Une soirée dédiée à la fusion musicale entre le raï, les musiques traditionnelles touareg et les genres universels contemporains a été animée dernièrement à Alger par les groupes Imzad et Raïna Raï, qui ont enchanté le public algérois. Organisée par l'Office national pour la culture et l'information (Onci), cette soirée a drainé un public assez nombreux au théâtre de plein air du Casif. Proposant du bon son de blues du désert alliant poésie tamasheq et rythmes targuis, le groupe Imzad a très vite séduit son public par l'authenticité de son répertoire et l'énergie que dégage cette fusion, ainsi que par la puissance des percussions. Mené par le chanteur et guitariste Bey Ag Alhousseyni, le groupe a repris des titres de ses albums Ed'dounia et Oulh N'Ahaggar (le cœur de l'Ahaggar) dont Tisnante Nayetma et Zinezgoumegh, portés par les rythmes combinés du djambé et de la batterie. En plus de s'inscrire dans l'exploration des musiques et poésies de l'Ahaggar et de proposer un son particulier et propre à la région, les Imzad s'ouvrent à des styles comme le reggae et la folk, en introduisant le saxophone et la batterie et des jeux de guitare occidentaux. En seconde partie de soirée, la fusion des musiques targuies a cédé la scène aux pionniers de la fusion raï, le groupe Raïna Raï qui a remis au goût du jour un répertoire qui n'a pas pris une ride, même si certains titres datent de plus de trente ans. Mené par le guitariste de talent Lotfi Attar, la bande, qui regroupe depuis quelques années ses fondateurs, a reproduit sur la scène du Casif les plus grands succès du groupe à l'image de Zghaida, Taila et Zina, qui ont marqué le public algérien. Apportant de nouveaux arrangements à ces tubes, le «guitare hero» algérien continue sa recherche musicale afin de préserver et raviver l'authenticité du raï, tout en s'inscrivant dans la même fusion explorant les œuvres des plus grands guitaristes.