La dissolution de l�Entreprise de gestion des zones industrielles de la wilaya de Boumerd�s (EGZIB) et le transfert des actifs et du passif de cette entit� �conomique et financi�re � une entreprise de la wilaya d�Alger d�une mani�re qui s�apparente vraisemblablement � une violation des lois et r�glements en cours dans notre pays, seront, sans aucun doute, un dossier que la justice de Boumerd�s finira par ouvrir, si bien entendu la volont� de faire toute la lumi�re sur des transactions et des affectations opaques de centaines de milliers de m�tres carr�s � de faux industriels qui ont aliment� les r�seaux de la sp�culation fonci�re dans l�est de l�Alg�rois est concr�tis�e dans la r�alit�. L�institution judiciaire aura certainement de nombreuses questions � poser et bien des zones d�ombre � �claircir avant de d�couvrir un secteur dans lequel, durant la d�cennie noire, des individus et des responsables sans scrupules se sont enrichis au d�triment des biens de la collectivit�. La responsabilit� et la cr�dibilit� des �lus de l�APW de Boumerd�s sont �galement engag�es dans cette affaire. L�opinion publique dans la wilaya de Boumerd�s attend d�eux qu�ils demandent des comptes aux responsables. Dans ce dossier, des noms de pontes du r�gime, sur la touche, et leurs potentats locaux ont �t� cit�s. Puisque nous avons fait face � une v�ritable omerta lorsque nous avions demand� des �claircissements sur L�EGZIB, il y a sans aucun doute la volont� d�extraire � la connaissance de l�opinion publique certaines donn�es se rapportant � la gestion du foncier industriel durant la p�riode 1994-1999, sp�cialement dans la r�gion de Rouiba R�gha�a A�n-Taya. Pour l�histoire, l�entreprise en question a �t� cr��e en 1984 par l�Assembl�e de cette wilaya. L�arr�t� interminist�riel du 17 ao�t 1985 a rendu ex�cutoire la d�lib�ration num�ro 118 du 25 avril 1985 de l�APW de Boumerd�s portant cr�ation d�un �tablissement public charg� de l�administration de la zone industrielle de la wilaya de Boumerd�s. Cette cr�ation a �t� suivie par la d�signation d�un conseil d�administration, structure dont la composante a �t� modifi�e par arr�t� num�ro 96/84 du 25 f�vrier 1996 du wali de Boumerd�s. La pr�sidence de ce conseil avait �chu au directeur des mines et de l�industrie de la wilaya qui repr�sente le wali. Un patrimoine qui appartient � la wilaya de Boumerd�s L�galement et jusqu�� ce qu�une d�cision contraire soit prise par l�Assembl�e de la wilaya, le directeur des mines de la wilaya de Boumerd�s est juridiquement responsable de la conduite du conseil d�administration de cette entreprise. Cette instance se compose de deux autres directions ex�cutives, � savoir la Direction de l�urbanisme et de la construction (DUC) et la Direction de la planification et de l�am�nagement du territoire (DPAT) de la m�me wilaya, des APC de Rouiba et R�gha�a, des entreprises publiques bas�es dans la zone industrielle de Rouiba (SNVI, Enag et Sonatro) et de trois entreprises priv�es de la m�me localit�. Donc l�EGZIB appartient juridiquement � la wilaya de Boumerd�s. A ce jour, aucune d�cision de l�APW n�a �t� prise concernant le changement du statut de l�EGZIB. Par ailleurs, cette entreprise a acquis, � la fin des ann�es 1980 et au d�but des ann�es 1990, des centaines d�hectares de terre dans la wilaya de Boumerd�s. Cependant, le conseil d�administration ne s�est jamais r�uni, du moins depuis le d�but des ann�es 1990, pour �mettre un avis quelconque sur la gestion de ce patrimoine �nous n�avons jamais �t� associ�s aux d�cisions de l�EGZIB� affirme M. Lakrouz, l�actuel P/APC de Rouiba et qui avait assum� la fonction de DEC de Rouiba avant d��tre destitu� par l�ex-wali de Boumerd�s parce que, semble-t-il, il refusait d�appliquer certaines d�cisions de gestion de la municipalit� jug�es, nous confiait-t-il, ill�gales. Idem pour le DUC de Boumerd�s qui affirme qu�il n�a aucune information sur cette entreprise. Le directeur des mines et de l�industrie (DMI) de Boumerd�s, cens� �tre le pr�sident du conseil d�administration de l�EGZIB, s�est content� de nous r�pondre par le biais de la cellule de communication de la wilaya de Boumerd�s qu�il n�est plus concern� par les probl�mes de cette soci�t�. Or, il n�est pas sans ignorer que le docteur N�chadi, ex-P/APW de Boumerd�s, (1997/2002), avait r�uni, le 17 mai 2000, les membres des commissions �conomie et finances et ceux de l�am�nagement du territoire et des �quipements de l�Assembl�e qu�il pr�sidait. Les �lus de cette �poque avaient comme unique point � l�ordre du jour la gestion de l�EGZIB et son patrimoine. Les conclavistes sont sortis avec une recommandation se rapportant � l��tablissement d�un audit sur les structures, le fonctionnement et le patrimoine foncier de cette entreprise avant de d�cider �ventuellement de la dissolution de la soci�t�. Cette recommandation a �t� retenue dans la d�lib�ration de l�Assembl�e concernant le volet foncier de la wilaya. Au sujet de l�EGZIB, l�APW avait demand�, lors de la premi�re session de 2000, la restructuration mais seulement � l�issue de l��tablissement �d�un audit de tous les volets se rapportant � la gestion de cette entreprise �. En plus, cette r�solution pr�conisait de prendre les dispositions administratives et juridiques d�coulant de cet audit et par la m�me la d�signation d�un conseil d�administration dont la premi�re mission consistait � restructurer cette entreprise. Personne n�a entendu depuis parler d�audit, ni de conseil d�administration, encore mois d�assainissement de la situation �conomique et financi�re de cette soci�t� et le sort de son portefeuille immobilier. Plus grave, au cours de nos recherches, nous avons eu la surprise de d�couvrir que l�EGZIB fait partie de la SPA Gestimal (soci�t� de gestion immobili�re d�Alger) bas�e � Oued Smar, dans la wilaya d�Alger. A noter que Gestimal fait partie de la SGP/Sogezic (Soci�t� de gestion des zones industrielles du centre). Apr�s plusieurs appels t�l�phoniques en direction de Gestimal en vue d�un entretien sur l�EGZIB, la direction a fini par nous recevoir. Le directeur g�n�ral, entour� de trois de ses collaborateurs nous a effectivement re�us dans son bureau. Malheureusement, � notre premi�re question se rapportant aux �l�ments juridiques et administratifs ayant permis le transfert des comp�tences, des structures, du personnel, des moyens mat�riels et financiers et �ventuellement du solde sur le patrimoine foncier de l�EGZIB � son entreprise, notre h�te s�est ravis� et s�est subitement rappel� qu�il est n�cessaire d�avoir une autorisation de sa tutelle, la Sogezic, pour r�pondre � nos questions. Il nous a, en outre, communiqu� le nom d�un haut responsable et le num�ro de sa ligne directe au sein de la Sogezic. Une dizaine de tentatives sont rest�es vaines. A chaque fois, c�est la secr�taire de ce haut responsable qui nous assurait que ce dernier �tait absent. Il �tait clair que nos questions n��taient pas les bienvenues. A qui ont �t� c�d�s les centaines d�hectares � Rouiba ? Au sujet des affectations des terrains industriels dans la zone de Rouiba, un membre du conseil d�administration de l�EGZIB, qui a requis l�anonymat, nous a d�clar� qu��entre 1994 et 1999, des centaines d�hectares ont �t� attribu�s de mani�re anarchique� et de nous citer un exemple sur l�alimentation du march� de la sp�culation. �J�avais entendu � l��poque, par la rumeur, qu�un jeune originaire de la r�gion d�un puissant haut responsable de la wilaya de Boumerd�s avait b�n�fici� d�un terrain de 5 000 m2 dans la commune de Rouiba. Quelques jours plus tard, j�ai �galement lu une annonce sur un journal relative � la vente du terrain en question. Pour avoir le c�ur net, j�ai pris la peine d�appeler le vendeur qui n��tait qu�un simple �gargottier� � la rue des Fusill�s � Alger. Ce dernier exigeait pas moins de 5 000 DA le m�tre carr� pour un prix d�achat qui ne d�passait pas les 300 DA.� Ce n�est malheureusement pas un cas isol�. C�est la m�thode usit�e pour enrichir des clans et des hauts responsables qui se sont empar�s de centaines d�hectares dans la zone de Rouiba. Par ailleurs, dans ce dossier relatif � la disparition de l�EGZIB, plusieurs zones d�ombre subsistent. En effet, mise � part la recommandation cit�e plus haut, l�APW de Boumerd�s n�a vot� aucune disposition quant au changement du statut de cette entreprise. De plus, sur le plan de la r�glementation, seul le conseil d�administration est habilit� � avaliser ou � rejeter le bilan comptable d�une entreprise. D�s lors, l�on ne peut s�emp�cher de se poser de nombreuses questions sur les ventes des terrains. Qui en sont les acqu�reurs ? L�argent encaiss�, si bien entendu il y a eu payement de ces terrains, qui l�a re�u ? Qui a d�cid� de transf�rer l�EGZIB, en tant qu�entit� �conomique, financi�re et administrative � Gestimal ? Sur quelles bases juridiques et administratives s�appuyait ce transfert de propri�t� ?