Les habitants des zones où sont implantées les entreprises sont prioritaires dans l'accès à l'emploi. Sollicité par un groupe de jeunes chômeurs qui lui ont fait part de leur détresse et leurs difficultés à trouver un emploi, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, qui était, jeudi, dans la wilaya de M'sila, a indiqué que l'Etat était plus que jamais déterminé à prendre en charge le problème de l'emploi. Après s'être investi durant la dernière décennie dans la lutte antiterroriste, l'Etat a élaboré une nouvelle feuille de route en consacrant toute son énergie, désormais, aux problèmes de l'emploi, celui des jeunes en particulier, afin de rassurer les Algériens. «Après s'être consacré durant la dernière décennie aux problèmes sécuritaires, l'Etat va prendre en charge de manière déterminée le problème de l'emploi», selon le ministre. Sa tournée d'inspection l'a conduit au Centre payeur de la Cnas de Bousaâda. Il n'est pas allé avec le dos de la cuillère en affirmant, devant les nombreux présents, que «la problématique de l'emploi sera prise à bras-le-corps, avec toute l'énergie nécessaire». Qualifié de joyau, ce centre dont le ministre a visité l'ensemble des structures, prend en charge plus de 20.000 assurés sociaux de la zone sud de la wilaya, et reçoit quotidiennement quelque 3 000 personnes, principalement pour remboursement des prestations médicales. Dans la foulée, Tayeb Louh s'est rendu, ensuite, au nouveau siège de l'inspection du travail où il s'est enquis, auprès des responsables locaux, du taux d'absorption de la main-d'oeuvre locale, notamment par le «Btph qui souffre de l'absence de main-d'oeuvre qualifiée dans le domaine du bâtiment qui n'existe pas dans la wilaya». Quarante millions de dinars, c'est le montant qu'aura débloqué l'Etat pour la réalisation de l'inspection qui rayonne sur 23 communes de la même zone sud du Hodna». En réponse à un groupe de fonctionnaires de la Cnas qui auraient fait l'objet, il y a trois ans, «d'une mesure conservatoire de suspension, suite à une affaire de dilapidation de deniers publics», le ministère du Travail, tout en la soutenant, a expliqué que celle-ci - la mesure - entre dans le cadre des dispositions arrêtées par l'Etat en matière de lutte anticorruption et, à laquelle son département entend participer activement. Evoquant les problèmes de la corruption et leurs effets pervers sur l'économie et la société, Tayeb Louh s'est dit «outré» par certaines pratiques qu'il qualifie de «favoritisme dans le recrutement dans les wilayas où d'importants investissements créateurs d'emplois sont engagés». Afin de lutter contre ce fléau et l'éradiquer, le ministre a indiqué que des enquêtes seraient ouvertes et diligentées incessamment et qu'«il ne tolérera aucun favoritisme ni dépassement dans le recrutement d'une main-d'oeuvre non issue des wilayas d'implantation des entreprises au détriment d'une main-d'oeuvre locale possédant les mêmes qualifications». Estimant que «ces pratiques génèrent un sentiment d'injustice et de frustration chez les demandeurs d'emplois locaux, le ministre interpelle les responsables en les appelant «à accorder la même chance à tous les jeunes souhaitant créer leurs propres activités au travers des divers dispositifs d'emploi». Le Plan quinquennal 2010-2014 accorde une large place à l'aide à l'emploi et les nouveaux dispositifs mis en place par l'Etat procureront de meilleures chances aux jeunes chômeurs, particulièrement les diplômés, d'avoir un emploi en rapport avec leur qualification ou leur formation. M.Tayeb Louh relève, cependant, que «le fonctionnement de ces derniers achoppent sur certaines insuffisances, dont la mauvaise application des textes et le manque de communication entre les responsables de l'emploi et les opérateurs qui ignorent souvent les avantages que leur offre le recrutement de chômeurs». Les responsables ont une lourde responsabilité. Pour plus de transparence et surtout d'équité, comme le soulignera Tayeb Louh, «les responsables des dispositifs d'emploi doivent accompagner, convaincre et faire preuve d'équité». Car en dépit de tous les sacrifices et les efforts qui ont été consentis pour faire baisser le taux de chômage et rendre le sourire aux millions de jeunes demandeurs d'emploi, beaucoup reste à faire. Au terme de sa tournée, Tayeb Louh a mis également en exergue «le rapport étroit entre la lutte contre le chômage, le développement économique et l'encouragement des investissements, générateurs d'emplois».