Le pr�sident fran�ais qui effectuait en d�cembre dernier une visite en Alg�rie avait qualifi� d��impardonnables� les massacres du 8 mai 1945. L�ambassadeur d�Alg�rie en France fait mieux. Nawa Imes - Alger (Le Soir) - Dans un discours prononc� hier � l�universit� de Guelma, Bernard Bajolet a indiqu� que � le temps de la d�n�gation est termin� � et appel� la France � faire �sa part de chemin� pour pouvoir atteindre des relations plus �apais�es avec l�Alg�rie�. Sans pour autant �voquer la question si controvers�e de la repentance, l�ambassadeur a indiqu� que �ces journ�es ont fait insulte aux principes fondateurs de la R�publique fran�aise et marqu� son histoire d�une tache ind�l�bile. La France n�entend pas, n�entend plus, les occulter. Le temps de la d�n�gation est termin� �. Il estime � ce titre que le travail de m�moire doit �tre fait des deux c�t�s de la M�diterran�e indiquant qu��il faut que la m�moire soit partag�e et que l�histoire soit �crite � deux, par les historiens fran�ais et alg�riens. La France doit faire sa part de chemin, la plus grande, sans aucun doute, car c�est elle qui d�tenait l�autorit�, mais elle ne peut pas la faire toute seule. Il faut que les tabous sautent, des deux c�t�s, et que les v�rit�s r�v�l�es fassent place aux faits av�r�s� ajoutant que �la connaissance et la reconnaissance du pass� ne doivent pas accaparer seules notre attention, mais elles peuvent nous aider, Fran�ais et Alg�riens, � mieux aborder, ensemble et fraternellement, l�avenir que nos jeunes sont en droit d�esp�rer. Eux, qui n�ont pas connu les d�chirements du pass� mais doivent savoir � quels exc�s peuvent mener l�aveuglement et l�oubli des valeurs humaines fondamentales �. Commentant les �v�nements du 8 mai 1945, l�ambassadeur de France a fait savoir que �alors que les Alg�riens f�taient dans tous le pays, au c�t� des Europ�ens, la victoire sur le nazisme, � laquelle ils avaient pris une large part, d��pouvantables massacres ont eu lieu � S�tif, Guelma et Kherrata. Ce d�cha�nement de folie meurtri�re, dans lequel les autorit�s fran�aises de l��poque ont eu une tr�s lourde responsabilit�, a fait des milliers de victimes innocentes, presque toutes alg�riennes�. Pour Bajolet, ce qui s�est pass� � l��poque, n�honore pas la France, reconnaissant que �si pour l�essentiel, les faits sont aujourd�hui connus, du travail reste � faire, entre autres pour d�terminer le nombre exact des victimes et l�encha�nement pr�cis des �v�nements� afirmant que �l�acte de responsabilit� des deux ennemis d�hier est de porter plus haut un message d�entente, de concorde et d�amiti�. Pour b�tir un avenir porteur de richesses et d��changes, il faut en finir avec la d�n�gation des injustices, des fautes et des crimes du pass�, mais aussi avec les simplismes, les exag�rations, le manich�isme ou l�affrontement des m�moires exploit�, d�un c�t� comme de l�autre, � des fins politiques. Rien de positif pour l�avenir des deux pays ne sera b�ti sur la ranc�ur et l�amertume, car il est plus facile de r�veiller les douleurs que de les calmer�. L�ambassadeur reste cependant confiant quant � l�avenir, �ce qui a �t� r�ussi en Europe peut l��tre aussi en M�diterran�e. Il revient aux g�n�rations actuelles d�achever la r�conciliation entre ceux qui se sont battus hier pour ouvrir aux plus jeunes un avenir de partage et de prosp�rit�. Pour rappel, le pr�sident de la R�publique avait dans un discours d�une rare virulence exig� que la France reconnaisse sa responsabilit� dans les massacres du 8 mai 45, ce � quoi le pr�sident fran�ais avait r�pondu que la France officielle ne s�excuserait jamais, pr�f�rant proposer de tourner la page et de se consacrer � un partenariat �d�barrass� des �cueils du pass�.