Bronchite, toux, saignement. Ce sont des pathologies fr�quentes chez tous mais qui s�av�rent parfois fatales. Le diagnostic du cancer des poumons est tr�s d�licat et intervient en d�pit de tous les sympt�mes � un stade souvent avanc� de la maladie. Si les chiffres sont controvers�s, ils ne sont pas le point focal du d�bat qui doit �tre aujourd�hui suscit� autour de cette maladie qui ravage, dans le silence, des centaines de personnes. Rosa Mansouri- Alger- (Le Soir)- La Soci�t� alg�rienne d�oncologie thoracique (Saot), qui a organis� hier ses onzi�mes journ�es nationales, a tent�, une fois de plus, de d�clencher des discussions sur les modalit�s de prise en charge du cancer des poumons et l�adoption des meilleurs m�canismes pour faire baisser la pr�valence de la maladie. Constat av�r�, le plan cancer �labor� il y a trois ans par le minist�re de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re n�a pas port� ses fruits. �Il ne s�agit pas de d�cider d�ouvrir plusieurs centres anticancers pour croire � la prise en charge de la maladie. Pour nous, il n�existe aucun plan cancer�, dira, avec beaucoup de regrets, le Pr Ameur Soltane, pr�sident de la Saot. Pour lui, la lutte contre le cancer doit se baser sur la n�cessit� d��laborer un v�ritable plan consensuel dans lequel seront d�finies les responsabilit�s de tous les acteurs politiques, �conomiques et de la sant�. Le professeur Ameur a indiqu� que �la politique de sant� publique est celle qui s�appuie sur les objectifs �pid�miologiques de chaque infection et se donne par la suite les moyens de concr�tisation de ces objectifs�. Intervenant en marge des communications abord�es � l�occasion des journ�es nationales, le Pr Ameur a mis l�accent sur l�importance de l�implication des services des finances, des douanes et autres institutions dans la lutte anticancer, sachant que le tabac est la cause de 90% des cancers des poumons. Voulant lui arracher quelques chiffres sur la pr�valence de cette maladie, l�orateur s�est positionn�, lui aussi, en demandeur de chiffres. Il d�plore l�inexistence dans le domaine de la sant� d�une base de donn�es fiable qui permettrait la r�alisation des objectifs �pid�miologiques, voire diagnostiquer pour mieux soigner. Avec pr�s de 17 000 d�c�s pour cause de cancer par an, le minist�re de la Sant� est d�sormais plus que jamais interpell� pour r�organiser la gestion de cette maladie en adoptant une strat�gie de multidisciplinarit� � l�int�rieur de chaque �tablissement hospitalier. Ce qui veut dire que le m�decin g�n�raliste qui exerce dans n�importe quel h�pital du pays doit �tre entour� des sp�cialistes qui pourront accompagner, par d�autres examens et diagnostic approfondi, son premier bilan. �A Annaba, lorsque nous d�couvrons un cancer, c�est l�angoisse et la gal�re pour toute l��quipe m�dicale�, a soulign�, pour sa part, le Pr Benali, qui rapporte toute la difficult� des malades � acc�der aux soins du fait de la mauvaise gestion de la maladie. �Un centre anticancer devrait avoir des missions plus profondes que celles de dispenser les soins de base. Il doit se consacrer � la gestion des cancers au niveau des h�pitaux et assurer la formation des sp�cialistes et des �quipes m�dicales pluridisciplinaires �, explique-t-il, en pr�cisant que �le cancer se m�tastase entre le diagnostic et le d�but des soins�. Un constat r�affirm� par le pr�sident de la Saot en signalant que dans le cas du cancer des poumons, un malade sur quatre est op�rable et 87% des canc�reux d�c�dent durant les cinq ann�es qui suivent l�intervention chirurgicale. Autrement dit, les traitements existants � ce jour contre le cancer n�ont pas r�volutionn� la m�decine. �Dans la prise en charge d�un canc�reux, l�acte chirurgical n�est qu�une partie du traitement. En Alg�rie, c�est toute l�autre partie li�e aux soins qui pi�tine�, d�clare-t-il. En termes de chiffre, le cancer des poumons tue 3 500 personnes par an. Les facteurs d��volution de cette maladie sont encore l� et les chiffres seront effarants dans quelques ann�es. Place � la pr�vention et � l�action.