Les �conomistes semblent s��tre mis d�accord pour qualifier de solution de �repl�trage� la nouvelle strat�gie gouvernementale de promotion de l�emploi et de lutte contre le ch�mage rendue publique mardi par le ministre du Travail, de l�Emploi et de la S�curit� sociale, Tayeb Louh. Lotfi Merad - Alger (Le Soir) - Plus explicite, un expert en �conomie estime qu�il s�agit tout simplement �d�emplois aid�s et financ�s sur les d�penses publiques� dans la mesure o� �l�Etat va mettre de l�argent pour aider � l�insertion de diff�rentes cat�gories de ch�meurs�. Quid de la p�rennit� des postes d'emploi ? Mais au del� de ce �traitement social� � un probl�me plut�t d�ordre �conomique, les emplois cr��s seront-ils pr�serv�s � long terme ? De l�avis de notre interlocuteur, le dispositif tel qu�il est con�u �ne garantit pas cette p�rennit�. Pourquoi ? Selon qu�il y ait croissance �conomique significative, au moins sup�rieure � 8% ou pas, l�emploi ainsi cr�� est menac� de dispara�tre et le travailleur tout simplement licenci�. �L�Etat va accompagner � la fois l�employ� et l�employeur par le biais de subventions et autres mesures fiscales incitatives pendant une dur�e d�termin�e et au terme de celle-ci, s�il y a une croissance �conomique significative susceptible d�entra�ner dans son sillage l�essor de l�entreprise et une r�elle dynamique �conomique, il est certain que les emplois cr��s seront pr�serv�s. Cependant, vu le faible taux de croissance de l��conomie alg�rienne qui se stabilise en-dessous de 6%, on reviendra � la situation de d�part�, explique notre interlocuteur. Un niveau de croissance qui �n�incite pas les entreprises � recruter�, poursuit cet expert. On comprendra donc que la r�ussite de toute politique de lutte contre le ch�mage et par cons�quent la pr�servation des emplois est proportionnelle � la croissance �conomique. Et �cette croissance �conomique reste tributaire de la volont� de l�Etat � aider efficacement les entreprises�, note encore ce m�me expert par le biais de v�ritables mesures telles que la r�duction des imp�ts et des charges sociales, la facilitation dans les proc�dures d�acc�s aux cr�dits bancaires, la d�tention des taux d�int�r�t et la mise sur le march� de main-d��uvre qualifi�e et assurer une meilleure flexibilit� du travail. Par flexibilit� du travail, il entend la possibilit� pour un travailleur de trouver un emploi apr�s son licenciement pour quelque raison que ce soit dans des d�lais relativement corrects. La solution est dans la promotion des PME Tout compte fait, cette nouvelle strat�gie de lutte contre le ch�mage, fond�e sur l�argent de l�Etat, est d�autant plus incertaine qu��une �ventuelle baisse des cours du p�trole dont d�pend quasi exclusivement l��conomie alg�rienne risque de freiner net cette strat�gie�. Un scepticisme que partage Abdelhak Lamiri, expert �conomiste et docteur en sciences de gestion de l�Universit� de Californie. �Avec une moyenne de 23 000 PME cr��es chaque ann�e en Alg�rie, on est bien loin de la moyenne mondiale qui est de 70 000�, soutient-il d�embl�e. Un d�ficit qui l�am�nera � dire que la r�sorption du ch�mage r�side dans la mise en place d�une politique visant � d�velopper la structure des PME qui permet d�absorber les ch�meurs et les nouveaux arrivants dans le march� du travail. Les avantages fiscaux, m�me s�ils sont encourageants pour les PME ne peuvent, � elles seules, donner les r�sultats vis�s par cette nouvelle strat�gie, � savoir la cr�ation de 450 000 emplois permanents chaque ann�e. Plus grave, ladite strat�gie risque de chambouler le march� du travail. Du point de vue de Abdelhak Lamiri �les entreprises vont embaucher des jeunes ch�meurs dipl�m�s pour b�n�ficier des avantages fiscaux et licencier des travailleurs � faible rendement �. Une croissance �conomique stabilis�e � moins de 5%, et un tissu de PME-PMI de plus en plus r�duit au regard de la forte demande en postes d�emplois nouveaux, deux param�tres qui concourent � maintenir le taux de ch�mage � des niveaux �lev�s.