S�il est ordinaire, ce sommet des 27 Etats de l�UE se tient dans une conjoncture d�exception. Normal donc que les chefs d�Etat et de gouvernement adaptent leur conclave � la situation mondiale. C�est, pr�cis�ment, ce qu�ils ont fait. Les points de d�bats et de conciliabules indiquent l�orientation g�n�rale de la rencontre. Crise/r�cession et �nergie en sont les deux piliers. Sur le premier dossier, si un compromis para�t possible parce que l�UE ne peut faire autrement, il sera � minima. Vu les divergences et les approches contradictoires des Etats-membres. Pourtant, � la veille d�un autre sommet, celui du G20 � Londres, les dirigeants europ�ens ne semblent pas en mesure de trouver des espaces de communion durables. Certes � Bruxelles (avant-hier et hier), les indiscr�tions, savamment distill�es pour la presse, donnent un accord entre les 27 pour acquis. Mais ce sera sans doute un bricolage savant que Barroso, le pr�sident de la Commission, tentera de vendre comme �tant une grande victoire de l�UE. Evidemment, il n�en est rien. Les Europ�ens tairont, un tant soit peu, leurs dissonances le temps du G20 de Londres dans quelques jours et puis, ils repartiront de plus belle dans leurs plans de sauvetage unilat�raux. Chacun pour soi. Les Etats de l�Union sont d�autant moins enclins � �voquer plus d�Europe que les �lections de renouvellement des instances parlementaires sont proches. (Juin prochain). Face � des opinions publiques farouchement hostiles � l�orientation actuelle de la construction europ�enne, les d�cideurs de l�Union ne pourront qu�acter cela. Le deuxi�me dossier sur lequel les 27 ont planch� � Bruxelles est celui relatif � l��nergie. M�me constat : sur le paquet �nerg�tique, les pays membres ne sont pas align�s sur la m�me ligne. Loin s�en faut. A ce niveau aussi, les �go�smes nationaux ont largement pris le dessus sur la concordance des int�r�ts de l�Union europ�enne. Par rapport � la Russie � �nergie = Russie � le Vieux-Continent est d�sarm�. La ligne dure face � Moscou ayant fait long feu, Bruxelles n�a d�autre alternative que d�accepter les conditions du couple Medvedev- Poutine. L�Europe s�y r�signera d�autant plus que telle est la volont� des Etats- Unis d�Am�rique de B. Obama. Lors de son passage dans la capitale belgo-europ�enne, la relex des States, H. Clinton, avait clairement mis en garde contre tout durcissement envers les Russes. Le message para�t avoir �t� entendu. Les Am�ricains ont aussi dit � leurs partenaires du Vieux-Continent leur d�sappointement face aux plans europ�en de relance. Les Etats-Unis les trouvent en de�� des enjeux. Insuffisants face � l�ampleur de la crise. Les 27 devront aussi tenir compte de ces desiderata venu de Washington. Il ne peut pas �tre autrement.