Résumé de la 2e partie n Pour surveiller leurs deux enfants durant leur absence, les De Kleerke achètent un saint-bernard… Silence se révèle une adorable boule de poils, déjà bien costaud pour son âge. Pourtant son regard manque un peu de franchise par moments. Xavier et Mélanie, le soir même, se penchent sur le pedigree de leur adorable toutou : «Silence est né en Pologne, son père se nommait Paprika de Zooj et sa mère Perlina von Klamurt. Quelle famille noble, il va finir par nous donner des complexes !» Silence est devenu Silence de Zooj et, malgré sa particule, il ne montre aucune réticence à aller se rouler dans l'herbe, même les jours de pluie. Tout s'annonce bien et Mélanie ne craint plus de s'éloigner de la villa. Suzana et Bernie sont sous bonne garde. Silence est un peu «chien fou» mais tout va s'arranger après quelques semaines d'éducation. Mélanie explique à Silence ce qu'on attend de lui : — Tu fais bien attention à ce que personne n'entre ici quand je suis absente. Tu aboies bien fort. Et que personne ne s'approche de Suzana ni de Bernie. Tu as compris ? Et puis la semaine prochaine, je vais t'emmener chez un gentil monsieur qui va t'apprendre plein de trucs amusants. Et après on te présentera dans des concours et tu gagneras des médailles, et puis on te trouvera une jolie fiancée et tu auras tout plein de beaux petits saint-bernard, adorables comme toi. Silence regarde Mélanie avec un bon regard qui donne l'impression qu'il a tout compris et Mélanie termine ses explications par un gros baiser sur la truffe noire humide et froide. Elle ne sait pas qu'elle est en train de risquer sa vie... Trois jours avant le début des séances de dressage, Mélanie prend la voiture pour aller faire quelques courses en ville. Le temps, en ce mois de mai, est splendide. Elle fait d'ultimes recommandations au trio composé de Silence, de Suzana et de Bernie. — Je serai de retour dans une heure. Nous irons à la piscine. Pas toi, Silence : tu garderas la maison. La voiture s'éloigne le long de l'avenue plantée de platanes. Suzana décide de faire une partie de balançoire. Bernie se précipite vers Silence. Bernie vient d'inventer un nouveau cri qui l'amuse beaucoup : une sorte de gazouillis qui se termine par une note stridente. Il a décidé d'apprendre son cri à Silence. Le saint-bernard écoute, immobile, comme glacé. Suzana, occupée à se balancer le plus haut possible, ne remarque pas l'étrange immobilité du gros toutou. Bernie s'avance en titubant un peu vers son tout nouvel ami. C'est si amusant d'attraper les grosses touffes de poils blancs et noirs. Bernie pousse à nouveau son cri de guerre. Entre deux va-et-vient de la balançoire, Suzana voit Silence ouvrir une large gueule, comme s'il bâillait. Elle le voit s'élancer vers Bernie. La balançoire remonte vers le ciel et Suzana ne voit pas la séquence suivante. Mais l'instant d'après, elle se laisse tomber de la balançoire. Elle ne croit pas ce qu'elle voit. Silence, le bon gros toutou, a saisi Bernie à la gorge. Et Suzana comprend qu'il ne s'agit pas d'un jeu : du sang coule à flots du cou de son petit frère. Elle s'élance pour que le chien lâche prise. Mais le regard de Silence la cloue sur place. Elle comprend qu'elle ne pourra rien faire toute seule. Bernie ne remue plus, comme une poupée brisée. Le sang coule de plus en plus fort. Suzana se met à hurler : — Monsieur Wittold ! Monsieur Wittold ! Au secours, le chien mange Bernie ! M. Wittold est le voisin le plus proche. Justement, il est en train de passer la tondeuse dans le jardin, de l'autre côté de la haie mitoyenne. (à suivre...)