�t p�trolier et du taux de rapatriement des recettes d�exportation des soci�t�s. Tout cela para�t bien synchronis� du c�t� alg�rien� La synchronisation, comme vous dites, est plus lisible avec le recul. Mais elle n��tait pas que du c�t� alg�rien puisque chaque partie �tait en coh�rence avec sa propre logique� Revenons au deuxi�me round des n�gociations lanc� � Alger sous la pr�sidence de Bela�d Abdesselam devenu entre-temps ministre de l�Industrie et de l�Energie, et de Pierre Brunet, successeur d�Andr� Wormser au sein du Quai d�Orsay. Entre l�ouverture des n�gociations, le 24 novembre 1969, et la rupture, le 13 juin 1970, sept sessions de deux � trois jours par session ont �t� tenues toutes � Alger au si�ge du minist�re de l�Industrie et de l�Energie. Il nous �tait apparu que les n�gociateurs fran�ais n�avaient rien en poche. Pas forc�ment par tactique ou mauvaise volont�, les vrais d�cideurs n��taient pas les fonctionnaires n�gociateurs, mais les dirigeants de l�Erap, qui n��taient pas � la table d�une n�gociation cens�e intergouvernementale. Un exemple assez cocasse pour illustrer cette situation. Les experts �taient tomb�s d�accord sur tous les composants du prix de r�f�rence, c'est-�-dire les co�ts de production, de transport ainsi que les diff�rentiels de qualit� et de transport avec le p�trole de r�f�rence qui �tait l�Arabian Light et les redevances et imp�ts dus � l��tat. Ils ont act� de cet accord par proc�s-verbal commun. Il ne restait plus qu�� faire une addition et les deux parties trouvaient le m�me prix. Seulement voil�, la partie fran�aise refusait d�enregistrer la simple addition de ces composants ! Parce que le r�sultat aurait �t� la pleine justification du prix qui �tait revendiqu� par la partie alg�rienne. Les n�gociateurs fran�ais venaient de donner � leur vis-�-vis alg�rien un argument d�cisif pour prendre une mesure unilat�rale l�gitime. La conviction s��tant faite � Alger qu�il n�y avait rien � attendre des ren�gociations des Accords de 1965, le processus s�engageait d�s lors dans la derni�re ligne droite qui allait mener aux nationalisations. Sur ces entrefaites, en effet, les n�gociations furent rompues et le ministre de l�Industrie enjoignit, les jours suivants, aux soci�t�s fran�aises de rapatrier le produit de leurs ventes sur la base d�un prix �gal � la somme des composants sur lesquels les deux parties s��taient accord�es. Ce fut la crise connue de juin 1970. Aux fins de d�nouer cette crise, la d�cision fut prise d��tendre les n�gociations � tous les probl�mes bilat�raux (commercialisation du vin, �migration, archives) et donc d��lever le niveau protocolaire des chefs n�gociateurs : le ministre de l�Industrie, Xavier Ortoli, du c�t� fran�ais, et le ministre des Affaires �trang�res, Abdelaziz Bouteflika, du c�t� alg�rien. On verra par la suite qu�elles se sont limit�es de facto aux seuls hydrocarbures. Bref, les n�gociations de Paris se sont tenues en sept sessions alg�roises et en six sessions fran�aises. Alors qu�il n�y avait aucune illusion � se faire sur l�aboutissement des trois semaines alg�roises des uns et des six semaines parisiennes des autres, une session fut ouverte � Paris le 29 janvier 1971 et se prolongea seize jours, ce qui ne fut pas du go�t de l�Autorit� � Alger qui nous enjoignit, le 4 f�vrier 1971, de rentrer � la maison. Trois semaines plus tard � peine, le pr�sident Houari Boumedi�ne annon�ait, place du 1er-Mai, la signature des ordonnances de nationalisation. A la diff�rence de ceux de l�Erap qui n��taient pas � la table des n�gociations, les cadres de Sonatrach �taient bien pr�sents et m�me au premier plan. Quel r�le ont-ils jou� ? Les cadres de Sonatrach et du minist�re de tutelle �taient au four et au moulin. Pas seulement les cadres, car une n�gociation, c�est aussi la logistique de soutien bureautique. Nous proc�dions � l�enregistrement int�gral de ce qui se disait � la table des n�gociations, quatre cadres ing�nieurs et juristes se relayaient en duos toutes les deux heures pour en prendre les notes. Au rythme des rotations, ces notes �crites �taient aussit�t tap�es � la machine par un v�ritable virtuose de la frappe � la machine, deux minutes trente la page, Ali Ammani, secr�taire du ministre. En fin de journ�e, nous compl�tions par une synth�se aussit�t remise � la frappe pour le lendemain. C�est ainsi que gr�ce � notre champion, le chef de la d�l�gation, le ministre de tutelle et le pr�sident de la R�publique avaient en temps quasi r�el les minutes des r�unions, les notes et analyses de synth�se. N�oublions pas qu�� l��poque, il n�y avait ni les mat�riels et logiciels �lectroniques de traitement de texte ni Internet. Ammani n�acceptait d�op�rer qu�avec sa vieille machine m�canique. Ce recordman de la vitesse de frappe �tait aussi un bourreau du travail, ne fl�chissant pas une minute le long de nos journ�es qui allaient jusqu�� tr�s tard le soir, pour ne pas dire le lendemain matin. Il �tait, pour la d�l�gation alg�rienne, le membre le plus pr�cieux de l��quipe. Que pouvez-vous dire � propos de la collaboration avec les services de renseignement alg�riens que vous �voquez comme un moment fort dans le processus qui a conduit � la nationalisation des hydrocarbures ? Vous pensez bien que dans un domaine aussi sensible que celui de l��nergie, dont j�ai soulign� d�s le d�but de cet entretien le caract�re multidimensionnel, un domaine porteur notamment d�enjeux financiers et strat�giques consid�rables, nous allions, nous, d�daigner les moyens de la diplomatie secr�te et autres canaux du contreespionnage disponibles chez nous ! D�autant plus que, vous le savez bien, nos homologues fran�ais ne s�en privaient gu�re de leur c�t�. Particuli�rement � l�occasion de n�gociations internationales. Vous avez peut-�tre lu comme moi l�ouvrage �crit par Pierre Pean, c�l�bre journaliste d�investigation, en association avec Jean-Pierre Sereni, les Emirs de la R�publique, publi� il y a une quinzaine d�ann�es. Dans cet ouvrage qui s��tend sur les arcanes des p�troliers d��tat fran�ais (l�Erap), les deux auteurs consacrent des passages assez int�ressants sur la suspicion obsessionnelle d�velopp�e par des dirigeants de cet �tablissement durant les n�gociations alg�ro-fran�aises de 1970, qui en arrivaient, d�apr�s les auteurs de l�ouvrage, � voir des espions de Sonatrach partout dans leur si�ge parisien. Il faut d�duire des investigations de Pierre Pean, que les n�gociateurs fran�ais avaient alert� le groupe Erap de leurs soup�ons, fond�s ou non, que leurs vis-�-vis alg�riens �taient au fait d�informations qui ne pouvaient provenir que de documents strictement internes � la partie fran�aise. Quelle a �t� la r�action fran�aise au lendemain des nationalisations ? Sur le plan politique, il y a eu la d�claration du gouvernement fran�ais et sa proclamation de la �fin des relations privil�gi�es� entre la France et l�Alg�rie. Il y a eu aussi toute une s�rie de gestes tant�t �pidermiques ou symboliques, tant�t intimidateurs, tels l�appel au boycott de l�achat du p�trole alg�rien d�clar� �p�trole rouge�. L�Erap a tent� quelques actions en justice destin�es � faire saisir des cargaisons de p�trole provenant d�Alg�rie, c'est-�-dire de Sonatrach. Aucune de ces actions n�a eu de suite, sauf� en Tunisie, o� l�administration a emp�ch� le chargement des premiers bateaux d�p�ch�s par Sonatrach, nouveau propri�taire du p�trole stock� au port de la Skhira. On se souviendra de l�exacerbation d�une campagne m�diatique anti-alg�rienne qui pr�valait depuis le deuxi�me round des n�gociations et qui allait d�boucher le long des premi�res ann�es de 1970 sur une recrudescence des actes de violence perp�tr�s contre les membres de la communaut� alg�rienne �migr�e en France : assassinats, d�fenestration, bombe contre le consulat g�n�ral de Marseille, etc. Sur le plan de l�exploitation, d�sertion des champs p�troliers en avril de tous les personnels non alg�riens des compagnies. Avec Total, le contentieux postnationalisation a �t� r�gl� en deux mois et demi. Le groupe Erap, pour sa part, trois mois apr�s les accords sign�s par Total, avait annonc� en fin de compte qu�il choisissait d��tre nationalis� � 100% plut�t que de rester � 49%. Aveu explicit� cette fois-ci on ne peut plus officiellement, � savoir que ce groupe n�a jamais envisag� sa pr�sence dans notre pays qu�en tant que seul d�tenteur du contr�le sur l�exploitation de nos gisements. Selon vous, le g�n�ral de Gaulle avait-il en projet une politique particuli�re pour l�exploitation du p�trole en Alg�rie ? Aurait-il r�agi � l�image de son successeur ? C�est de Gaulle qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avait cr�� le groupe p�trolier BRP-RAP-Erap avec le projet de b�tir un empire p�trolier fran�ais. Il avait fait de Pierre Guillaumat une sorte de g�n�ral en chef du projet. Mais c�est le m�me de Gaulle qui a engag� la France dans les Accords d�Evian, la reconnaissance de l�ind�pendance de l�Alg�rie et de son int�grit� territoriale, avec la perspective d�une coop�ration d��gal � �gal avec notre pays. Ses intentions r�elles �taient-elles conviction ? �Toute politique africaine de la France passe par la porte �troite de l�Alg�rie�, avait-il affirm�. Ou bien y avait-il une arri�re-pens�e n�ocolonialiste comme le sugg�rerait le maintien en Alg�rie � la t�te du p�trole d�Etat fran�ais d�une �quipe dont il ne pouvait ignorer les motivations nostalgiques et imp�riales ? L�Organisme saharien �tait-il une structure de coop�ration ? Ou bien un centre de co-souverainet� sur nos richesses nationales, comme cela �tait sans doute dans l�arri�re-pens�e fran�aise et m�me dans la perception de beaucoup d�entre nous ? Quand on regarde les choses et les textes dans la lettre, l�Organisme saharien �tait certes un �coin� ins�r� dans le processus administratif national mais ses comp�tences se limitaient � fournir un avis, sans le droit � la d�cision qui ressortait exclusivement de la souverainet� nationale. L�affaire du troisi�me pipe l�a bien montr�, o� l�Organisme saharien a instruit le dossier et donn� un avis favorable sans qu�une suite ait �t� donn�e � son avis, lequel avis n�a pas pu emp�cher l�administration alg�rienne de bloquer le dossier, ni le gouvernement de r�aliser le projet. Ce qui militerait pour la premi�re hypoth�se, c�est le choix de Claude Cheysson comme chef de file de la partie fran�aise au sein de l�Organisme saharien pour la mise en �uvre de la coop�ration p�troli�re. Cet ancien r�sistant, de sensibilit� socialiste, polytechnicien de formation, sera en 1981 le premier ministre des Affaires �trang�res de Fran�ois Mitterrand puis vice-pr�sident de la CEE pour la coop�ration avec les pays du sud m�diterran�en. De Gaulle a fait venir � lui ce brillant et grand commis de l��tat qui avait �t� rel�gu� au �placard� dans un poste en Afrique, en raison de ses positions favorables � l�ind�pendance alg�rienne et de sa d�mission d�un haut poste diplomatique en protestation publique contre l�arraisonnement, sous le couple Guy Mollet- Robert Lacoste, de l�avion qui transportait quatre historiques du FLN en octobre 1956 entre Rabat et Tunis. Le choix de Claude Cheysson, le message dont il �tait porteur, accr�ditent l�hypoth�se d�un De Gaulle dont la passion principale, � savoir une vision connue des int�r�ts sup�rieurs de la France, n�aurait pas �t� incompatible avec l�hypoth�se de l�approche d�un homme pragmatique qui ne serait pas formalis� d�une �ventuelle remise en cause par l�Alg�rie du dispositif h�rit� des Accords d��vian �pour peu que lui-m�me en f�t pr�venu � temps�, semble-t-il avoir voulu faire entendre aux nouvelles autorit�s de l�Alg�rie ind�pendante. Sonatrach et ses cadres ont jou� un r�le capital dans la pr�paration des nationalisations, notamment � travers les n�gociations alg�ro-fran�aises. Quid des syndicats ? Fruit d�une coop�ration de plusieurs ann�es entre le minist�re de l��nergie, la direction g�n�rale, les cadres et le syndicat d�entreprise, la convention d�entreprise de Sonatrach, dans son volet salarial, a constitu� un mod�le pour les autres entreprises du secteur et m�me lors de l��laboration du Statut g�n�ral des travailleurs. Le domaine d�intervention du syndicat allait au-del� des limites du p�rim�tre salarial et social. La contribution des repr�sentants des travailleurs a englob� le reste des activit�s industrielles et sociales de l�entreprise, lors des avanc�es les plus d�cisives de l�ensemble du projet national de d�veloppement des hydrocarbures. En particulier dans la pr�paration et la mise en place des dispositifs des nationalisations. Le caract�re strat�gique de Sonatrach, outil d�une politique nationale de d�veloppement, a fait tout naturellement que les syndicalistes de la F�d�ration des travailleurs de l��nergie ne voyaient pas en elle un interlocuteur patronal classique. Ne serait-ce que pour une bonne partie des affili�s de la FNTPG, ceux des effectifs alg�riens des compagnies p�troli�res �trang�res et qui n�avaient pas encore Sonatrach comme employeur. Aussi la logique de la mobilisation au service d�un projet national commun a pr�valu, au moins durant les douze ann�es de pr�paration et de mise en �uvre des mesures de r�cup�ration des hydrocarbures, sur la logique de confrontation corporatiste classique. Comment expliquer alors la baisse de combativit� que l�on observe aujourd�hui chez les syndicalistes de Sonatrach ? Il faut distinguer le syndicat des p�troles (FNTPG) de la Centrale conf�d�rale. Pour analyser les positions des uns et des autres, il y a lieu de se r�f�rer � deux �poques distinctes, l�avant et l�apr�s-Boumedi�ne. Si l�on parle de la FNTPG, j�ai mentionn� son engagement indiscutable dans la bataille du p�trole, c'est-�-dire durant toute la p�riode de pr�paration de la mise en �uvre des mesures de nationalisation, ainsi que de leur consolidation. J�ai expliqu� pourquoi, pour des raisons historiques, la relation entreprise-minist�re-syndicat s�est situ�e dans la logique de coop�ration plus que dans la logique de confrontation. De l� � regarder la FNTPG comme un �syndicat maison�, il n�y avait qu�un pas que n�ont pas manqu� de franchir des courants de la Centrale parmi les plus hostiles � Sonatrach et plus g�n�ralement � la politique industrielle. Les rares moments de tension qui ont marqu� nos relations syndicales ont tous eu une origine purement politique sous l�instigation d�un courant traditionnellement r�serv� vis-�-vis de la politique industrielle nationale. Et le comportement des syndicalistes dans l�apr�s-Boumediene ? Au moment o� a sonn� l�hallali de la politique industrielle et �nerg�tique de Boumedi�ne, les repr�sentants de la Centrale syndicale au comit� central du FLN ont �t� de la cur�e g�n�rale, avec un z�le remarqu�. Les responsables syndicaux de Sonatrach ne sont pas all�s jusqu�� ce point. H�las, ils n�ont pas entrepris grand-chose pour d�fendre l�aventure humaine � laquelle ils avaient particip�. Dans le meilleur des cas, ils ont assist� passivement au d�mant�lement du secteur de l��nergie. S�il s�agit de la p�riode allant de 1999 � maintenant, que voulez-vous que je vous en dise ? Force a �t� de constater qu�� l�occasion de la promotion de ce qui allait �tre la loi sc�l�rate de 2005, la Centrale syndicale a affich� une succession de postures en ex�cution d�ordres pr�cis qui lui �taient dict�s par la machinerie du pouvoir politique. Les variations observ�es dans le discours officiel de la Centrale ne pr�tent pas � optimisme sur la combativit� du syndicat, �l�ment indispensable d�un d�veloppement �conomique harmonieux. Le 24 f�vrier 2005, date anniversaire de la fondation de l�UGTA et de l�annonce de l�ordonnance de nationalisation des hydrocarbures, c�est au m�me si�ge de la Centrale syndicale qu�a �t� annonc�e l�abrogation de la loi fondamentale de 1971. Cette mutation des symboliques traduit l�ampleur de la rupture historique qui a marqu� le mouvement syndical alg�rien. M. C. M.