Pays europ�en de l�ancien bloc socialiste, la Pologne a globalement r�ussi sa transition d�une �conomie �tatique vers une �conomie de march�, c�est-�-dire de type lib�ral. Une r�ussite qui lui vaut, en la mati�re, de s��riger en mod�le. Le professeur Kolodko, ancien vice-Premier ministre et ministre des Finances de la R�publique de Pologne, est revenu hier, � l�occasion d�une conf�rence � l�ISGP de Bordj El Kiffan, sur l�essentiel des �tapes que le pays a eu � franchir avant d�accomplir, au bout, son adh�sion � l�Union europ�enne (UE). Sofiane A�t Iflis Alger (Le Soir)- Le processus de transformation que la R�publique de Pologne a eu � accomplir a �t� des plus complexes. Il fallait, en effet, pour ce pays anciennement int�gr� au bloc socialiste, asseoir les m�canismes de transition d�une �conomie planifi�e fortement bureaucratis�e vers une �conomie de march�, et, simultan�ment, conduire le passage du syst�me du parti unique vers un syst�me parlementaire d�mocratique. Ces deux grands chantiers se sont accompagn�s d�un travail en profondeur et qui a cibl� le changement des mentalit�s. Pour le professeur Kolodko, la r�ussite, en d�pit de la complexit�, a d�coul� dans une large mesure du fait que la Pologne savait o� elle �tait et savait aussi o� elle voulait aller. La destination bien �videmment �tait l�adh�sion � l�Union europ�enne. Kolodko a soulign�, ce disant, que l�Alg�rie ne b�n�ficie pas de l�avantage de savoir o� aller. La remarque vaut parce qu�elle met en exergue l�importance de savoir exactement vers quel mod�le �conomique l�on d�sire s�acheminer et de choisir, en cons�quence, une strat�gie sur laquelle reposerait la transformation. Le professeur, qui �tait aux commandes du secteur des finances de son pays, a fait savoir que pour les besoins de transition de la Pologne, le Parlement, entre 1994 et 2000, a vot� pas moins de 200 lois concernant le processus �conomique. Ces lois situaient, entre autres, le cadre juridique dans lequel devaient intervenir les privatisations, consid�r�es par Kolodko comme l��l�ment moteur de cette transition. En 20 ans, La Pologne a invers� totalement la courbe d�implantation des secteurs public et priv�. Aujourd�hui, le secteur priv� repr�sente 80% du secteur �conomique contre 20% seulement encore d�tenus par l�Etat. La situation �tait inverse il y a 20 ans. Le professeur Kolodko a fait remarquer que le processus de privatisation a �t� long. Seulement, s�il a �t� conduit avec justesse et r�ussite, c�est parce qu�il a associ� aussi bien les capitaux nationaux qu��trangers. A tel point d�ailleurs qu�aujourd�hui, la capitalisation des banques en Pologne est � 70% �trang�re. C�est assez �lev� comparativement � l�Allemagne (4%). Kolodko a averti, par ailleurs, que ces transformations s�accompagnent in�vitablement de phases de r�cession. La Pologne n�y a pas �chapp�. En Russie et en Ukraine, la r�cession est de 60%, alors qu�en Pologne, elle n�a �t� que de 20% et pour une courte p�riode de 3 ans. La raison � cela est que, selon Kolodko, la Pologne a commis moins d�erreurs mais aussi a eu de meilleures conditions de d�marrage. L�accomplissement de la transition en Pologne s�est cependant faite en cinq �tapes. Il y a eu d�abord la pr�-transition de la d�cennie 1970- 1980 et ensuite une p�riode dite de choc sans th�rapie (1989-1993), c�est-�-dire une forte lib�ralisation du commerce qui g�n�ra une tr�s forte d�valuation. Apr�s cela, la Pologne a d� penser une strat�gie (1994-1997) avant que n�intervienne une p�riode de refroidissement ou de ralentissement (1998-2001). La r�forme financi�re reprise entre 2002 et 2004 allait booster le processus de transition. Cela dit, la Pologne, membre de l�UE depuis 4 ans, reste confront�e � des probl�mes en mati�re de syst�me de sant�, de retraite et de s�curit� sociale. La Pologne �tait � la fin des ann�es 1980 un pays en cessation de paiement. Il croulait sous le poids d�une dette de l�ordre de 40 milliards de dollars. La moiti� de cette dette a �t� effac�e. Aujourd�hui, la Pologne b�n�ficie d�un apport en investissements �trangers oscillant entre 80 et 90 milliards de dollars. Les capitaux �trangers sont dans la Bourse de Pologne � hauteur de 27%.