Résumé de la 1re partie n Inquiète, Mélanie De Kleerke fait part à son mari de l'homme qui a tenté de s'introduire chez eux... Elle est assez grande pour téléphoner. Mais enfin que ferait-elle si un clochard animé de mauvaises intentions parvenait à s'introduire ici ? Je ne peux pas les enfermer à clef dans la maison. Xavier répond : — Au fond, ce qu'il nous faudrait c'est un chien de garde. Un gros animal dont la taille dissuade toute intrusion, et en plus d'une race qui supporte les enfants. Bernie est encore petit : il faudrait un chien qui accepte de se laisser tirer les poils, qui consente à se laisser monter sur le dos. Mélanie approuve mais émet quelques réserves : — Oui, mais une race qui n'aboie pas à tout bout de champ. Les chiens qui aboient pour un oui ou pour un non me tapent sur les nerfs ! Suzana a cessé de mâchouiller les cacahuètes : — Oh oui, papa, un chien ! Super ! Un gros chien gentil. Comment est-ce qu'on va l'appeler ? — On verra ça quand on l'aura choisi. Ça dépend de son caractère, de son allure... Mélanie s'interroge à voix haute : — Et combien ça va coûter un chien comme ça ? — Ça dépend s'il est de race pure, s'il a un pedigree. Ça peut aller jusqu'à 40 000 francs, mais un bon chien c'est du bonheur pour quinze ans et nous ne pouvons pas jouer avec la sécurité des enfants. Xavier ne sait pas en disant cela à quel point il se trompe lourdement... Quelques jours plus tard, lors d'une promenade dominicale en voiture, les De Kleerke aperçoivent un panneau publicitaire en pleine campagne : «Chenil des Princes. Elevage de races sélectionnées. Pedigree prestigieux. Spécialiste de chiens de garde, chien de chasse, chien de compagnie.» Xavier De Kleerke freine et s'arrête sur le bas-côté de la route. — Et si l'on allait jeter un coup d'œil ? Quand les De Kleerke regagnent leur maison, la voiture compte un passager de plus : un superbe saint-bernard de 4 ans. Il est là, assis sur la banquette arrière, sage comme une image. Déjà, Bernie lui tire les poils, comme prévu. Suzana n'arrête pas de l'embrasser dans le cou. Sa langue rose pend et il jette sur sa toute nouvelle famille un regard chargé d'amour. Suzana répète sans s'arrêter : — Comment on va l'appeler ? Dis, papa, comment on va l'appeler ? Dis, maman ! Mélanie, au bout de quelques kilomètres, lance un peu excédée : — Mais oui, on va lui trouver un nom. Son nom polonais est vraiment imprononçable : Szczecin ! II paraît que c'est la ville où il est né. Suzana continue sa rengaine : — Alors comment on va l'appeler ? Xavier s'énerve : — Silence à la fin ! D'abord, il faut lui trouver un nom qui commence par un S. — Oh ! oui, papa ! «Silence» ! C'est un joli nom. Aucune de mes copines n'a un chien qui s'appelle Silence. Xavier, tout en conduisant, fait des essais : — Silence, ici ! Silence ! Attaque, Silence ! C'est un peu bizarre mais il faut avouer que c'est original. Et c'est ainsi que Silence découvre son nouveau foyer et le jardin plein de fleurs. On lui a acheté au chenil un énorme panier et une niche qui a été chargée dans le coffre. Mélanie a aussi pensé aux boîtes de croquettes. Demain, on lui fera un régime strict et on commencera les longues promenades en laisse, et puis il faudra penser à le mettre à l'école de dressage. En effet, un bon gros toutou, aussi sympathique soit-il, a besoin d'être dressé. Sinon, il risque de ne pas savoir bien communiquer avec sa nouvelle «famille». (à suivre...)