Hier, le service d�urbanisme de la commune de Constantine, soutenu par les forces de l�ordre, a proc�d� � l��vacuation de dix familles qui habitent des immeubles longeant l�ex-rue Perr�gaux, au centre de la vieille ville. Une op�ration qui s�inscrit, avance un responsable de cette circonscription, dans le cadre du projet de r�habilitation de ce site. �On nous a jet�s � la rue sans aucun pr�avis ni mise en demeure�, ont soulign� les riverains concern�s, d�autant, d�plorent-ils, que les autorit�s locales ne leur ont pas, pour ainsi dire, attribu� des logements ou, au moins, propos� une solution de substitution comme par exemple, leur r�server des locaux o� ils peuvent se r�fugier. Cette op�ration, la deuxi�me du genre, touche, en effet, quatre immeubles dont la maison n� 37 qui abrite, � elle seule, cinq familles, la maison n� 15 (3 familles), la n� 25 et la n� 9 (une famille chacune). N�anmoins, le directeur de l�urbanisme de la commune a indiqu� que les habitants de l�immeuble n� 37 ont b�n�fici� d�un d�lai de 24 heures pour trouver un refuge en attendant l�ach�vement des travaux de r�habilitation pour regagner leurs demeures, et ce parce que ces derniers, m�me s�ils ne sont pas propri�taires, ont prouv� qu�ils occupaient les lieux depuis de longues ann�es. �Nous allons les prendre en charge, s�ils ne trouvent pas de refuge une fois le d�lai expir�, comme c��tait le cas auparavant pour les habitants des immeubles n� 12 et 19�, a dit ce responsable qui a affirm� que la derni�re mise en demeure date du 1er juillet. �Qu�ils prouvent d�abord le fait qu�ils nous ont avis� et justifient ensuite leur attitude de venir casser nos portes � l�aide de pioches sans aucun avertissement �, ass�ne une dame de cette maison, avant d��tre suivie par un voisin : �On ne nous a pas parl� de ce d�lai de 24 heures. C�est une invention de derni�re minute. O� pouvons-nous aller avec nos enfants ? O� pouvons-nous mettre nos meubles ? En tout �tat de cause, leur attitude n�inspire pas la confiance.� Les occupants des autres maisons, ajoute le m�me responsable de la commune, ont squatt� les lieux et n�ont pas, par cons�quent, le droit au relogement, d�autant que ces maisons sont dans un �tat de d�labrement avanc� et constituent une menace pour ces gens. �Nous n�avons pas d�autre refuge et nous allons regagner ces maisons�, a d�clar� un sexag�naire, handicap� de son �tat, et qui affirme avoir �t� �expuls� � avec ses enfants en plein hiver avant de revenir apr�s que sa famille eut pass� plus d�un mois chez des parents de sa femme � Annaba alors qu�il �tait hospitalis�. Enfin, l�op�ration s�est d�roul�e sans incident majeur mais n�emp�che que l��vacuation d�autres familles, au fur et � mesure de la r�habilitation de la vieille ville, ne provoquera pas la grogne populaire � partir du moment o� le wali, dans ses d�clarations relatives � ce sujet, avait promis de reloger les ayants droit pendant la p�riode des travaux devant �tre effectu�s sur tout immeuble concern� par l�op�ration. Il convient �galement de signaler que la vieille ville a vu l�intrusion de plusieurs squatteurs et sans-abris au fil des ann�es, ce qui l�a transform�e en un v�ritable bidonville. Toute op�ration de r�habilitation devrait n�cessairement passer par le r�glement de ce probl�me parce que, m�me si les occupants de ces immeubles ne sont pas propri�taires ou locataires, ils ne peuvent prouver ce qui leur revient de droit. Ils sont citoyens alg�riens et ont droit � un logement.