L�Union m�diterran�enne, cette grande id�e de Nicolas Sarkozy, a bel et bien �t� enterr�e � Bruxelles lors du sommet des chefs d�Etat et de gouvernement europ�ens, r�unis en rencontre ordinaire dans la capitale belgo-europ�enne. Du si�ge du Conseil europ�en � Bruxelles, Aziouz Mokhtari Le pr�sident fran�ais s�est vu signifier une ferme fin de non-recevoir de son offre par les autres d�cideurs de l�Union europ�enne. Les d�clarations de Jos� Manuel Barroso, pr�sident de la Commission, celles de Hans Pottering, pr�sident du Parlement, ne laissent planer aucun doute l� dessus. Bien avant l�ouverture du sommet d�hier et d�avant-hier, tout le monde savait et �tait inform� que les principales capitales des grandes puissances de l�UE, Berlin, Londres, Madrid, Rome, Bruxelles, �taient farouchement oppos�es � ce que la France cavale seule, en dehors des institutions de l�Union, le projet d�Union m�diterran�enne. La chanceli�re allemande, Angela Merkel, ayant m�me brandi la menace, il y a quelques mois, d�initier une union entre son pays et les pays de l�ex-URSS, de l�ex- Yougouslavie ainsi qu�avec d�anciens satellites de Moscou (Pologne, R�publique tch�que et Slovaquie, Roumanie), si le pr�sident fran�ais persistait dans son ent�tement. L�Europe n�a pas eu besoin d�en arriver l�, pourtant, tr�s vite, les ambitions m�diterran�ennes de la France ont tout d�abord �t� revues � la baisse puis franchement int�gr�es dans les trait�s � europ�ens � d�j� existants. Lors de son point de presse, tenu � l�issue du sommet bruxellois, le pr�sident fran�ais a certes voulu sauver la face mais les nombreux journalistes pr�sents n�ont pas �t� dupes. En concluant noir sur blanc que �l�Union m�diterran�enne� �tait amen�e � �compl�ter le processus de Barcelone�, les d�cideurs de l�UE tiennent � maintenir le cap de ce qui a �t� entrepris par la construction europ�enne. Il est hors de question pour eux de laisser Paris initier un si ambitieux projet en dehors de l�espace europ�en. En int�grant le projet �lys�en dans le cadre du trait� de Barcelone, Bruxelles, en d�finitive, ne fait que rappeler � la France ses engagements au sein de l�Europe. La pr�sidence fran�aise de l�Union europ�enne, qui commencera le 1er juillet prochain, aura la lourde responsabilit� de faire avaler cette immense couleuvre aux citoyens fran�ais. Faire passer un changement de cap strat�gique pour une victoire de la diplomatie fran�aise. C�est � Bernard Kouchner, ministre des Affaires �trang�res, qu�a �t� d�volue cette t�che ingrate. N. Sarkozy l�a d�sign�, hier, � Bruxelles pour organiser, ensuite g�rer cette immense supercherie. Les autres pays europ�ens ont, pour ce qui les concerne, d�j� tourn� la page de l�Union m�diterran�enne en mettant en exergue le processus de Barcelone.