Le professeur Kolodko, ancien vice-ministre et ministre des Finances polonais s'est dit surpris par l'absence de sondage d'opinion sur les réformes dans notre pays. «J'ai posé la question aux députés et cela a provoqué un choc chez eux. A mon avis, il faut expliquer à l'opinion publique les réformes et prendre leur point de vue en considération», a-t-il estimé, hier, lors d'une conférence organisée par le Ccfc. Par ailleurs, le modèle de transition économique de la Pologne a été présenté par le professeur Kolodko. La Pologne a mené une ferme politique de libéralisation de l'économie, dira-t-il. Le conférencier a exposé les différentes étapes de la transformation économique de son pays, engagée depuis 1989, notamment le passage d'une économie planifiée à une économie de marché ainsi que la réussite des réformes engagées. Sur ce point, le Pr Kolodko a précisé que le taux de croissance économique de la Pologne se situe à 5,5% depuis 1996. Les changements politico-économiques ont induit la chute du taux de chômage de 17 à 11% actuellement. Pour le système financier, les réformes qui y ont été engagées étaient fructueuses puisque 70% des capitaux des banques appartiennent aujourd'hui à des étrangers, selon le professeur polonais. «Notre système bancaire et financier est très développé», estime-t-il et d'ajouter que «la situation financière et politique est stable et surtout prévisible. Cela permet une dynamique de développement du pays. Grâce à ces prévisions, nous avons pu attirer les investisseurs», insiste encore M.Kolodko. La privatisation a permis aussi de liquider pas mal d'entreprises étatiques et de transformer d'autres en SPA, dit-il. La privatisation des petites et moyennes entreprises publiques a favorisé le rapide développement du secteur privé. Le conférencier a cité, parallèlement, les problèmes strictement sociaux dont souffre son pays, notamment dans la santé, le système de retraite et les infrastructures. Il note également que 1,5 million d'habitants ont quitté le pays, mais selon lui, il s'agit de la main-d'oeuvre non qualifiée. Il souligne, en outre, que son pays importe à 100% le gaz et le pétrole. Comment la Pologne a-t-elle réussi sa transition économique avec moins de perte? La réponse n'a pas été donnée par le conférencier.