De notre envoy� sp�cial � Casablanca : Imed Sellami Le repr�sentant alg�rien � cette finale de la Coupe arabe a r�ussi un v�ritable coup de ma�tre � Casablanca o� il a domin� une vaillante �quipe du Widad, qui a �t� mat�e par plus fort qu�elle. Bravo ! Courageux, h�ro�ques et d�termin�s. Tels �taient les Alg�riens de l�Entente de S�tif, vendredi soir sur la pelouse du stade Mohamed V de Casablanca. Sous le regard hostile des milliers de supporters marocains, les Noir et Blanc sont parvenus � arracher une victoire � combien pr�cieuse pour le titre de champion arabe en attendant la seconde manche � Blida. La partie n��tait pas facile pour l�Entente qui a d� affronter et l��quipe adverse et la pression du public pr�sent en force. En effet, de m�moire de Marocain, le stade Mohamed V n�a jamais connu une telle affluence. Archicomble est un mot inappropri� pour d�crire le stade lors de cette confrontation. Et pour cause ! Le WAC affrontait une �quipe alg�rienne. Un match qui a �t� largement politis� par la presse marocaine en lui donnant une dimension extra-sportive. Chauff� � blanc par une campagne m�diatique virulente � l�encontre de l�Alg�rie (affaire de l�hymne marocain), le public marocain s�en est donn� � c�ur joie en scandant des slogans hostiles � notre pays. Et c�est sous une ambiance faite d�agressivit� et d�animosit� que les S�tifiens ont disput� cette rencontre. L�enfer promis par les Marocains � l�Entente de S�tif n�a pas eu lieu. Le match d�bute timidement de part et d�autre, et ce sont les Widadis qui vont se cr�er la premi�re occasion. Sur un centre du flanc gauche et aid� par un mauvais placement de la d�fense s�tifienne, la balle arrive sur Bidodane qui, de la t�te, envoie le cuir sur le poteau de Ferradji (10�). Les Noir et Blanc sont ainsi avertis que la partie ne sera pas de tout repos. Les hommes de Simondi vont riposter � leur tour et d�montrer qu�ils ne sont pas venus pour jouer la d�fensive. En effet, suite � un contre rapide, Hadj A�ssa d�cale pour Ziaya qui, � son tour, va servir superbement Djediet dans le dos de la d�fense marocaine. Mais le S�tifien verra sa frappe d�vi�e in extremis par un d�fenseur (13�). Le jeu va d�s lors se concentrer en milieu du terrain. Press�s par un public exigeant, les Widadis essayent tant bien que mal de percer la solide d�fense de l�Aigle noir, mais sans succ�s. Les Ententistes, plus calmes et plus lucides que leurs adversaires, jouent plus � l�aise en vue d�absorber la fougue des Marocains, mais aussi en inqui�tant sans cesse les bois de Fegrouch gr�ce au trio Hadj A�ssa - Ziaya - Adiko. Sentant la fin de la premi�re p�riode et voulant la terminer � leur avantage, les hommes de Fullone redoublent d�effort et accentuent le pressing. Les Rouge et Blanc qui profitant des erreurs d�fensives de l�ESS, ont failli ouvrir la marque � deux reprises par Sakim. La premi�re tentative sera sauv�e sur la ligne par Ma�za (35�), et la seconde, c�est La�faoui qui intervient de la m�me fa�on pour sauver le but apr�s une sortie rat�e de Ferradji (41�). En seconde p�riode, les Widadis se ruent rapidement en attaque en vue de marquer le but lib�rateur. Press�s par le temps, par leurs supporters et enfin craignant pour leur condition physique, les Marocains vont jeter toutes leurs forces en attaque. Ainsi, Ferradji, le gardien s�tifien, a failli r�aliser le v�u de ses adversaires en leur offrant ce qu�ils voulaient. En effet, le keeper s�tifien, en voulant bloquer une balle br�lante, la laisse �chapper. Le ballon se dirige vers le but, heureusement qu�il s�est rattrap� � temps pour le d�gager avant qu�il ne d�passe la ligne (54�). L�Entente a eu vraiment chaud sur cette action. Le moment pour l�Entente de montrer ses capacit�s est arriv�, et la machine s�tifienne se met en marche. Dominant de bout en bout les d�bats, les S�tifiens d�voilent leurs intentions offensives. D�abord par Hadj A�ssa qui, s��chappant sur le c�t� gauche, va tenter de servir Ziaya, mais le ballon sera bloqu� de la main par un d�fenseur widadi. L�arbitre ne bronchera pas (68�). Quatre minutes plus tard, bien servi par Ziaya, Adiko seul face au gardien va tirer dans le petit filet. L�Ivoirien de l�Entente sera imit� par Bencha�ra qui n�a pu exploiter une excellente opportunit�. En effet, se pr�sentant seul devant Fegrouch, le S�tifien envoie le cuir dans les d�cors (69�). Sentant une grande f�brilit� dans cette �quipe marocaine, les poulains de Simondi ne vont pas l�cher prise et vont continuer � la harceler jusqu�� lui porter l�estocade. Hadj A�ssa dans ses �uvres d�cale pour Raho qui, � son tour, va centrer au point de penalty d�o� surgira un Touil des grands jours et des grandes occasions, et qui vient juste de prendre la place de Ziaya. Le S�tifien, de la t�te, d�posera le cuir dans les filets de Fegrouch, totalement battu (80�). C�est la consternation chez les Marocains et l�euphorie et la joie chez les dizaines d�Alg�riens pr�sents dans le stade. Abattus physiquement et moralement, les joueurs du WAC peinent � revenir dans le match, tandis que les S�tifiens bien en jambe et r�confort�s par cette r�alisation continuent de dominer. Ils auraient pu tuer le match � plusieurs reprises n��tait-ce l�exc�s de pr�cipitation. D�s lors, on verra pratiquement une seule �quipe sur le terrain et les joueurs du WAC ne seront plus en mesure de parvenir jusqu'au portier s�tifien. Il n'en fallait pas plus pour que les prot�g�s de Simondi m�nent le jeu � leur guise en g�rant le rythme qui allait baisser d'un cran, avec de temps � autre quelques acc�l�rations offensives s�tifiennes pendant que les Marocains continuaient de cafouiller. L�Entente a r�ussi son pari, celui de faire un excellent r�sultat � Casablanca. Quel r�sultat ! Une victoire qui leur ouvrira, esp�rons-le, la voie de la cons�cration arabe le 22 mai prochain. En r�ponse aux provocations et aux insultes du public marocain � l�encontre de l�Alg�rie, les deux joueurs ivoiriens de l�Entente, Adiko et Serey Die, ont longuement exprim� leur joie sur la pelouse en brandissant l�embl�me national. I. S. FICHE TECHNIQUE Stade Mohamed V, beau temps, pelouse en excellente �tat, affluence record, arbitrage de M. Aouaz Trabelsi assist� de MM. Azzouz Djeloul et Bachir Hassani (Tunisie) But : Touil (80�) ESS Averts. : La�faoui (2�) ESS, Rafik (16�) WAC. WAC : Fegrouch- Louissi- Mankari- Sakim puis Sa�di (55�)- Elmsane- El Adoua- Rafik puis Skouma (75�)- Sekkat- Bidodane- Talbi puis Djouya (81�)- El Brazi. Entra�neur : Oscar Fullone ESS : Ferradji- Raho- Bencha�ra- La�faoui- Ma�za- Serey Die- Lemouchia- Djediet puis Moumen (51�)- Ziaya puis Touil (77�)- Hadj A�ssa- Adiko puis Mechiri (74�). A CHAUD... BERNARD SIMONDI : "La victoire des tripes" �Ce fut une rencontre tr�s difficile, on s�y attendait d�ailleurs. Le WAC s�est cr��, comme nous, plusieurs situations de but en premi�re p�riode qui n�ont pas �t� exploit�es. On se devait de freiner les ardeurs de cette �quipe jusqu�� la pause, et on y est parvenu. En seconde p�riode, on a modifi� notre secteur de jeu en milieu du terrain et on a r�ussi � d�stabiliser compl�tement l�adversaire. Mes joueurs �taient tr�s courageux, d�fendaient de face et r�cup�raient rapidement le ballon, et sur un contre bien orchestr�, nous avons trouv� la r�ussite n�cessaire pour inscrire le but. Mais nous ne devons pas se r�jouir d�avance car il reste encore une seconde manche en Alg�rie. Je f�licite mes joueurs pour ce r�sultat positif. Aujourd�hui, ils se sont comport�s en v�ritables guerriers�. OSCAR FULLONE : "Rien n'est encore jou�" �Je suis tr�s triste � la fin de ces 90 minutes. La victoire de S�tif est due � un rel�chement de mes joueurs. Mais je dirai que ce qui vient de se passer � Casablanca peut se reproduire en Alg�rie. C�est dire que rien n�est encore jou�. Nos avons rat� plusieurs occasions de but, d�ailleurs � deux reprises le ballon est sauv� de la ligne. Je tiens � f�liciter l��quipe de S�tif pour cette victoire m�rit�e. C�est une �quipe bien organis�e et en tr�s bonne condition physique contrairement � nous qui souffrons beaucoup du manque de fra�cheur physique. La pr�paration d�intersaison n�a pas �t� r�ussie pour le WAC, l��quipe s�entra�nait une fois par jour, mais ce n�est pas une excuse. En Alg�rie, nous vendrons ch�rement notre peau, nous n�irons pas pour faire du tourisme. Nous n�aurons aucune pression et on jouera uniquement pour nous contrairement ici � Casa o� mes joueurs soumis � une grande pression avaient peur de mal faire. Rien n�est encore perdu pour le WAC.� Propos recueillis par I. S. LA MISE EN GARDE DE SIMONDI Victoire donc sans bavure de l�Entente de S�tif lors de cette premi�re manche, r�alis�e de surcro�t chez l�adversaire, ce qui fait de lui un favori potentiel pour le troph�e le 22 mai prochain � Blida. Mais, gare � l�autosatisfaction ! L�adversaire, s�il a �t� pi�g� lors de cette premi�re manche, risque d�avoir une r�action d�orgueil lors de la seconde. Simondi a tenu � avertir ses joueurs, en les mettant en garde contre tout exc�s de confiance : �Nous avons r�ussi la premi�re manche. Mais, il reste encore une seconde qu�il faut n�gocier avec la m�me application pour m�riter le sacre�, leur a-t-il expliqu�. Comme quoi, il faut garder les pieds sur terre et ne pas sombrer dans l�euphorie. I. S. ECHOS DE CASABLANCA � Les supporters alg�riens ont �t� plac�s au milieu de deux tribunes garnies par les supporters marocains. Ce qui a provoqu� des frictions entre les deux galeries. Heureusement que les Alg�riens n�ont pas r�pondu � ces provocations. Jet�s en p�ture et sans aucune protection, les S�tifiens ont v�cu l�enfer en fin de rencontre o� ils ont �t� la cible de projectiles lanc�s par des Marocains hyst�riques. Les Alg�riens n�ont pu quitter l�enceinte du stade qu�une heure apr�s la fin de la rencontre. � La direction du WAC, � l�occasion de cette rencontre, a imprim� plus de 41 000 billets et qui ont vite �t� �coul�s. Aussi le prix du billet a �t� fix� � 30 dirhams (300 dinars alg�riens) pour les gradins, et 50 dirhams (500 DA) pour la tribune. Quant aux billets de la tribune officielle, ils ont �t� c�d�s � 200 dirhams (2000 dinars). � A une demi-heure du coup d�envoi, les portes du stade ont �t� ouvertes d�lib�r�ment au public, et ce, dans le but d�encourager fortement le WAC. � Avant le coup d�envoi, les milliers de fans du Widad ont tenu � entonner leur hymne national tout en faisant allusion � l�incident de Kol�a, et qui, jusqu�� aujourd�hui, demeure dans les esprits des Marocains. � Plus de 1800 policiers marocains ont �t� mobilis�s � l�occasion de la finale aller de la Champions League arabe. A cet effet, les agents de l�ordre ont �t� d�ploy�s � l�int�rieur du complexe et aux abords de l�enceinte sportive pour s�curiser et �viter tout d�bordement de la part des supporters du WAC, jug�s trop agressifs surtout apr�s la pol�mique de l�hymne national marocain. � L�Union arabe de football (UAFA) a exig� de la direction du club du Widad de Casablanca la somme de 70 000 dollars en contrepartie de la gestion de la recette de la rencontre du WAC face � l�Entente de S�tif. Jugeant le montant trop excessif, les dirigeants du WAC ont propos� � l�Union arabe la somme de 40 000 dollars. Notons que lors de la rencontre face � Al Fai�aly pour le compte de la demi-finale retour de la Champions League arabe, le WAC avait d�bours� la coquette somme de 20 000 dollars pour pouvoir pr�tendre � la recette du match. � A la veille de la confrontation cruciale entre le WAC et l�Entente de S�tif, les joueurs du Widad sont mont�s au cr�neau en exigeant de leur direction de revoir � la hausse la prime en cas de victoire. En effet, la direction du WAC avait d�cid� d�octroyer la somme de 100 000 dirhams (un million de dinars) � chaque joueur en cas de victoire finale. Les joueurs exigeaient quant � eux 160 000 dirhams (cent soixante millions de centimes). Chose que la direction du club a rejet�e en affirmant que le club est dans l�impossibilit� de payer plus � cause du recul du dollar. En effet, ayant obtenu la somme d�un million de dollars apr�s sa qualification pour la finale, le WAC s�est retrouv� avec seulement 734 millions de centimes (1 dollar = 7,34 dirhams). � Echaud�s par la derni�re rencontre de demi-finale face aux Jordaniens d�Al Fai�aly, o� plus de 300 fumig�nes ont �t� allum�s et jet�s sur la pelouse, provoquant la rage du commissaire de match saoudien qui avait menac� � plusieurs reprises d�arr�ter la rencontre, les organisateurs ont pris des mesures draconiennes pour que ce genre de situation ne se reproduise plus. A cet effet, les supporters ont �t� soumis � des fouilles corporelles et des contr�les stricts ont �t� impos�s avant d�acc�der au stade. Aussi des policiers et des vigiles du WAC ont pris place au complexe Mohammed V la veille de la rencontre pour �viter que des fumig�nes soient cach�s dans les jardins qui entourent le stade. Pourtant, lors du match, les fumig�nes ont fait fureur. � Exc�d� par les nombreuses accusations � son encontre de la part du club du Widad de Casablanca, le Marocain Sa�d Belkhiat, membre de l�Union arabe de football et pr�sident de la commission de discipline de cette instance footballistique, a violemment r�agi en affirmant qu�il a �t� choisi par l�UAFA pour ses comp�tences et non pas pour repr�senter le Maroc. En effet, M. Belkhiat a �t� ouvertement accus� par le WAC de ne pas avoir aid� le club marocain pour l�organisation de la finale retour de la Coupe arabe � Casablanca. �Le choix du club organisateur de la phase finale a �t� effectu� par tirage au sort. En plus, l�Alg�rie n�a jamais organis� une telle manifestation contrairement au Maroc. Donc, cette organisation lui revient de droit�, a-t-il affirm�. � L�attaquant du Widad, Abderazak Sakim, recrut� en d�but de saison en provenance de la jeunesse Al Massira, a quitt� le stage de pr�paration de son �quipe d�El Jadida pour aller se marier. Il est ensuite revenu aupr�s de ses co�quipiers apr�s avoir effectu� les d�marches administratives. La date de ce mariage fix�e � l�avance, a contraint le joueur � faire le d�placement entre le lieu du stage et sa r�sidence familiale. � L�international alg�rien, strat�ge de l�Entente, Lazhar Hadj A�ssa, a re�u r�cemment une invitation de l�Olympique lyonnais afin de subir un test de pr�s�lection. Contact� par nos soins, Hadj A�ssa n�a ni confirm� ni infirm� cette nouvelle. Aussi, un autre club fran�ais, en l�occurrence Cr�teil, �voluant en Ligue 2, aurait fait une offre all�chante au S�tifien que ce dernier aurait tout simplement refus�e. � Le consul g�n�ral d�Alg�rie � Casablanca a organis�, hier, une r�ception en l�honneur de la d�l�gation de l�Entente de S�tif et des repr�sentants de la presse nationale au Maroc pour la couverture de la finale aller.