Le chef de l'Etat Robert Mugabe a fait preuve hier d'une combativit� renouvel�e, jurant que l'opposition ne dirigerait jamais le Zimbabwe de son vivant et qu'il �tait pr�t � se battre pour son pays, � moins de deux semaines du second tour du scrutin pr�sidentiel. �Que ce pays soit pris par des tra�tres de notre vivant est impossible�, at- il lanc� pendant l'enterrement d'un ancien combattant de la guerre de lib�ration des ann�es 1970. �Nous sommes pr�ts � mourir pour ce pays et � partir en guerre pour lui�, a poursuivi le pr�sident Mugabe, 84 ans et au pouvoir depuis l'ind�pendance de l'ex-Rhod�sie du Sud britannique en 1980, qui avait d�j� brandi cette menace jeudi. Dans sa rh�torique, l'expression �tra�tre� d�signe le principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement d�mocratique (MDC), accus� d'�tre au service de l'ancienne puissance coloniale, elle-m�me soup�onn�e de vouloir reprendre le contr�le du pays. Hier, le pr�sident Mugabe, qui s'�tait fait plut�t discret depuis les �lections g�n�rales du 29 mars, a repris ce credo. �Une nouvelle fois, nous voulons dire aux Am�ricains et aux Britanniques que nous ne sommes les sujets de personne et que nous ne le serons jamais�, a-t-il lanc�. �Le r�gime britannique est tomb� pour toujours. Jamais, jamais, ce pays ne sera gouvern� � nouveau par un Blanc !� Au m�me moment, son rival, Morgan Tsvangirai, arriv� en t�te au premier tour de l'�lection pr�sidentielle le 29 mars, tentait de faire campagne dans le centre du pays malgr� le harc�lement policier. Pour la cinqui�me fois en une dizaine de jours, il a �t� arr�t� par les forces de l'ordre � un barrage routier, conduit jusqu'� un commissariat (celui de Shurungwi cette fois) et rel�ch� apr�s deux heures sans �tre inculp�. Il a ensuite repris sa route � bord d'un bus rouge et noir aux couleurs du MDC, que la police a accept� de restituer. Les deux bus de campagne du parti avait �t� saisis la veille. A l'approche du second tour entre Mugabe et Tsvangirai le 27 juin, la r�pression ne cesse d'augmenter au Zimbabwe, o� les violences politiques sont g�n�ralis�es. Une association de m�decins a ainsi indiqu� avoir soign� plus de 3 000 victimes d'agressions � caract�re politique. Selon l'ONU, la plupart des attaques peuvent �tre attribu�es aux partisans du r�gime. Le MDC assure que 66 de ses partisans ont �t� tu�s, 200 port�s disparus et 3 000 hospitalis�s au cours des deux derniers mois. Dans ce contexte, le parti �tait particuli�rement inquiet pour son secr�taire g�n�ral, Tendai Biti, qui n'avait pas pu �tre contact� depuis son arrestation jeudi. Hier, conform�ment � une injonction judiciaire, la police l'a toutefois pr�sent� � un tribunal de Harare. V�tu d'un surv�tement vert, le num�ro deux du MDC a sembl� en bonne forme, m�me s'il est rest� �r�serv�, une attitude inhabituelle pour lui�, selon son avocat Me Lewis Uriri. L'audience a �t� courte et Biti, l'un des critiques les plus f�roces du pr�sident Mugabe, a �t� remis en d�tention au commissariat de Matapi, dans l'ouest de Harare. La police a confirm� vouloir l'inculper pour �trahison�, une charge passible de la peine de mort et �s'est engag�e � le pr�senter de nouveau � la justice lundi�, selon Me Uriri. Les autorit�s accusent Biti d'avoir �labor� la strat�gie du MDC pour renverser le pr�sident Mugabe, dans un document qualifi� de �faux grossier� par le MDC. Elles lui reprochent �galement d'avoir revendiqu� la victoire du MDC au scrutin du 29 mars sans attendre les r�sultats officiels. La commission �lectorale avait attendu plusieurs jours avant d'annoncer la d�faite du parti au pouvoir aux l�gislatives et cinq semaines pour rendre public le revers de Mugabe � la pr�sidentielle.