Ils �taient des centaines de Patriotes et de GLD, repr�sentant 5 wilayas du centre du pays, � se rencontrer hier � Bouira, � la salle Errich, pour d�battre de leurs probl�mes et r�clamer leurs droits. En pr�sence du vice-pr�sident de l�APN, Mohamed Seghir Kara, venu les �couter et porter leurs dol�ances en haut lieu, les Patriotes et GLD pr�sents n�ont pas pu retenir leur col�re face � ce qu�ils qualifient de marginalisation caract�ris�e, leur abandon par l�Etat, cet Etat qui avait trouv� en eux les piliers et les d�fenseurs de la R�publique pendant les ann�es noires du terrorisme. Nous sommes le 27 mai 1997. Sur la route menant vers Tikjda, une bombe venait d�exploser au passage d�un v�hicule de Patriotes. Ils �taient cinq au total. Trois d�entre eux, Za�noun Ahmed, Bouamrane Ahmed et Karjouj Mohamed, mourront sur le coup. Les deux rescap�s s�en sortiront, l�un, Ferradji Akli, avec des blessures l�g�res au niveau de l��paule, et l�autre, Chikhi Moussa, avec des fractures diverses au niveau des hanches. Il sera handicap� � vie. Pr�sent hier dans la salle, Chikhi Akli fera un t�moignage �mouvant en racontant son calvaire mais aussi sa fiert� d�avoir servi la R�publique. Il sera tr�s applaudi en r�p�tant plusieurs fois la sentence, celle de ne rien regretter et d��tre fier d��tre handicap� pour avoir servi la R�publique. Aujourd�hui, vivant avec une pension tr�s infime, le pauvre Moussa habite chez ses beaux-parents ; sa maison ayant �t� saccag�e par les terroristes et l�Etat ne voulant plus lui en octroyer une dans la ville. A ses c�t�s, dans cette salle, un autre cas des plus lamentables : Idahmani Abdeslam, 37 ans, qui est amput� des deux jambes. Il a �t� victime d�une bombe � Zbarbar le 24 avril 1998. Mari� et p�re d�une fillette, lui aussi est priv� d�un logement car l�APC d�A�n Laloui, o� il r�side, n�a pas daign� lui en octroyer dans le cadre du r�cent recasement. En outre, pour refaire ses proth�ses, il lui a �t� demand�, en l�absence d�une couverture sociale, la signature du chef de la 1re R�gion militaire mais, selon notre interlocuteur, toutes les tentatives pour rencontrer ce responsable ont �chou�. Le troisi�me handicap� pr�sent dans la salle s�appelle D. Yahia. Victime de l�explosion d�une bombe � Zbarbar le 2 ao�t 1997, ce p�re de deux enfants, amput� d�une jambe, vit les m�mes probl�mes que les autres Patriotes. Des autres Patriotes ont �t� remerci�s du jour au lendemain � l�instar de Sellami Messaoud de Dechmia, qui racontera � l�assistance comment l�Etat les a utilis�s pendant toute la p�riode du terrorisme et m�me au-del� pour la s�curisation du gazoduc Beni Mansour � Baraki avant de les mettre � la porte en leur reprenant leurs armes. Lamri Mohand Salah , �g� de 71 ans, �clatera en sanglots devant l�assistance en racontant les circonstances dans lesquelles il avait pris les armes au village Ouattouf, � Ahl Ksar, pour d�fendre l�honneur de sa femme et ses filles. Il dut abandonner son travail et il se retrouve aujourd�hui livr� � lui-m�me. Lui et des milliers d�autres personnes avaient abandonn� leur travail pour rejoindre les Patriotes et les GLD afin de d�fendre la R�publique. Au lendemain du retour progressif de la paix dans le pays, l�Etat les a abandonn�s en prenant certaines mesures consistant en l�octroi d�une faible pension mais sans la prise en charge de la couverture sociale. Aussi, ce qu�il y a lieu de noter, c�est que toutes ces interventions convergent vers une seule demande : celle d�une int�gration de cette frange, Patriotes et GLD, qui a soutenu le pr�sident de la R�publique dans ses qu�tes de concorde civile puis de r�conciliation nationale, dans les dispositions portant charte pour la paix et la r�conciliation nationale afin de b�n�ficier des avantages au m�me titre que toutes les autress franges de la soci�t� concern�es par la trag�die nationale. Sinon, comme le soulignera l�un des repr�sentants de cette frange � Bouira, Abbas Djamel, les Patriotes et GLD interpellent le pr�sident de la R�publique pour un statut particulier qui puisse prendre en charge cette frange et ses ayants droit comme les veuves des martyrs du devoir et leurs enfants. Signalons que le repr�sentant du pr�sident de l�APN, Mohamed Seghir Kara, qui a rappel� combien le pr�sident de la R�publique est sensible aux probl�mes que vit cette frange gr�ce � laquelle, en compagnie des autres corps de s�curit�, la R�publique est rest�e debout, a promis de transmettre fid�lement ses dol�ances et les d�fendre �prement pour les faire aboutir et arriver � soulager les souffrances de ces milliers, ils sont quelque 9 500 au niveau de la wilaya de Bouira et quelque 300 000 � l��chelle nationale, de Patriotes et de GLD dont le pays est fier. Notons que parmi les revendications de ces Patriotes et autres GLD, figure la r�int�gration de tous les jeunes qui ont d�sert� leur poste de travail pour prendre les armes et d�fendre la R�publique.