Le gouvernement soudanais a cat�goriquement rejet� la d�cision hier du procureur de la Cour p�nale internationale (CPI) d'�mettre un mandat d'arr�t contre le pr�sident Omar al-Bachir pour �g�nocide� au Darfour (ouest du Soudan) brandissant la menace d'une �r�action� si cette affaire �tait soumise � l'Onu. D�s l'annonce de la demande du procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, le porte-parole du gouvernement soudanais Kamel Obeid a exprim� le rejet de son pays de �toute d�cision de la CPI�, affichant la d�termination de Khartoumd'agir �si la Cour transmet l'affaire aux Nations unies�, sans plus de pr�cisions. Le procureur de la CPI, le seul tribunal permanent pour juger les auteurs de crimes de guerre, contre l'humanit� et de g�nocide, a pr�sent� hier aux juges des �l�ments de preuve qui d�montrent que le pr�sident du Soudan, Omar Hassan Ahmad al-Bachir, �a commis des crimes de g�nocide, des crimes contre l'humanit� et des crimes de guerre au Darfour�. Selon un communiqu� de la CPI, l'accusation a demand� la d�livrance d'un mandat d'arr�t� contre le pr�sident al-Bachir. Il s'agit de la premi�re demande d'arrestation d'un chef d'Etat en exercice pour le traduire devant la CPI. Le gouvernement soudanais a auparavant r�fut� ces accusations et exprim� son rejet cat�gorique de toute d�cision sur ce sujet, mettant en garde contre des menaces aux efforts en cours pour instaurer la paix au Darfour, en conflit arm� depuis cinq ans. A la veille de l'annonce du procureur de la CPI, le gouvernement soudanais s'est r�uni d'urgence pour pr�parer la riposte alors que son ministre des Affaires �trang�res a averti que toute mesure de la CPI contre le pr�sident al-Bachir pouvait �d�truire le processus de paix� au Darfour et pr�venu que le pays pourrait basculer dans le �chaos�. A l'issue de cette r�union, le Soudan s'est port� garant de la s�curit� des �trangers qui se trouvent dans le pays dans les diff�rentes organisations diplomatiques rassurant qu'�ils ne subiront aucune pression des citoyens soudanais�. Dans le m�me contexte, le Soudan a annonc� samedi avoir demand� la tenue d'une r�union extraordinaire de la Ligue arabe. Il a par ailleurs convoqu� les ambassadeurs en poste � Khartoum, leur indiquant qu'il assurerait la protection des �trangers, mais qu'il r�pondrait �politiquement� � toute accusation venant de la CPI. En outre, des membres du parti du pr�sident al- Bachir (le Congr�s national) et du Mouvement populaire de lib�ration du Soudan (SPLM, ex-rebelles faisant partie du gouvernement) ont encha�n� les r�unions, tout comme les partis d'opposition en vue, ont-ils soulign�, de pr�parer �une nation soudanaise unie� pour faire face � ce qui va venir de La Haye. Pour rappel, la CPI a d�j� �mis deux mandats d'arr�t contre des responsables soudanais impliqu�s dans le conflit du Darfour pour crimes de guerre et crimes contre l'humanit�, mais Omar al-Bachir a toujours refus� de les remettre � la Cour. Depuis 2003, les forces gouvernementales luttent contre des mouvements rebelles du Darfour. Le conflit aurait fait, selon les autorit�s soudanaises, quelque 9 000 morts. Dans une r�action imm�diate � la d�cision du procureur de la CPI, le secr�taire g�n�ral du Conseil de coop�ration du Golfe (CCG) a appel� la Cour � ne pas donner de suite favorable � la demande d'inculpation pour g�nocide � l'encontre du pr�sident al-Bachir. Pour le CCG, qui regroupe l'Arabie saoudite, Bahre�n, les Emirats arabes unis, le Kowe�t, Oman et le Qatar, une inculpation du pr�sident soudanais �ne servira pas les efforts d�ploy�s pour r�gler la crise au Darfour et assurer la stabilit� au Soudan�. Le CCG a en outre estim� que la demande du procureur de la CPI est �une immixtion dans les affaires internes d'un pays car le pr�sident soudanais �lu incarne la l�gitimit� de l'Etat soulignant que �tout en respectant la l�galit� internationale, les Etats du CCG sont soucieux de l'unit� et de la stabilit� du Soudan�. Sur le plan international, l'ONU avait relev� le niveau d'alerte pour son personnel travaillant au Darfour, notamment au sein de la force mixte Onu- Union africaine (Minuad) charg�e du maintien de la paix tandis que son secr�taire g�n�ral Ban Ki-moon s'est dit �pr�occup�. Ainsi, M. Ban a mis en garde contre des r�percussions n�gatives �tr�s s�rieuses� sur l'op�ration de maintien de la paix, y compris le processus politique � propos de l'inculpation du pr�sident soudanais. Pour sa part, l'Organisation de la conf�rence islamique (OCI) a, par la voix de son secr�taire g�n�ral, exprim� sa �profonde inqui�tude� au sujet d'une mise en cause de dirigeants soudanais, dont le pr�sident al-Bachir, pour des crimes au Darfour mettant en garde contre �les graves cons�quences pour la paix fragile au Darfour� qu'une telle mesure prise par la CPI pourrait avoir.