A la faveur des bonnes conditions climatiques des plus favorables pour sa propagation avec un fort taux d�humidit�, r�sultat des pluies et des temp�ratures �lev�es au d�but du mois de juin, le mildiou, cette maladie qui frappe la pomme de terre, a fait son apparition dans le plateau d�El-Esnam o� pas moins de 600 ha sont cultiv�s. Face � cette situation alarmante, les producteurs de pomme de terre ont vite accouru vers les centres de vente des produits phytosanitaires pour s�approvisionner en produits syst�miques et m�me de contact. Des cycles de traitement espac�s de 5 � 6 jours y sont pratiqu�s mais la maladie, cens�e �tre circonscrite, continue � se propager et � causer des ravages dans les cultures. Pas un agriculteur n�est �pargn�. M�me ceux qui avaient opt� pour la pomme de terre pr�coce n�ont pas trouv� leur compte tant le prix de vente pratiqu� actuellement est arriv� jusqu�� 8 DA le kilogramme, alors que le prix de revient r�el est de 25 DA. D�autres encore, parmi les agriculteurs qui ont la �chance� de voir leur cultures arriver � maturit�, comme Abdenour Mohamed, un producteur rencontr� sur place dans son champ de pomme de terre, sont surpris par un autre ph�nom�ne non moins grave, celui de l��clatement des tubercules. Mercredi dernier, lors de notre d�placement sur les lieux, nous avons rencontr� des producteurs tr�s tourment�s et ne sachant plus quoi faire en l�absence d�un soutien franc et r�el des services concern�s. Selon eux, les responsables de la direction des services agricoles qui se sont d�plac�s n�ont trouv� d�autre �explication que l�incrimination des producteurs coupables d�avoir pratiqu� cette culture sur les m�mes parcelles�. Or, et toujours selon ces producteurs, ces arguments ne tiennent pas debout pour deux raisons : d�abord, parmi les parcelles qui sont �pargn�es figurent plusieurs d�entre celles qui sont plusieurs fois utilis�es ; ensuite, les traitements pr�ventifs ont �t� pratiqu�s � coups de dizaines de millions de centimes et il leur a �t� toujours dit que ce traitement devait normalement les pr�munir contre le mildiou et les autres ravageurs comme les n�matodes, les vers gris et les punaises vertes qui ont �t� signal�s dans plusieurs parcelles. Aussi, nous avons retrouv� des producteurs tr�s affect�s par ce qui vient d�arriver � leurs cultures. �Des centaines de millions de centimes ont �t� d�pens�es dans ces parcelles�, nous dira un de leurs repr�sentants, Boudhane, consid�r� comme le doyen dans la culture de la pomme de terre et qui poss�de 40 ha non loin de la parcelle de Mohamed Abdenour pr�s de laquelle nous nous sommes arr�t�s et o� un tracteur avec pulv�risateur �tait dans le champ. Celui-ci, en nous montrant l�emballage d�un fongicide utilis� sur sa parcelle, nous dira que le traitement co�te 11 millions de centimes pour 15 ha. Aussi, face � cette situation de faillite certaine, tant la production selon l�ensemble des producteurs que nous avons retrouv�s sur les lieux, va chuter jusqu�� 80 %, le pr�sident par int�rim de l�association professionnelle des producteurs de mara�chages de la wilaya de Bouira, Rabah Cheddani, nous remit une correspondance adress�e par ses soins � plusieurs responsables de la wilaya pour les alerter contre ce ph�nom�ne. Selon notre interlocuteur, les services agricoles de la wilaya sont vivement interpell�s pour �d�p�cher une commission technique de l�Institut national de la protection des v�g�taux (INPV) qui sortira sur les lieux pour mesurer l�ampleur des d�g�ts, prendre des mesures ad�quates pour arr�ter la propagation de la maladie avec une prise en charge des pr�occupations des producteurs�.