Si le peuple alg�rien s��tait soudainement soulev� par une nuit sanglante de 1954, par un certain 1er Novembre, cela n��tait sans doute pas seulement un �lan spontan� de patriotisme ou par esprit de nationalisme. Les Alg�riens avaient d�cid� alors d�avoir leur propre sort entre leurs mains en se soulevant contre le farouche colonisateur que fut la France et les affreux actes de barbarie commis par des troupes arm�es issues pourtant d�une nation dite �civilis�e�. Ils �taient savamment men�s par de non moins sanguinaires qui avaient pour noms � l��poque, Cavaignac, Salan, Pelissier et autres Bugeaud... Toute cette armada de notoires criminels de guerre avait alors, de par leurs agissements, suscit� l�indignation d�un peuple qui, touch� au plus profond de son �tre, ne tardera pas � braver les risques et al�as des maquis pour prendre les armes et, partant, combattre la haine, l�injustice et le m�pris d�un envahisseur d�vastateur nomm� la France. C�est ainsi que les glorieuses troupes du FLN allaient, dans la dignit� d�un peuple meurtri par tant de barbarie, prouver � la face du monde que la libert� des hommes ne s�octroie point mais elle s�arrache quel qu�en soit le prix � payer. Et c�est l� d�ailleurs que le destin de la patrie, sous le joug de la colonisation depuis plus de 120 ann�es de souffrance, allait enfin se jouer. Mais bien avant cela, les Alg�riens auront eu le temps de payer le prix fort du sacrifice tout en subissant les pires humiliations de la part des soldats fran�ais, forts de leur imposant arsenal militaire face � la seule volont� et farouche d�termination du combattant opprim�, � savoir celle de lutter contre l�oppresseur jusqu�� la victoire ou alors tomber tout simplement en glorieux martyrs de la R�volution. Ainsi, dans les fins fonds de la r�gion du Dahra, au c�ur de laquelle est implant�e Mostaganem, des crimes de guerre abominables et sans pr�c�dent ont �t� perp�tr�s par l�arm�e fran�aise contre quelque 1 150 habitants indig�nes de la localit� des Ouled Riah, dans la commune de Nekmaria. Il s�agira d�une importante op�ration d�enfumade de femmes, enfants, nourrissons, vieillards et hommes sans d�fense au fond des sinistres grottes o� a eu lieu l�un des plus graves g�nocides que l�histoire de l�humanit� ait connu jusqu�� pr�sent et ce, sous l�ordre de Pelissier, sur instruction de l�administration centrale d�alors. A cet �gard, un des soldats fran�ais t�moin de l�horreur, racontera bien plus tard, les moments de trag�die abominable que nulle plume, dira-t-il, ne saurait d�crire. C�est avec d�ailleurs, non sans forte �motion, qu�il �voquera quelques effarantes p�rip�ties inh�rentes � cet acte on ne peut plus barbare. Il se souviendra avoir compt� jusqu�� pr�s de 800 cadavres gisant � m�me le sol. L�horreur de la mort �tait visible et se sentait bien avant de franchir le seuil de ces macabres grottes calcin�es. Telle fut en l�espace d�une nuit, la sale besogne effectu�e � dessein par des troupes arm�es d�cha�n�es, soucieuses d�exterminer toute une population et au plus vite, et ce, apr�s 115 ann�es d�occupation sauvage dont la perspective majeure �tant de diviser un peuple, plus que jamais uni, pour �videmment mieux r�gner. Cependant, il �tait �crit quelque part sur les murs de la vie, que l�Alg�rie vivra libre et ind�pendante, souveraine et lib�r�e du joug de la colonisation, et ce, � la faveur d�une farouche r�sistance populaire digne des grandes r�volutions dans le monde et qui, sans coup f�rir, fera date dans les annales de l�humanit�. L��uvre civilisatrice dont veut aujourd�hui s�enorgueillir la France, c�est aussi la haine et le d�dain sem�s � l�encontre de nos populations, de la spoliation de leurs terres et de leur biens. C�est aussi l�oppression aveugle et le crime abject. La mauvaise semence a donn� en fait la pire des r�coltes... Sans commentaires.