Recommandation n Chaque homme, notamment ceux âgés de 50 ans et plus, devrait demander une consultation de sa prostate chez son médecin généraliste même s'il ne s'est adressé à lui que pour une simple angine. C'est l'appel lancé hier par des spécialistes algériens de quatre sociétés savantes en marge de la tenue du 5e congrès de l'Association algérienne des urologues privés (Aaup) au Sheraton. Ces experts de l'Association algérienne des urologues privés (Aaup), la Société algérienne de chirurgie urologique (Sacu), la Société algérienne d'oncologie médicale (Saom) et la Société algérienne de radiothérapie - oncologie (Saro) ont présenté «le guide pratique clinique : cancer de la prostate», une première algérienne qui devra s'étaler à d'autres pathologies selon le Pr Larbi Abid du service de chirurgie viscérale de l'hôpital de Bologhine (Alger). Le cancer de la prostate d'après ce professeur est actuellement le plus fréquent des cancers et la 2e cause de décès dus au cancer chez l'homme dans la plupart des pays développés et plus de la moitié de ces cancers sont diagnostiqués avant 75 ans. En Algérie, le registre des cancers le place au 4e rang.«Mais il est sous- diagnostiqué car avec l'espérance de vie qui augmente il serait certainement dans l'avenir le 3e cancer dans notre pays après celui du poumon et du cancer colorectal», a-t-il souligné. Et d'expliquer : «C'est le premier cancer urologique et pratiquement le 1er cancer chez le sujet après l'âge de 50 ans. Selon les chiffres de l'Insp, 3 000 nouveaux cas déclarés sont annuellement enregistrés chez nous».Cependant, certains médecins constatent le sous-diagnostic de la pathologie, estimant que le nombre réel est bien plus élevé. «C'est le 1er cancer chez l'homme dans le monde et chez nous il est en 4e position car les moyens de diagnostic (biopsie) sont récents et les cas n'ont pas été répertoriés avant par le registre des cancers. On en faisait souvent un diagnostic à un stade avancé de la maladie faute de formation et de moyens», a renchéri l'urologue, le Dr Beloncif, membre de l'UAP. L'oncologue, le Pr Bouzid du Cpmc et président de la société d'oncologie a révélé que 80% des malades arrivent à un stade très avancé, rappelant que 10% des cancers de la prostate ont des antécédents familiaux. Pour le Pr Dahdouh, chef de service d'oncologie à Constantine «c'est une maladie qui ne présente aucun symptôme et parfois commence avant l'âge de 50 ans. L'une des causes aussi du retard du diagnostic est le malade qui ne veut pas consulter par tabou ou par peur. Cela ne gêne en rien de faire un dépistage chez un généraliste qu'on consulte même pour une simple angine». Les spécialistes appellent la gent masculine à consulter précocement chez les médecins-généralistes qui savent à qui les adresser.