Bizarre est la situation des 250 cheminots ayant souscrit, en 1991, � l�ex-Soci�t� de promotion immobili�re des cheminots �pargnants (Spice) � Constantine pour l�acquisition de logements. Ces derniers sont, en effet, pris en otages par la Cnep Banque qui n�a pas pu recouvrer ses cr�ances aupr�s de cette filiale de la SNTF, dissoute en 1998. La r�gularisation de ces cheminots qui ont �t� autoris�s � occuper lesdits logements avant m�me l�ach�vement des travaux tra�ne toujours par-devant les tribunaux. La convention sign�e en 1991 entre la Spice et la Cnep pour financer un projet de r�alisation de 250 logements au profit des cheminots de Constantine � Ouled Rahmoun stipule, selon le pr�sident de l�association de ces souscripteurs Afak (Perspectives), abord� hier devant l�agence Cnep du boulevard Saint-Jean o� ils se sont manifest�s en vue de r�cup�rer leurs carnets d��pargne, l��tablissement d�un �ch�ancier pour chaque postulant qui devait s�acquitter d�une avance de 20% du prix du logement (33 millions de centimes pour un F3, 39 millions pour un F4 et 45 millions pour un F5). Mais la banque n�avait, ajoute-t-il, d�livr� ni carnet d��pargne aux postulants ni ne leur a ouvert des comptes ou �tabli des �ch�anciers. �Les employ�s de la banque se sont content�s de leur donner des re�us de d�p�t d�un dossier de pr�t en contrepartie du versement de la somme convenue�, dira-t-il. En 1998, les travaux de r�alisation, confi�s � l�entreprise publique G�nie-Sider, se sont arr�t�s apr�s moult r��valuations, liquidation de la Spice et G�nie-Sider oblige. Les avenants avaient engendr� la consommation, � la fin de l�ann�e 1997, de plus de 19 milliards de centimes et port� les int�r�ts intercalaires � hauteur de 4,5 milliards de centimes tandis que le cr�dit initialement mobilis� au terme de la convention ne d�passait pas les 9,8 milliards de centimes pour un taux d�int�r�t de l�ordre de 10%, peut-on lire dans la mise en demeure �mise par la Cnep en juillet 1998. Le sit-in tenu pendant deux semaines en 1999 par les souscripteurs avec femmes et enfants devant le si�ge du liquidateur de la Spice au boulevard Mohamed V � Alger avait, selon les termes d�un souscripteur, suscit� la r�action des pouvoirs publics qui, sur une d�cision du wali de Constantine de l��poque, les ont autoris�s � habiter ces logements en attendant le verdict de la justice. �Nous r�it�rons nos remerciements au Croissant-Rouge alg�rien, aux journalistes et �galement � ammi Ahmed, l�ex-chef du service d�ordre � Alger. Ils nous ont soigneusement pris en charge�, affirmera-t-il. Cependant, m�me si la justice est en voie de trancher dans la plupart des affaires les opposant � la SNTF, � laquelle ils sont li�s par une relation contractuelle portant vente de logements, les souscripteurs restent sceptiques quant au sort des d�p�ts effectu�s aupr�s de la Cnep. �Comment pouvons-nous nous acquitter de nos dettes, �valu�es � l�issue d�une expertise judiciaire, aupr�s de la SNTF, si la Cnep ne nous remet pas notre argent ? On avance � tort ou � raison que nos dossiers ont �t�, en partie, �gar�s. Ce que nous n�arrivons pas � comprendre, c�est leur refus de nous d�livrer des carnets d��pargne. Toutes nos tentatives visant � r�cup�rer ces fameux documents ont �t� vaines�, lancera un autre souscripteur. �Mis � part les re�us de d�p�t de dossiers de pr�t, aucun autre papier nous liant � la Cnep. Notre relation � cette banque se r�sume en un rapport banquier-�pargnant. Nous r�clamons tout notre argent, int�r�ts y compris depuis 1991. Certains parmi nous sont morts avant de voir cette situation se r�gulariser�, mart�lera un autre. Le directeur r�gional de la Cnep, lui, a refus� de faire des d�clarations � la presse. N�anmoins, le pr�sident de l�association des souscripteurs qui s�est r�uni avec lui dans la matin�e d�hier avait transmis � ses associ�s le v�u de ce responsable � trouver une solution � leur probl�me au cours d�une r�union qui se tiendra aujourd�hui. �Il a avou� que nous n�avions jamais eu affaire � un interlocuteur valable�, dira-t-il � ses pairs qui ont promis de r��diter le sc�nario de 1999 dans le cas o� la direction de la banque ne pr�tera pas, cette fois-ci, une oreille attentive � leurs dol�ances.