Dans tous les pays d�velopp�s, la vie est conditionn�e par l'utilisation optimale du temps, l'exploitation rationnelle de l'espace et la lutte permanente contre le gaspillage. Ces trois notions sont parfaitement ignor�es chez nous. Le temps et l'espace ne sont pas mesur�s : on laisse trop d'espace entre les temps et on met trop de temps pour utiliser l'espace. Quant au gaspillage, il est tout simplement d�mesur� ! Pourtant, on peut faire de tr�s bonnes recettes avec du pain rassis ; on peut r�aliser de grandes �conomies en recyclant les milliers de tonnes de copies d'�l�ves qui dorment (les copies, pas les �l�ves, quoique...) dans les �tablissements scolaires ; on peut gagner un tas de devises en faisant la collecte des ustensiles usag�s en mati�re plastique, ou autre mat�riau, pour alimenter les diff�rentes fabriques... Oui, on peut, on peut, mais seulement...en v�ux ! C'est Lavoisier, je crois, qui disait : �Rien ne se cr�e, rien ne se perd, tout se transforme.� Nos grands-parents l'avaient d�j� bien compris, eux, qui avaient trouv� � la bouse de vache un grand nombre de propri�t�s. Ce fut ainsi que cette bouse, c'est-�-dire un d�chet, servait entre autres � tapisser les aires de battage, � cr�pir les murs des logis en remplissant un r�le d'isolant, � apporter le fumier n�cessaire aux plantes, � aider � la bonne combustion dans l'�tre, � constituer un excellent cataplasme pour gu�rir certaines plaies, � construire des r�cipients divers, etc. Pour toutes ces raisons, cette bouse de vache �tait une mati�re si pr�cieuse que les bergers se la disputaient ! Or, si nos grands-parents attachaient une grande importance � cet excr�ment de bovin, aujourd'hui, on ne se pr�occupe m�me pas de l'animal duquel il est �ject� ! Gr�ce � la bouse de vache et au travail, nos a�eux �taient propres et coulaient des jours heureux. Aujourd'hui, tandis que la salet� r�gne partout, (surtout au bord de la mer de...), le travail est devenu un fait n�ant � cause des fain�ants. On adore arborer notre suffisance dans l'auto, alors qu'on n'arrive m�me pas � assurer notre autosuffisance ! Du temps de nos grands-parents, celui qui ne fournissait aucun effort pour le bien de la collectivit�, n'avait non seulement pas droit � la �bouse-tifaille�, mais tout le monde �tait d'accord pour lui flanquer �d�-bouse�. �Rien ne se cr�e, rien ne se perd, tout se transforme �, affirmait Lavoisier. H� bien, la voix sci�e, nous affirmons � notre tour que, chez nous, �rien ne se cr�e, tout se perd et... tous se transforment !�