Vingt-sept ans apr�s la premi�re participation alg�rienne � la phase finale de la Coupe du monde organis�e par l'Espagne en 1982, l'homme qui aurait pu qualifier l'Alg�rie au second tour de cette phase finale, s'il n'avait pas �t� remplac� � la mi-temps du match Chili- Alg�rie (2-3), n'est pas pr�s de pardonner � Rachid Mekhloufi, qui a driv� les Verts en compagnie de Mahieddine Khalef. Abdelmadjid Bourrebou, puisque c�est de lui qu�il s�agit, est un ancien professionnel de Laval, de Rouen et de Strasbourg. Abdel n'a pas encore dig�r� son remplacement estimant qu�il avait fourni une excellente premi�re mi-temps au cours de laquelle il a offert � Assad deux passes d�cisives conclues par deux beaux buts sur les trois buts inscrits par la s�lection alg�rienne. Abdel r�side � la Mailleraye-sur- Marne, une commune de 1 800 habitants, pr�s de Rouen. P�re de trois enfants, Abdel joue toujours au foot en championnat de CDM du district. Sur le plan politique, il si�ge au Conseil g�n�ral de sa r�gion. Bourrebou, qui a fait les beaux jours de deux clubs professionnels, Rouen et Laval, avec un bref passage � Strasbourg juste apr�s le mondial, s'est converti en �ducateur en 1986. Apr�s avoir dirig� plusieurs clubs de DH, Bourrebou a entra�n� le club de sa commune durant une quinzaine d'ann�es avec � la cl� trois accessions successives (de la quatri�me � la premi�re division) en tant que joueur-�ducateur. Dans cet entretien, Bourrebou ne manque pas d'�voquer sa contribution � la relance du football alg�rien en proposant son projet de formation qu'il a voulu remettre � la FAF, auquel elle n�a jamais donn� suite. Le Soir d'Alg�rie : Question classique : que devient Abdelmadjid Bourrebou ? Abdelmadjid Bourrebou : Je suis g�rant d'une entreprise de gardiennage et je joue toujours au football. Sur le plan politique, je si�ge au conseil g�n�ral de ma r�gion. Si j'ai compris, vous participez chaque dimanche au CDM, malgr� votre �ge ! Effectivement, malgr� mes 57 ans, je participe chaque dimanche matin au CDM championnat du dimanche matin), une comp�tition r�serv�e aux v�t�rans. Je ne me suis pas arr�t� de jouer depuis ma fin de carri�re professionnelle avec Laval. J'ai entra�n� le club de ma commune la Mailleraye avec qui j'ai d�croch� trois accessions successives en tant qu��ducateur- joueur avant de laisser ma place � un autre technicien, une dizaine d'ann�es apr�s. Donc, apr�s une carri�re professionnelle pleine, Bourrebou s'est reconverti en �ducateur. Exact. J�ai m�me voulu donner un coup de main � mon pays que j'aime beaucoup par-dessus tout, et ce, juste apr�s le Mondial-1982 en proposant un projet int�ressant que j'ai concoct� avec mon ami Aim� Jacquet. Mais la f�d�ration de l'�poque n'a pas souhait� y donner suite et prendre en consid�ration mon projet de formation. En 1982, lors du Mondial espagnol, vous avez marqu� de votre empreinte le dernier match du groupe qui opposait l'Alg�rie au Chili en �tant derri�re les deux premiers buts de l�EN. Tout le monde �tait par contre intrigu� par votre remplacement� Je n'aime pas trop �voquer ce mondial et surtout ce dernier match qui m'est rest� en travers de la gorge suite � mon remplacement. Je ne pardonnerai jamais � Mekhloufi. J'�tais l'un des meilleurs joueurs sur le terrain, mais Mekhloufi en a d�cid� autrement. J'aurais aim� terminer le match et offrir d'autres buts afin d'emp�cher Allemands et Autrichiens de combiner (0-0) et de voir l�Alg�rie passer au second tour ensemble. M�me Dahleb, Korichi et Fergani n'avaient pas compris ce changement. C'est Mekhloufi qui nous a �limin�s au premier tour. Ne pensez-vous pas que c'�tait un choix tactique du staff technique ? C'est une d�cision prise par Mekhloufi seul. Si c'�tait Mahieddine Khalef, que je salue au passage, qui a �t� derri�re ma s�lection, j'aurais jou� tout le match et j'aurais probablement marqu� d'autres buts. Pour ce qui est d'une �ventuelle tactique, je ne pense pas que Mekhloufi avait besoin d�op�rer un changement par souci tactique. Avec les joueurs de la trempe de Dahleb, Guendouz, Zidane, Mansouri, Korichi, la tactique s�imposait d'elle-m�me. Le football alg�rien est au plus bas. Toutes les s�lections sont �limin�es des phases finales continentales. C�est d� � quoi, d'apr�s-vous ? Parce qu'il faut des personnes comp�tentes � chaque poste de responsabilit�. Quand on voit Sa�dane, que je respecte en tant que personnalit� sportive, aller et revenir en s�lection et faire dans le bricolage, je ne peux que confirmer que le football alg�rien est malade. Sa�dane ne pourra pas diriger cette g�n�ration de joueurs professionnels. Il faut que les pouvoirs publics par le biais de la tutelle (le MJS) interviennent pour mettre fin � cette h�morragie. Ces derniers temps, on �voque la candidature de Mahieddine Khalef � la pr�sidence de la FAF. Pensez-vous qu'il serait l'homme qu'il faut ? Bien �videmment, Mahieddine serait l'homme qu'il faut. Je pense qu'il a les comp�tences intellectuelles (licence en sciences politiques) pour diriger l'instance f�d�rale. De par son exp�rience sur le terrain et les dipl�mes acquis, il peut s'occuper �galement de la direction technique nationale. Verra-t-on un jour Bourrebou au sein du staff technique national ou prendre une �quipe de jeunes ? Je r�pondrai � l'appel de mon pays. J'aime beaucoup mon pays et j�irais l�-bas m�me � la nage. Je peux vous dire qu'il y a beaucoup de jeunes en France qui n'attendent qu'un signe pour r�pondre favorablement � l'appel. Justement, un groupe de b�n�voles a cr�� l�Association des sportifs alg�riens de France (ASAF) que dirige M. Belbekri et dont vous faites partie en compagnie de Dahleb, Sandjak, Korichi, Oudjani, le boxeur Ferguene, le handballeur Nedjal, pour ne citer que ceux-l�. Pensez-vous que cette derni�re est venue au bon moment ? Oui, c'est une association qui regroupe les anciens sportifs qui connaissent parfaitement les difficult�s que peut rencontrer un sportif alg�rien. Notre association a eu le soutien moral de notre ambassade et est reconnue tant en Alg�rie qu'en France. Elle fait le lien entre les deux rives. L'ASAF collabore avec les diff�rentes f�d�rations pour le bien du sport alg�rien en particulier et du pays en g�n�ral. J�esp�re seulement que l'on nous fasse appel pour servir notre pays. Avez-vous quelque chose � ajouter pour clore notre entretien ? Oui, je souhaite que notre football retrouve son lustre d'antan et que les gens qui dirigent le football alg�rien respectent au moins les morts. Hamimi, ancien footballeur professionnel et ancien s�lectionneur-adjoint qui a �t� accompagn� � sa derni�re demeure par plus de 10 000 personnes entre amis, proches et supporters des Verts, n'a malheureusement pas eu les honneurs qu'il faut de la part des dirigeants sportifs de son pays. Les dirigeants de la FAF ont brill� par leur absence. Aucun communiqu� de d�c�s ou de condol�ances n'est publi� sur le site de la FAF.