Mercredi 21 mai 2003. Il �tait 19 heures 44 minutes lorsque des entrailles de la terre parvenaient des grondements terribles, le sol se mit � onduler, le rivage s��loignait, la p�nombre s�acc�l�rait. Le temps �tait devenu subitement plus long. Rien n��tait r�el. La vie de chacun ne tenait qu�� un fil. Survenaient ensuite des instants de silence lourd. Derri�re les nuages de poussi�re parvenaient du n�ant des cris de douleur. Il �tait 19 h 45. Les villes et les villages du centre du pays entraient dans une nuit cauchemardesque. Il y a 5 ans, mercredi 21 mai 2003, � 19 heures 44 minutes, la terre a trembl� secouant le centre du pays. La secousse, qui a dur� moins d�une minute et dont l��picentre a �t� localis� en mer au nord de Zemmouri, a caus� des ravages. Ce nouveau drame apr�s ceux v�cus � El Asnam, A�n-T�mouchent� et d�autres localit�s du pays martyris�es par d�autres secousses telluriques, a d�finitivement fait prendre conscience aux populations que d�sormais l�Alg�rie fait partie des r�gions du monde � haute activit� sismique. Mais le traumatisme a �t� immense. Cinq ans apr�s, le temps n�a s�rement pas att�nu� la douleur de cette m�re qui, en l�espace d�un instant, a perdu, � la cit� 1200 Logements de Boumerd�s deux �tres de sa chair. Ou cette famille de Dellys qui vit la f�te du mariage se transformer en h�catombe dont �taient victimes 80 personnes. Ces hommes et femmes vivront s�rement en ce 21 mai 2008 des moments p�nibles. Leur solidarit� du c�ur sera probablement plus affermie envers les populations chinoises qui vivent comme eux des moments douloureux. Cinq ans apr�s, il reste toujours les traces du cataclysme et des souvenirs, tristes pour une partie de la population, mais �galement faits de bravoure. Il y a le souvenir de cette jeunesse que le r�gime, par son incurie et son incapacit� � lui offrir une perspective, transforme en kamikazes ou en harraga, qui a donn� l�exemple de bravoure. Des centaines de jeunes des localit�s de Boumerd�s ont pris en charge, d�s les premiers instants de la catastrophe, les op�rations de sauvetage. Des jeunes venus de Bab-El- Oued, de Haute-Kabylie, de Bouira et d�autres r�gions ont �galement accouru pour apporter leur aide. Dans un �lan instinctif et g�n�reux, ils se sont port�s au secours des victimes.