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LE PO�TE ET LE CHIOT Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 05 - 2008

C�est l�histoire d�un petit chien au poil lisse et luisant de caniveau, tout gentil, tout mignon mais qui manquait quelque peu de consistance. Sans collier, d�pourvu de pedigree, il avait �t� trouv� un matin par Zigomar, le po�te du village, derri�re la haie de cactus � l�or�e du douar.
Comme tous les jours � l�aube, Zigomar avait quitt� sa demeure en pis� et s��tait �loign� du village pour faire ses ablutions, sa pri�re de l�aube et se laisser prendre par ces intenses m�ditations qui pr�c�dent l�irruption de sa po�sie volcanique. Tandis que le po�te mettait un pas devant l�autre sur le chemin de sable et que son esprit, lui, flottait dans la stratosph�re des sentences philosophico-po�tiques, emphases famili�res, un g�missement semblable au babil d�un nouveau-n� le fit d�barquer des altitudes. Fr�missant contre les cactus, les yeux rouges, la robe gris�tre de b�tard, le chiot poussait de brefs cris de d�tresse entrecoup�s de silences denses qui formaient, au bout du compte, comme une litanie path�tique. Le chiot d�chira aussit�t le c�ur du po�te. Emu par cette cr�ature en laquelle palpitaient toutes les souffrances du monde, � commencer par l�abandon, il ne se posa aucune question, se pr�cipita et prit le chiot dans ses bras. Il ne s�est pas demand� d�o� pouvait sortir ce chien dans ce village au milieu de nulle part o�, depuis que la tribu s��tait arr�t�e, il n�y avait jamais eu de canid�s. Comment avait-il pu arriver l� ? Avait-il �t� parachut� dans la nuit par quelque force ennemie afin de d�stabiliser le douar r�put� dans toute la contr�e pour �tre un havre de paix o� l�on n�entendait jamais un mot plus haut que l�autre et o� les aboiements n�existaient plus ? Le po�te n�avait pas eu le temps non plus de se demander si l�ennemi mill�naire, tapi quelque part dans l�aride immensit� de sable ceignant le douar, et contre lequel Zigomar avait �crit ces vers incisifs que les patriotes se faisaient un devoir de d�clamer la flamme dans la voix, n�avait pas inocul� un virus quelconque au chien qui contaminerait le b�tail du douar avant d�en exterminer la population. Peu suspicieux, Zigomar ne pouvait m�me pas s�imaginer que les laboratoires de l�ennemi �taient en mesure depuis belle lurette de r�pandre des maladies comme autant d�armes de destruction massive. Ils pouvaient avoir inocul� � cet innocent chiot aux yeux de chien battu, il faut bien le dire, de quoi donner � tout le cheptel l'enc�phalopathie spongiforme bovine, qui pourrait transmettre � son tour � l�homme une variante de la maladie de Creutzfeldt-Jacob. Tout � sa compassion, Zigomar, � la culture scientifique aussi �tendue que la superficie de sable dans laquelle il �tait n� et avait grandi, avait omis d�envisager que le chien sans laisse qu�il portait � pr�sent � bout de bras aurait pu �tre destin� par les sataniques laborantins de malfaisantes officines � transmettre le virus H5N1 � l�origine de l��pid�mie de grippe aviaire. Pas plus qu�il n�avait song� que les docteurs Folamour des bacilles fabriquant la mort dans leurs antres criminels pouvaient parfaitement faire porter, au petit toutou des poubelles, � son corps d�fendant et � l�insu de son plein gr� bien entendu, le Bacillus Anthracis ou l�anthrax, cette toxi-infection animale transmissible � l'homme, connue sous le nom de maladie du charbon. Bref, Zigomar n�avait pas pens� une seconde que le chien qu�il tenait dans son giron pouvait dissimuler une station d��coute dans ses visc�res trafiqu�es par les ing�nieurs de Big Brother, qu�il avait peut-�tre �t� branch�, � l�aide d�un appareillage de pointe sur un de ces satellites d�espionnage dont on dit le ciel truff� et qui vous scrutent jusque dans l�intimit� du cabinet de toilettes. Vibrant d�humanit�, Zigomar n�avait pens� qu�au cri de son c�ur lui rappelant que depuis la s�dentarisation de sa tribu, aucun chien n�avait trottin� dans les all�es sableuses du village que les siens avaient fait pousser � un jet d�une guelta en un point mort sur toutes les cartes. A l��poque encore r�cente de la transhumance, Zigomar se souvenait que les caravanes poss�daient ces superbes sloughis au caract�re ind�pendant mais r�serv�, prompts � la chasse, qui coursaient la gazelle de Dorcas pare-choc contre pare-choc. Sa tribu ne tol�rait dans les tentes b�douines que ce chien qui, parce qu�on le disait descendu du l�vrier d�Egypte, avait une haute id�e de lui-m�me � en devenir g�t� et susceptible. Le seul d�faut que lui trouvait Zigomar, �tait que le sloughi avait horreur de se rabaisser � l�accomplissement de cette fonction naturelle chez le chien : aboyer. C�est pourquoi la tribu avait l�ch� tous ses sloughis dans le d�sert. S�dentaris�e, elle avait plut�t besoin d�un chien qui, � l�instar de celui de Canaan, avait un sens de la possession aigu, consid�rant le territoire � garder comme l�extension du ma�tre. C�est ce qu�il voulait faire de ce chiot : l��lever comme un chien de Canaan capable d�identifier un �tranger � une distance cinq fois sup�rieure � d�autres races de chiens de garde. Vigilant, c�est ce qu�il devait �tre ! Il lui enseignerait aussi les aboiements inlassables et r�p�titifs, et comment rep�rer les caravanes � deux kilom�tres � la ronde. Zigomar convoqua � l�aube une assembl�e de tous les habitants du village. Il leur montra le chiot frissonnant, rappela au souvenir des anciens les sloughis qui avaient suivi la tribu dans son errance, d�cocha quelques strophes de son cru pour c�l�brer le prestige de leur lign�e commune puis fit part de son intention de faire de ce chiot le prince du d�sert. Il allait lui apprendre � d�velopper ses mandibules comme un athl�te d��lite ses muscles et son mental, � aboyer au passage des caravanes jusqu�� trouer les tympans des caravaniers. Il voulait m�me, pour tromper l�ennemi, le faire aboyer dans une m�trique de po�te des grands espaces. Il �tait s�r qu�il parviendrait � faire de ce chiot un chien cultiv� et ob�issant en se persuadant, comme Werner Herzog dont il connaissait �videmment toute la filmographie, que les nains aussi avaient commenc� petits. Il lui transmettrait enfin ce rite mill�naire qui avait assur� la survie � sa tribu, et qui consistait � faire tout seul le beau devant un miroir en scandant qu�il �tait le meilleur. Ainsi en f�t-il. Vint le jour o� Zigomar quitta ce vaste et merveilleux monde qu�il avait su si bien chanter et pour lequel il avait dress� les chiots � aboyer au passage des caravanes. Vint aussi les jours temp�tueux o�, telle l�Atlantide aspir�e par le n�ant, le village avait �t� aval� en une nuit par les sables. Seul le chiot avait surv�cu, devenant entre-temps un chien exp�riment� dans les aboiements et dont la r�putation des mandibules avait d�pass� les confins du d�sert ; il avait d� son salut � une sorte d�arche de No� appr�t�e par Zigomar, visionnaire qui avait pris connaissance de la proph�tie de l�apocalypse. Exil� dans une ville du nord, le chien avait chang� de territoire mais il avait gard� les bons reflexes appris par Zigomar. Il se regardait dans un miroir et se disait qu�il �tait encore le meilleur. Il voyait des caravanes partout, ce qui provoquait des aboiements impromptus et inintelligibles.

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