Le rideau est tomb�. Le constat d��chec de deux mandats est sans appel. Il a �t� prononc� par le chef de l�Etat lui-m�me, premier responsable de cette faillite d�clar�e en toute conscience, devant un parterre de repr�sentants de l�Etat et de pr�sidents d�APC. Dans un discours populiste et �lectoraliste � huit mois de l'�ch�ance pr�sidentielle, en d�clarant ne viser personne, le chef de l�Etat a jou� au pompier pyromane. Encore une fois, il a pris � t�moin l�opinion publique, jetant p�le-m�le tout le monde dans le m�me sac, faisant le proc�s de tous et de personne. Le pays dans son ensemble n�a pas �chapp� � cette remise en cause g�n�rale, puisque, selon lui, l�Alg�rie est connue pour �tre devenue la terre du trabendo, du trafic de drogue et de nombreux maux sociaux. A qui la faute ? C�est l� le r�sultat implacable d�une gouvernance sans projet d�ensemble coh�rent, sans vision strat�gique assur�e, ni rigueur dans la r�alisation, l��valuation et la sanction, positive ou n�gative. Cet �chec, le peuple alg�rien l�a v�cu et pay� au quotidien, depuis de nombreuses ann�es : �conomie de march� d�brid�e ouverte � tous les app�tits et tous les investissements, ch�mage et malvie, chert� de la vie en hausse et pouvoir d�achat en chute constante, jeunesse sans rep�res contrainte � la harga, fuite des cerveaux et des comp�tences, ins�curit� et kamikazes, injustice sociale criarde et justice � plusieurs vitesses, droits et libert�s bafou�s. Devant tant de m�pris et d�indiff�rence, le peuple, exc�d�, n�avait et n�a d�autres recours que r�voltes, �meutes et gr�ves (la derni�re en date celle de la faim des enseignants contractuels), durement r�prim�es par la police et la justice. Le CCDR consid�re qu�apr�s une d�cennie de gouvernance chaotique, r�pressive et despotique, malgr� des moyens financiers jamais �gal�s, cet �chec est non seulement celui de Bouteflika et de son �quipe, mais aussi celui du syst�me qui l�a engendr�. Il estime que, dans un pays qui se respecte, l��pilogue de ce terrible aveu d��chec collectif est le d�part de tous les acteurs, avec � leur t�te, leur chef, premier responsable du d�sastre reconnu. En cons�quence, la mise entre parenth�ses du projet de r�vision constitutionnelle, pour un troisi�me mandat ou toute autre formule, s�impose d�elle-m�me. Il est d�sormais grand temps de mettre d�finitivement au placard ces pratiques et calculs d�pass�s, et d�ouvrir le chantier d�une large r�flexion et d�un d�bat citoyen, pour impulser les profonds changements dont le pays a grandement besoin. Un sursaut patriotique r�publicain, pour une alternative d�mocratique, fond� sur l�engagement et le rassemblement de tous les patriotes r�publicains, peut engager le pays dans cette voie salutaire, en �cartant tout risque de d�rapage. Alger le 30.07.2008