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CRISE BOURSI�RE/L�EUROPE DES �TATS PI�TINE CELLE DES INSTITUTIONS Sans �tat d��me, Bruxelles sort de sa propre l�galit� et adopte un Gosplan
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
La crise boursi�re a chang�, de fa�on radicale, le fonctionnement de l�Union europ�enne. Les Etats composant l�entit� ont pris le dessus sur les institutions de l�UE. Les plongeons en Bourses de Bruxelles, Paris, Francfort, Amsterdam et autres fortes places financi�res ont mis en valeur deux solides invariants, ici. Les Etats demeurent, et pour de longues d�cennies encore, les garants, peut-�tre m�me les seuls, des d�p�ts des �pargnants et de la continuit� de l��conomie. Dans la d�bandade actuelle, ni la Commission europ�enne, ni le Parlement des 27, ni la Banque centrale europ�enne n�ont �t� d�une quelconque utilit�. Ce sont les ex�cutifs politiques (Sarkozy, Merkel, Gordon Brown, Leterme - Belgique) qui ont apport� les solutions. Si l�eurogroupe (coordination des ministres des Finances de la zone euro), a tir�, un tant soit peu, son �pingle du jeu, c�est, l� aussi, gr�ce � des interventions vigoureuses des gouvernements composant l�euroland. Jean claude Junker, Premier ministre luxembourgeois et pr�sident du �gouvernement �conomique�, a dit � Paris : �Je ne vois pas de diff�rence entre ce que vous souhaitez (� l�adresse des partisans de plus d'Europe, ndlr) et ce que nous faisons...� Pourtant, l�humour et l'intelligence tactique de J. C. Junker arrivent, � peine, � cacher la d�sillusion de ceux qui ont mis� sur une r�ponse europ�enne � bruxelloise � et non pas celle du type r�alis�, avant-hier, dans la capitale europ�enne. L�Union europ�enne est, en effet, intervenue par les Etats nations, comme au bon vieux temps du couple de Gaulle- Adenauer, le chancelier allemand. Le pr�sident de la Commission europ�enne, le Portugais Jos� Manuel Barroso, a compt� pour du beurre lors des c�r�monieux de riposte. Certes, il �tait toujours visible � la droite du pr�sident Sarkozy, pr�sident en exercice de l�UE, mais c��tait pour les besoins de la photo de famille. Du protocole. Pour le reste, Barroso �tait mis, sciemment, de c�t�. Idem pour le directeur de la Banque centrale europ�enne. Citadelle inexpugnable, r�fractaire � tout ce qui insinuait, proposait ou sugg�rait une intervention pour infl�chir la ligne de l�euro fort, la solide place de Francfort a fini par c�der. Jean-Claude Trichet a accept� le plan des Etats, Allemagne et France, notamment, de faire baisser les taux d�int�r�ts de l�euro. Et il a agr�� le plan de sauvetage des diff�rentes banques europ�ennes, v�ritable manifeste anti-lib�ral, tr�s peu regardant sur les r�gles de la concurrence, et pi�tinant, all�grement, les crit�res de Lisbonne. Le deuxi�me invariant, que la d�gringolade boursi�re a remis au go�t du jour, est le l�gendaire �go�sme de l�Europe. Celle des 27 de la zone euro. En effet, et alors que la crise battait son plein, les puissances europ�ennes ont d�cid�, sans aucune concertation avec les autres moyens ou petits pays, de se r�unir, seules, et de d�cider de tout ce qu�elles voulaient. Le G4 est ainsi n� � Paris dans le dos des institutions europ�ennes. Le sommet des chefs d�Etat et de gouvernement qui se r�unira, demain, � Bruxelles, n�aura qu�une seule pr�rogative : ent�riner le plan de Angela Merkel, N. Sarkozy, Silvio Berlusconi et Gordon Brown. Le Premier ministre britannique, dont le pays ne fait pas partie de la zone euro et qui, pourtant, est le v�ritable inspirateur du plan de sauvetage des banques. L�Union europ�enne a sauv� sa peau. Comme toujours, comme d�habitude, en manipulant ses propres r�gles de fonctionnement.